Chris Tyler – titulaire de la Chaire de recherche industrielle sur la technologie en accès libre destinée aux nouvelles plateformes

L’économie numérique transforme presque tous les domaines de l’activité humaine, qu’il s’agisse de transports, de politique ou de la recherche de l’âme sœur. Selon les développeurs de technologies, l’essor de l’économie numérique se poursuivra puisque de vastes régions de notre planète sont encore privées d’un accès fiable à Internet et que de nouveaux services sont développés quotidiennement. Cet essor a toutefois un prix.

Les centres de données qui font tourner le monde numérique utilisent des milliers d’hectares de terres et consomment plus de 300 gigawatts d’électricité, soit l’équivalent de l’énergie produite par 300 réacteurs nucléaires.

La solution consiste à accroître la densité et l’efficacité énergétique au niveau des centres de données. Les ordinateurs de type « hyperscale » qui offriront cette densité et cette efficacité seront bientôt mis en marché. Or, le passage à ces systèmes ne consistera pas simplement qu’à remplacer les équipements actuels. La complexité des systèmes hyperscale nécessitera des changements en termes de logiciel, de déploiement des systèmes, de gestion des réseaux et de sécurité.

L’objectif premier du programme OSTEP (Open Source Technology for Emerging Platforms), financé par la Subvention de chaires de recherche industrielle dans les collèges allouée au Seneca College, est d’adapter, d’étendre et de transformer le logiciel libre à la base de l’économie numérique pour ouvrir la voie aux nouvelles plateformes matérielles.

Les premières recherches ont porté sur l’adaptation des logiciels de base en version libre pour qu’ils puissent tourner sur des systèmes ARM. Réalisé en étroite collaboration avec Red Hat, une multinationale du logiciel libre, et avec des développeurs de logiciels libres, le programme a exploité un réseau de plus de 60 prototypes d’ordinateurs ARM pour créer deux nouvelles versions du système d’exploitation Fedora Linux, qui réunit 20 000 progiciels interdépendants. La version ARM de Fedora a été si bien développée qu’elle a atteint la parité avec la version existante compatible avec les ordinateurs PC et a été incorporée à l’offre logicielle de base de Fedora.

Une version remodelée de Fedora optimisée pour les ordinateurs Raspberry Pi (appelée Pidora) a aussi été développée. Elle comporte la quasi-totalité des logiciels inclus dans Fedora, plus des outils et des bibliothèques logicielles destinés spécialement aux ordinateurs Raspberry Pi.

Harish Pillay, directeur mondial du leadership et de l’architecture communautaire chez Red Hat affirme, « Notre collaboration avec le Seneca a permis de bonifier les capacités de Fedora pour les ordinateurs à processeur ARM, notamment le Raspberry Pi. Cela augmentera considérablement l’attrait du Raspberry Pi dans le milieu de l’éducation et, du coup, l’intérêt de Fedora pour les serveurs à processeur ARM. »

À l’heure actuelle, l’effort de recherche se concentre sur la création d’une version de Linux qui sera compatible avec les nouveaux équipements à processeur ARM. Un autre projet de recherche en collaboration avec NexJ Systems porte sur la mise au point de systèmes de testage, de déploiement et de contrôle à grande échelle pour simplifier le cycle de développement des logiciels. Un projet en partenariat avec BRAKERS Early Warning Systems vise à créer un système qui permettra aux services d’urgence d’envoyer directement aux véhicules avoisinants des messages d’alerte au moyen d’une unité de contrôle des véhicules d’urgence, d’un système de distribution articulé autour d’un serveur Internet et d’une application pour téléphones intelligents.

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