Depuis son établissement, la Chaire industrielle sur les technologies des énergies renouvelables et le rendement énergétique (TERRE) du Cégep de Jonquière effectue la recherche appliquée en approvisionnement durable pour aider les sites isolés à sortir de leur dépendance aux combustibles fossiles
Un vaste réseau hydroélectrique a été développé afin de pallier les besoins énergétiques du Québec. Toutefois, il y a des secteurs éloignés des zones urbaines qui ne sont pas desservis. Dans ces milieux isolés, la demande énergétique est comblée par l’usage des combustibles fossiles, ce qui entraîne des coûts d’exploitation élevés et de fortes émissions de gaz à effet de serre (GES). Une approche en trois volets est réalisée présentement par Martin Bourbonnais, titulaire de la Chaire TERRE avec la Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ) afin d’aider ses membres dans la prise du virage vert par la planification de leur approvisionnement durable.
Le premier volet, qui a démarré en 2013, fut de développer une grille d’analyse de développement durable appliquée à la réalité des pourvoiries. Cet outil a permis de faire le portrait global avec les propriétaires et les employés de cinq pourvoiries dans les sphères écologique, sociale, économique et de la gouvernance. Un bilan de développement durable personnalisé a été remis à chaque pourvoyeur.
Le volet 2 de cette alliance s’est poursuivi en 2014 afin de réaliser une analyse technique d’efficacité et d’approvisionnement renouvelable de leurs installations. Les données de cette démarche scientifique et originale, et les recommandations qui en résultèrent, orienteront les choix des pourvoiries vers l’implantation des énergies vertes dans un contexte d’efficacité énergétique. Des partenaires comme l’entreprise Cegertec WorleyParsons, le technocentre éolien et VOLTS Énergies ont partagé leur expertise en services conseils au projet.
Le volet 3 permet d’assister des manufacturiers canadiens qui désirent optimiser et faire valider par un tiers leurs produits énergétiques. La chaire est très active dans plusieurs secteurs avec ces manufacturiers potentiels, car leurs produits répondraient aux besoins diversifiés des sites isolés.
L’entreprise Nordest Marine s’est associée à la Chaire TERRE pour le développement de son hydrolienne fluviale. Un étudiant en génie électrique du collège s’est mérité de nombreuses distinctions et bourses pour avoir grandement contribué à ce projet novateur.
Dans le secteur éolien, l’éolienne Eocycle ainsi que le mât de mesure météorologique de la vitrine technologique du cégep sont mis à profit par des études de performances. Un suivi en temps réel avec l’entreprise Eocycle leur permet de valider les impacts des améliorations continues qu’ils testent sur le site du cégep.
Concernant l’aspect solaire, la chaire et ses partenaires – les entreprises Bouthillette Parizeau & associés (BPA) et Simulead, ainsi que la Commission scolaire de la Jonquière, par le biais de ses étudiants au DEP en charpenterie-menuiserie – ont conçu et fabriqué un banc de test permettant de comparer les performances des capteurs solaires thermiques. Ils en sont à l’étape de la mise en marche. Un panneau standard commercial et un panneau expérimental du Groupe de recherches écologiques de la Baie (GREB) sont montés côte à côte dans les mêmes conditions sur le toit du bâtiment. Le panneau expérimental est moins dispendieux et peut être fabriqué en auto-construction.
Dans la prochaine année, les tests viseront à dresser une étude comparative des produits selon différents critères technico-économiques clés. Un prototype différent de panneau solaire thermique provenant d’un autre partenaire est en cours pour être optimisé et testé, suite à l’installation d’un parc solaire avec l’entreprise Rio Tinto Alcan de 5 kW sur le toit du pavillon technique du Cégep.
Finalement, un banc de test pour l’utilisation du solaire photovoltaïque pour le préchauffage de l’eau domestique s’est installé. Les essais débuteront en 2015 pour être livrés en 2016.
La Chaire TERRE est fière de concerter ses 23 organisations partenaires dans la réalisation d’objectifs communs. D’autres partenariats sont envisageables, avec des entreprises canadiennes qui par leurs produits et services peuvent aider les populations éloignées dans leur durabilité. C’est de la recherche appliquée profitant aux habitants canadiens qui est en cours à la Chaire TERRE!