La pomme, ce fruit reconnu pour sa capacité à éloigner le docteur, a besoin d’aide pour éloigner ses propres visiteurs. Les pommiers de l’Ontario sont sous l’attaque d’un nouvel ennemi ravageur — la cécidomyie du pommier. Les déformations (petites bosses sur les feuilles) produites par l’insecte peuvent interférer avec la croissance normale et le développement des terminales sur les pousses des jeunes pommiers, ce qui freine ou empêche leur développement structurel.
Ce problème affecte particulièrement la région de Durham, où la superficie consacrée à la pomiculture a doublé au cours des cinq dernières années, et les jeunes pommiers sont touchés plus durement. Cependant, les pomiculteurs de tout l’Ontario luttent contre la cécidomyie du pommier.
L’Association des pomiculteurs de l’Ontario, dans le cadre d’un projet collaboratif avec Durham College, cherche par quels moyens gérer ce ravageur. Dans un premier temps, trois vergers ont été sélectionnés afin de collecter des données selon une méthode degrés-jours (pour établir le taux de reproduction des insectes en fonction de la température). Les chercheurs se sont servis de cette information pour prédire et gérer le développement de la cécidomyie.
Ils ont en outre identifié des agents de contrôle pathogène biologiques ciblant la cécidomyie du pommier dans les vergers et ont évalué l’impact de la pulvérisation sur le taux de survie.
L’équipe du projet a pour ce faire élaboré deux techniques afin d’analyser les insectes en laboratoire : l’une pour étudier la maturation des larves jusqu’à l’état adulte à différentes températures, l’autre pour observer la transition des œufs des échantillons rapportés des vergers vers les arbres en pots conservés dans le labo, afin de déterminer de quelle manière les insectes parviennent à s’établir dans de nouveaux arbres.
Les relevés montrent qu’il y a quatre générations au fil d’un été et une génération partielle à l’automne. Les œufs se multiplient rapidement après chaque génération de pleine maturation en mai, fin juin, fin juillet et fin août. Ces données sont cruciales pour le contrôle par insecticide.
Deux étudiants du programme agroalimentaire de Durham College ont complété ce projet en six mois, collectant, compilant et analysant les données des trois vergers. S’appuyant sur divers concepts, instruments et techniques, qu’ils avaient acquis en classe pour gérer et analyser des modèles de gestion parasitaire, ils ont pu mettre en application leurs connaissances dans le cadre réel de ce projet collaboratif.
L’ensemble des 235 membres de l’Association des pomiculteurs de l’Ontario adopteront des techniques de gestion découlant de ce projet.