Résumé de l'épisode
Allocution principale de Pari Johnston lors du Congrès Connexion 2024 de CICan.
Dans son allocution principale lors du Congrès Connexion 2024 de CICan, Pari Johnston, présidente-directrice générale de CICan, a déclaré que le moment était venu pour les collèges et instituts. Elle a évoqué le rôle crucial qu’ils jouent en tant qu’éducateurs, innovateurs et partenaires privilégiés dans les collectivités du Canada. Elle a également insisté sur l’impact tangible de la formation professionnelle dans les collèges et instituts, ainsi que sur celui de la recherche appliquée et de l’innovation. Ces deux derniers éléments sont en effet des moteurs essentiels de la croissance économique et de la productivité. Pari a également abordé le potentiel stratégique des collèges pour stimuler l’innovation axée sur les défis et aborder des enjeux sociétaux complexes. Ces défis vont de l’abordabilité du logement à la durabilité environnementale. Elle affirme qu’ils ouvrent la voie à une action collective, mais que nous devons repenser la manière dont nous les approchons. Nous devons adopter une approche intentionnelle, intégrée et efficace. Une approche qui mobilise la pleine capacité des collèges et instituts afin de générer un impact accru et qui promeut la collaboration avec les autres partenaires de l’écosystème.
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Simplecast Apple Spotify AmazonNote : Sous réserve de modification. Ce discours a été prononcé lors du Congrès Connexion de CICan le 30 avril 2024, à Calgary en Alberta.
Merci pour ce fabuleux accueil. Je suis tellement heureuse d’être ici, à Calgary, en tant que huitième dirigeante de cet organisme national d’une importance capitale.
Que de chemin parcouru! J’ai été sur la route pour rencontrer des membres partout au pays. Et les forces individuelles que j’ai observées m’ont fortement impressionnée. L’approche de chacun de vos établissements est tout à fait unique quant à leur impact non seulement sur vos collectivités, mais aussi sur le Canada dans son ensemble.
J’ai pu observer des exemples remarquables d’infrastructures de campus écologiques, ainsi que de nouveaux centres pour l’énergie propre, l’innovation automobile, la fabrication de pointe et l’habitat modulaire. J’ai pris connaissance des aspirations de vos dirigeantes et dirigeants dans le domaine du développement communautaire. J’ai aussi pu découvrir comment vos établissements intègrent les arts, les technologies et l’éducation autochtone. Tout cela est tellement impressionnant. Qui plus est, j’ai été témoin de l’impact national qu’il est possible de générer lorsque l’on unit les forces en présence.
Notre habilité à parler de cet impact est extrêmement importante pour moi et pour nos actions à Ottawa.
Les collèges et instituts sont des partenaires de grande valeur au sein de vos écosystèmes locaux et régionaux. Nous sommes des éducateurs. Nous sommes des innovateurs. Nous sommes des créateurs d’emplois. Nous sommes des partenaires de confiance. Nous sommes des établissements ancrés dans nos villes, nos provinces et nos régions.
Vous vivez cela au quotidien dans vos collectivités partout au pays. Notre tâche, à CICan, est de veiller à ce que la population canadienne et les décideurs politiques fédéraux, les bailleurs de fonds et les parlementaires (celles et ceux qui façonnent notre avenir collectif) reconnaissent, apprécient et investissent dans ce rôle d’édification de la nation qui est le vôtre.
Pour nous, parler du récit de cet impact implique de vous positionner pour que, vous, nos membres, puissiez contribuer à la mise en œuvre du programme national à long terme. Pour que vous ayez à disposition les outils nécessaires pour répondre à nos défis communs, tant au niveau national qu’au niveau mondial.
Je suis certaine que beaucoup d’entre vous connaissent Mariana Mazzucato. Économiste européenne et professeure, elle a popularisé le concept d’innovation axée sur les défis dans ses travaux sur l’économie de mission. L’innovation axée sur les défis implique que des objectifs bien définis, axés sur la résolution de grands défis sociétaux, peuvent nous aider à établir des priorités, à coordonner et à mobiliser des ressources et des capacités dans tous les secteurs pour élaborer des solutions de grande envergure.
Cette approche me plaît. Elle donne une idée des moyens stratégiques par lesquels les collèges et instituts peuvent contribuer à relever les grands défis de nos sociétés. Il ne s’agit pas seulement de formation aux compétences, de recherche ou de partenariats. Il s’agit de savoir ce que nous pouvons réaliser lorsque nous sommes tous unis autour d’un objectif commun. En d’autres termes, il s’agit d’investir dans la pleine capacité des collèges et instituts en tant que partenaires de l’écosystème. Le but étant de pouvoir répondre aux défis les plus importants de notre pays.
Linda Nazareth a publié de nombreux ouvrages sur l’avenir du travail et la redéfinition du leadership dans le contexte actuel. Elle utilise l’expression : «Tout est sur la table». C’est aussi de cette manière que j’aime aborder nos grands enjeux politiques.
Ces défis ne sont pas près de disparaître, qu’il s’agisse de l’offre de logements durables et abordables, de la préparation aux catastrophes naturelles de grande ampleur et de leur prévention, de la stimulation de la croissance et de la transformation industrielle, de la transition vers des énergies propres ou de la réponse aux besoins de l’économie des soins. Bien au contraire. Il y a en effet urgence et tout cela exige une concentration sans faille, couplée à une vision audacieuse.
Pensons donc différemment à la manière dont nous travaillons ensemble et mettons tout «sur la table». Ainsi, pour les éducateurs, les partenaires et les innovateurs que nous sommes, chaque défi devient l’occasion de contribuer davantage à la résolution du problème.
Nous parlons ici de «Cultiver les talents pour un avenir résilient.» C’est le thème de notre Congrès cette année. «Cultiver les talents» est critique au développement de la main-d’œuvre qualifiée nécessaire pour s’adapter et prospérer à l’heure de la transformation économique.
Je suis ravie d’être à Calgary pour mon premier Congrès de CICan. La ville est en effet le symbole de ce changement transformateur. J’ai de la famille à Calgary. J’ai vu la ville devenir un foyer d’innovation dans des domaines tels que la biotechnologie, les médias numériques et les énergies renouvelables. J’ai également eu la chance de rencontrer la plupart des responsables des collèges et instituts de l’Alberta. Ce réseau incroyable de chefs de file visionnaires est le moteur de la transformation de leurs collectivités.
Le nouveau Centre for Entertainment Arts du Bow Valley College, par exemple, ouvre à la ville de nouvelles perspectives dans les domaines du cinéma, de la télévision et de l’animation. Les Lethbridge et Olds collèges mènent depuis plus de 30 ans des travaux de recherche appliquée dans le domaine de l’agriculture climato-intelligente. La Red Deer Polytechnic innove dans les domaines de la fabrication de pointe, des soins de santé et de l’énergie durable. Le National Bee Diagnostic Centre (NBDC) de la Northwestern Polytechnic est quant à lui le premier laboratoire polyvalent au Canada à offrir des services de diagnostic veillant à la bonne santé de toutes les espèces de pollinisateurs.
Tous ces domaines de recherche et d’innovation en matière de formation sont nécessaires pour relever nos défis conjoints. Imaginez tout ce que nous pouvons accomplir si nous unissons tous nos efforts pour atteindre un objectif commun.
La devise de la ville de Calgary est «Onward». Cela veut dire «en avant toute», en français. Sur son site Internet, la ville indique : «Nous bâtissons la Calgary de demain en prenant des décisions réfléchies dès aujourd’hui.» Je pense que c’est également vrai pour les membres de CICan. Vous êtes des bâtisseurs de villes et de nations.
Là où nous sommes le plus forts, c’est dans l’intention, l’intégration et l’impact.
Il n’y a pas si longtemps, Carolyn Rogers, première sous-gouverneure de la Banque du Canada, a prononcé un discours important sur l’urgence de la productivité au Canada. Vous avez sans doute pu l’écouter. Elle a suggéré que nous devrions veiller à ce que la formation et l’éducation disponibles donnent aux Canadiennes et Canadiens les compétences nécessaires pour stimuler l’innovation et la productivité. Ainsi que pour éviter le risque d’une inflation future.
C’est exactement ce que fait notre secteur. La plupart des grands défis de ces cinq dernières années en matière de main-d’œuvre relèvent directement du domaine des collèges et instituts.
Si nous jetons un coup d’œil en arrière, nous constatons qu’en 2019, juste après la légalisation du cannabis, c’est une toute nouvelle industrie qui s’offrait à nous. Dès les premiers mois qui ont suivi la légalisation, une dizaine de collèges et instituts ont élaboré et mis en œuvre des programmes visant à former des professionnels à tous les aspects de ce secteur florissant. Il en va de même pour le secteur des technologies émergentes et des plateformes technologiques révolutionnaires telles que l’intelligence artificielle et la génomique. Les collèges et instituts proposent près de 50 programmes dans des domaines tels que l’IA, les mégadonnées, l’analyse de données et l’apprentissage automatique. Et ce phénomène s’accroît de manière exponentielle. En matière de bio-innovation, les collèges et instituts du Canada sont de plus en plus impliqués à titre de partenaires clés permettant l’adoption et l’application par l’industrie, dans tous les secteurs, de notre force mondiale en science génomique.
La biorévolution, la transition énergétique, l’offre de logements, les soins de santé pour une population vieillissante, etc. Tels sont les grands changements et les défis auxquels, au niveau national, nos éducateurs et nos établissements doivent répondre.
Prenons l’exemple de la crise du logement : La population canadienne a désespérément besoin d’une réponse aux questions de l’abordabilité et de l’offre. Très concrètement, les enjeux de ce type ne se limitent pas à l’aspect pécuniaire. Il s’agit aussi fondamentalement de développer une main-d’œuvre capable de répondre à la demande.
Des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur de la construction restent à pourvoir partout au pays. L’industrie fait également face à une vague imminente de départs à la retraite. En effet, environ 20% des travailleurs du secteur de la construction au Canada partiront à la retraite d’ici moins de 10 ans. La pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction résidentielle a été reconnue dans le budget 2024 de la stratégie du gouvernement fédéral. Des initiatives sont prévues pour promouvoir la construction de nouveaux bâtiments et investir dans la main-d’œuvre du secteur de la construction résidentielle.
La réussite de ces investissements repose en grande partie sur nos membres. Ils ne se contentent pas de former nos maîtres d’œuvre, ils innovent également dans le domaine des outils et des matériaux les plus récents utilisés dans la construction de nouveaux logements.
Les travailleuses et travailleurs des métiers spécialisés bâtissent et réparent des structures telles que des maisons, des écoles, des hôpitaux et des routes, en plus d’autres infrastructures essentielles. En fait, la construction d’une maison type nécessite l’intervention sur le chantier de plus de 30 corps de métier différents et autres professions. L’avenir du secteur du logement résidentiel au Canada est dépendant d’un accroissement du nombre de concepteurs, de peintres, de plombiers, d’électriciens, de maçons, de couvreurs, etc.
De même, il a besoin d’une main-d’œuvre capable de s’adapter à l’innovation dans le domaine du logement et d’adopter tant les nouvelles techniques de fabrication que les nouvelles technologies et nouveaux modes de conception, afin de rendre le secteur de la construction plus productif et capable d’assurer un approvisionnement à large échelle.
Comme le suggère Carolyn Rogers, nous devons réfléchir de manière plus ciblée au lien entre le contenu de notre enseignement et les besoins de notre main-d’œuvre. Cela vaut aussi bien pour le logement que pour d’autres enjeux tels que la transition énergétique, les besoins de l’économie des soins et la transformation numérique.
Le NAIT, à Edmonton, est un très bon exemple de cette capacité à réagir. Son école des métiers spécialisés forme déjà plus de 10 000 apprentis et étudiants à temps plein par an. Il ouvrira en outre bientôt un centre de perfectionnement des compétences afin d’accroître les capacités dans des secteurs industriels essentiels.
Il s’agit de reconnaître un besoin émergent et d’investir les ressources nécessaires pour y répondre. À CICan, nous nous efforçons de positionner les collèges et instituts à titre de partenaires sectoriels incontournables dans la stratégie industrielle du Canada en matière de logement. Nous nous efforçons également d’obtenir les ressources nécessaires pour que notre secteur puisse intensifier et mettre en lien les efforts des établissements en vue de relever ce défi national pressant.
Notre capacité à innover est l’autre élément qui détermine l’impact de notre secteur. Notre ministre fédéral de l’Innovation aime à le dire : la recherche d’aujourd’hui est l’économie de demain.
Je le disais tout à l’heure, ce que j’aime dans notre secteur, c’est que nous sommes dans l’intention, l’intégration et l’impact. Investir dans les collèges et instituts revient donc à investir dans notre pleine capacité à relever les défis.
Vous vous rappelez de Linda Nazareth? «Tout est sur la table». Cela inclut la recherche appliquée et l’innovation pilotées par les collèges.
Y a-t-il quelqu’un ici qui a participé à notre Colloque national sur la recherche appliquée en février?
Cet événement était tout simplement incroyable. La nouvelle PDG que je suis a été inspirée de voir à Ottawa tant de responsables de la recherche appliquée des collèges et instituts et leurs partenaires partager leurs visions (et leur éthique de collaboration) en vue de renforcer la portée et l’impact de leurs activités. L’impact de cette collaboration est indispensable pour répondre à nos grands enjeux de politique publique.
Laissez-moi vous donner quelques chiffres. Si vous le pouvez, essayez de vous en rappeler.
30% C’est le rythme auquel la recherche dans les collèges et les instituts s’intensifie chaque année.
Pour 2021-2022, notre secteur a travaillé sur plus de 8 000 projets de recherche appliquée dans des domaines tels que la construction de logements et la fabrication de pointe, l’agriculture et la production alimentaire intelligentes face au climat, et l’innovation sociale.
6 500. C’est le nombre de nouveaux procédés, produits, prototypes et services issus de ces projets. (dont 80% ont été achevés en moins d’un an). Par exemple, les chercheurs du Building Efficiency Technology Access Centre de la Red River College Polytechnic ont travaillé avec une entreprise appelée Artspan pour tester l’efficacité de ses panneaux à isolation structurale utilisés dans la construction de logements modulaires. Ce projet a été achevé en 2021. De tels résultats permettent aux entreprises canadiennes d’être plus efficaces, plus compétitives et plus productives.
9 000. C’est le nombre de partenaires en recherche avec lesquels notre secteur a travaillé au cours de l’année écoulée.
(dont 62% concernent les PME qui, bien souvent, n’ont pas la capacité ou les ressources nécessaires pour mener elles-mêmes des travaux de recherche de pointe). Sans oublier que pour la recherche menée dans les collèges, 98% de nos partenaires industriels se trouvent au Canada. La propriété intellectuelle reste entre leurs mains, ce qui garantit ainsi une contribution au bénéfice de l’économie canadienne.
27 000. C’est le nombre d’étudiants ayant contribué à des projets de recherche appliquée dans les laboratoires et centres de recherche des collèges et instituts en 2021-2022. Les projets de recherche appliquée permettent aux étudiants d’acquérir une expérience pratique dans un environnement de travail et d’apprentissage et de contribuer ainsi à l’économie.
Cet apprentissage est à la fois appliqué, utile, pratique et expérimental. Cela nous aide non seulement à trouver des solutions à nos problèmes de logement et à nos problèmes sociaux, tout en soutenant ces entrepreneurs qui sont le moteur de l’économie. En outre, pour les étudiants, le fait de travailler sur un projet de recherche appliquée leur permet de découvrir leur secteur d’activité de l’intérieur. Cela leur permet de mettre en pratique les compétences acquises en classe dans des scénarios du monde réel et de commencer à se constituer une boîte à outils professionnelle.
Un tel impact, une telle pertinence et une telle portée se traduisent par des avantages réels pour la population canadienne et pour la viabilité à long terme de l’industrie au pays.
Si vous avez assisté au colloque en février, vous avez peut-être entendu parler d’une équipe de chercheurs du Centre for Innovation and Research in Unmanned Systems du SAIT. Les chercheurs ont expliqué qu’ils collaboraient avec les Premières Nations de Stoney Nakoda et les services de santé de l’Alberta pour mettre au point une flotte de drones évolutive capable de prendre en charge les livraisons médicales et d’amplifier les signaux des drones dans les zones reculées.
Ce projet est vraiment génial. En effet, c’est en mettant immédiatement en œuvre un tel système que les collectivités rurales, isolées, nordiques et autochtones pourront bénéficier d’un accès meilleur et des plus fiables à des soins de santé salvateurs. Dans une optique plus large, et dans un monde où les catastrophes naturelles frappent plus fréquemment et avec plus d’intensité, ce type de solution peut être adapté pour mener à bien une évaluation des dangers et des risques pour les interventions d’urgence, ainsi que pour soutenir les premiers intervenants et apporter des informations en temps réel aux responsables des interventions d’urgence. Rappelons-le, ceci est d’autant plus vrai alors que l’an dernier le Canada a connu la pire saison de feux de forêt de son histoire. Et nous nous attendons à ce que la saison soit encore plus difficile cette année.
C’est exactement le genre d’approche stratégique et interdisciplinaire de l’innovation qui est nécessaire pour relever ces grands défis et révolutionner nos industries. Et pourtant, voilà le type d’impact que notre secteur génère en ne recevant que 2,9 % de l’investissement fédéral dans la recherche.
Le budget 2024 propose d’investir près de 2 milliards de dollars dans la recherche et l’innovation par l’intermédiaire des conseils subventionnaires fédéraux. Ils ont également proposé une nouvelle organisation-cadre de financement de la recherche afin de mieux coordonner l’ensemble de l’écosystème de la recherche financée par le gouvernement fédéral. Imaginez ce que nous pourrions accomplir si nous réimaginions les programmes de recherche et d’innovation de manière à renforcer l’impact des collèges et à rassembler notre secteur avec d’autres partenaires de l’écosystème pour réfléchir de manière créative à des solutions dans le cadre d’un programme de recherche axée sur la réalisation d’une mission le Canada.
Je sais qu’ici, à Calgary, le secteur technologique est en plein essor. Selon la ville, plus de 42 000 personnes travaillent dans le secteur technologique, incluant des domaines tels que les technologies de la santé, les technologies financières, la robotique et les infrastructures intelligentes. Il est clair que la ville mise vraiment sur les applications concrètes de ces technologies cruciales et crée des débouchés qui stimulent la croissance à long terme.
De même, les collèges et instituts collaborent avec les employeurs et l’industrie pour offrir des formations de haute qualité dans ces domaines, et ainsi offrir à la population la possibilité de contribuer à l’économie de demain. Qui plus est, notre secteur veille à rendre de tels débouchés accessibles.
La simple réalité est que nous avons besoin de plus de travailleuses et de travailleurs. N’est-ce pas? La question du logement a été abordée précédemment. Nous avons besoin de plus de concepteurs, de peintres, de plombiers, d’électriciens, de maçons, de couvreurs, et j’en passe.
Il est important que davantage de Canadiennes et Canadiens, ainsi que les nouveaux arrivants au Canada, aient la possibilité de contribuer de manière significative à l’économie. Cela implique que les programmes soient flexibles, accessibles et produisent des résultats rapides pour améliorer ou renforcer les compétences, en particulier pour les groupes traditionnellement sous-représentés dans l’enseignement postsecondaire.
Tout le monde doit apporter sa contribution pour que notre économie se développe. Nos établissements doivent faire en sorte de créer des espaces, que ce soit au sein d’une salle de classe traditionnelle, par le biais de cours en ligne, d’une salle de classe mobile ou en recourant à des technologies telles que la réalité virtuelle. Ces espaces doivent permettre aux talents et aux débouchés de trouver écho là où ils se trouvent, en particulier dans les collectivités rurales, éloignées, nordiques et autochtones. Pour que tous les talents que nous rencontrons dans nos villes et nos collectivités aient la possibilité de contribuer à nos économies.
J’ai grandi dans une collectivité agricole de la Saskatchewan, pour ensuite m’installer à Regina à l’adolescence et faire mes études postsecondaires à l’université de Regina. J’y ai travaillé dans une usine locale d’adoucisseurs d’eau, en tant qu’agente d’entretien des terrains à Imperial Oil tout en bénéficiant du programme de prêts aux étudiants du Canada. J’ai aujourd’hui deux fils qui sont atteints de troubles neurologiques. Mon cadet est en dernière année du secondaire et nous réfléchissons maintenant à son orientation postsecondaire.
Mes recherches en tant que parente m’ont permis de découvrir de nombreux exemples de collèges et instituts qui font des efforts supplémentaires pour rendre l’enseignement supérieur plus accessible aux étudiants atteints de troubles neurologiques ou à ceux confrontés à d’autres besoins et difficultés sur le plan pédagogique.
Le Centre for Accessible Learning de l’Algonquin College, par exemple, abrite un centre de soutien à la transition pour les étudiants autistes. Celui-ci aide les étudiants à faire la transition entre la vie familiale et la vie étudiante. Au Camosun College, le Centre for Accessible Learning (CAL) aide les étudiants en situation de handicap à atteindre leurs objectifs éducatifs. Ce centre offre également des conseils d’experts à la communauté collégiale. Il permet au corps enseignant et au personnel de mettre en place un environnement d’apprentissage plus accessible. De même, le Centre de services adaptés du Cégep Édouard-Montpetit accompagne les étudiants en situation de handicap (sensoriel, moteur, visuel ou neurologique) dans leurs études, leur intégration à la vie du campus et la construction de leur propre autonomie.
Pour garantir au Canada croissance et prospérité, ainsi que bien-être de la société, toutes et tous devront être assis à la même table. Il nous faut des individus de tous horizons, possédant une vaste gamme de compétences, et ce afin de pouvoir répondre aux besoins futurs de notre économie.
Je ne pense pas que les étudiants qui pensent différemment ou qui ont une expérience vécue différente devraient se voir barrer la route ou fermer des portes. C’est pourquoi ce que nous faisons en tant que collèges et instituts est si important.
Le moment est venu pour les collèges et instituts. Mais pas seulement maintenant. C’était «à l’époque» et ce sera «demain».
Les collèges et instituts rapportent plus de 190 milliards de dollars à l’économie du Canada chaque année. Ils contribuent à une croissance économique inclusive en travaillant avec une foule de partenaires privés et communautaires pour offrir plus de 10 000 programmes de formation à des étudiants en milieu urbain, rural, éloigné ou nordique.
Investir dans les collèges et instituts, c’est investir dans l’avenir du Canada.
Je suis issue d’une longue lignée d’éducatrices et d’éducateurs. Sur trois générations, les membres de ma famille ont compté des enseignantes et enseignants, des directrices et directeurs d’école, des instructrices et instructeurs et des surintendantes et surintendants auprès de commissions scolaires. J’ai aussi consacré ma carrière à renforcer l’impact de l’écosystème canadien de la recherche, du talent et de l’innovation, d’abord à Universités Canada, puis à Génome Canada. Je suis fière d’avoir atterri à CICan, où je travaille maintenant avec le plus grand réseau postsecondaire du Canada tout en continuant sur ma lancée d’impact.
Une approche axée sur les défis implique de commencer par «pourquoi». Pourquoi investissons-nous?
Il s’agit d’identifier un défi et de mobiliser les ressources de tous les secteurs pour trouver une solution.
Pour les collèges et instituts, c’est là un investissement dans la formation professionnelle, les partenariats avec l’industrie et la collectivité, l’innovation dans la recherche sur le terrain, l’accessibilité des filières d’enseignement, etc. C’est un investissement dans la pleine capacité de notre écosystème.
Ma vision est celle d’un Canada où ses collèges et instituts publics sont réputés être des partenaires incontournables pour le programme national de notre pays. Je pense notamment aux logements durables et abordables, à la transition vers des énergies propres, à la productivité et à la transformation industrielle, non sans oublier les besoins croissants de l’économie des soins.
J’admets que bien des défis se posent.
Notre secteur est soumis à une forte pression. En raison d’une baisse des financements provinciaux et d’une augmentation de la demande sur le marché du travail. Et le tout s’inscrit dans un contexte de débat national largement médiatisé sur la croissance durable du nombre d’étudiants internationaux et sur la concurrence mondiale pour les talents et les compétences.
Je suis enthousiaste à l’idée de concevoir une approche du travail qui soit intentionnelle, intégrée et efficace. Positionner notre secteur au premier plan et au cœur d’une réponse écosystémique nationale, en travaillant avec de nouveaux partenaires dans tous les secteurs et en trouvant de nouvelles façons de collaborer avec nos partenaires actuels, celles et ceux qui nous connaissent déjà et nous font confiance. En vous gardant tous temps à l’esprit, vous, nos membres, et en faisant évoluer notre mission pour qu’elle cadre toujours avec les besoins et les priorités de votre établissement et de vos cadres.
Je vous invite toutes et tous à contribuer à dessiner l’avenir de CICan. Comme nous en avons discuté lundi matin dans le cadre du Réseau des présidents et directeurs généraux, nous sommes en train de définir de nouvelles orientations stratégiques pour 2026 et avons besoin tant de votre implication active que de vos nouvelles idées. Dans les semaines et les mois à venir, vous en saurez plus sur notre processus de planification stratégique et sur nos projets de consultation des membres.
Nous voulons adopter un nouveau programme et une nouvelle manière de faire les choses qui nous rassemblent toutes et tous autour d’un objectif commun. Nous voulons faire preuve d’audace quant aux résultats que nous pouvons obtenir avec les collèges et instituts à titre de partenaires incontournables dans le cadre d’un programme national axé sur les défis à relever. Nous voulons être un porte-parole national et une association nationale forts qui s’attachent à répondre à vos besoins et à vos aspirations.
Car je pense vraiment que lorsque nous transposons nos engagements communs au niveau national, notre impact est inégalé.
Nous parlons ici de «Cultiver les talents pour un avenir résilient.» J’ai mentionné plus haut que la question de «Cultiver les talents» est un élément essentiel au moment de développer une main-d’œuvre capable de s’adapter et de prospérer. La composante «avenir résilient» est ce que nous sommes capables de réaliser lorsque nous faisons en sorte que notre écosystème soit pleinement en mesure d’agir en tant que partenaire d’impact.
Merci.