L’instauration de la maternelle à temps plein ne représente qu’une partie de la transformation majeure qui s’opère dans le milieu de l’éducation de la petite enfance en Ontario. De l’administration provinciale aux relations de travail, en passant par le contenu des programmes, tout est appelé à changer.
Dans ce contexte, des chercheurs du Conestoga College collaborent avec la Children’s Services Division de Waterloo afin d’aider les parties intéressées (éducateurs, planificateurs et administrateurs qui touchent de près ou de loin aux services de garde ou à l’éducation de la petite enfance) à comprendre ces changements.
« On leur demande d’adopter une pédagogie émergente beaucoup plus axée sur les méthodes d’apprentissage », explique Goranka Vukelich, directrice du projet Ideas Connect, qui bénéficie de l’appui financier du Fonds d’innovation sociale destiné aux communautés et aux collèges du Conseil de recherches en sciences humaines.
« Même le nom du nouveau cursus scolaire, Comment apprend-on?, est une question », fait remarquer Mme Vukelich. « On leur demande d’adopter une pédagogie des possibilités. »
Autrement dit, l’accent n’est plus mis sur la matière, mais bien sur le processus d’apprentissage, suivant le principe selon lequel l’adoption de bonnes méthodes d’apprentissage tôt dans leur parcours profitera aux enfants tout au long de leurs études et de leur vie. La matière enseignée n’est qu’un moyen de transmettre ce qui importe réellement : l’apprentissage lui-même.
Ce changement de philosophie s’accompagne aussi d’autres changements. La responsabilité du programme relève maintenant d’un ministère différent, ce qui signifie que les mécanismes de reddition de comptes ont changé, de même que les lois et règlements à l’égard des fournisseurs de services de garde autorisés. De plus, l’enseignement de la maternelle à temps plein est désormais assuré par des équipes d’éducateurs de la petite enfance et d’enseignants de maternelle.
Partenaires depuis plus de cinq ans, le Conestoga College et la Children’s Services Division de la région de Waterloo ont notamment créé ensemble le Early Childhood Education Professional Resource Centre, situé sur le campus de Conestoga. Comme la subvention du Fonds d’innovation sociale est accordée à leur partenariat, les étudiants qui font un stage dans le milieu des services communautaires pourront consulter les experts du Collège à propos d’enjeux liés aux transformations dans le monde de la petite enfance. Ainsi, ils acquerront de l’expérience en planification et en adaptation au changement, et les organismes de Waterloo bénéficieront des recherches et des conseils du collège.
« Les étudiants sont initiés aux plus récentes recherches. Ils peuvent ensuite transposer ces connaissances dans leur milieu de travail, en ayant la chance de les appliquer à des projets réels », ajoute Mme Vukelich.
Selon Mme Vukelich, la clé de la réussite réside dans le choix de leur chargé de projet : une personne qui connaît déjà la région et ses problèmes et qui serait en mesure de rencontrer les comités de planification et de recenser les problèmes auxquels devront s’attaquer les chercheurs et les étudiants avant que ces derniers entrent en fonction. Ce travail préparatoire aura selon elle un effet décisif.
Trois programmes d’études du Conestoga College participeront à ce projet : le baccalauréat en enseignement préscolaire et en élaboration de programmes, le baccalauréat en justice pénale et communautaire et le baccalauréat en informatique appliquée au domaine de la santé. Les projets sur lesquels ils travailleront pourraient comprendre des manuels expliquant comment se conformer aux règlements, ou encore des programmes informatiques permettant d’assurer un suivi en matière de formation continue.
« Il s’agit d’une façon très intéressante d’apporter de nouvelles idées et réalités dans les programme d’études et d’en faire profiter la population par la diffusion de nos recherches et de nos idées », conclut Mme Vukelich.