Lettre ouverte au ministre Miller : Préoccupations concernant l’annonce du 22 janvier 2024 au sujet du Programme des étudiants étrangers

La lettre suivante a été adressée à l’honorable Ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.

Monsieur le Ministre,

Au nom d’Universités Canada et de Collèges et instituts Canada, deux associations représentant 234 établissements d’enseignement postsecondaire, nous souhaitons par la présente vous faire part de nos grandes préoccupations par rapport à la récente annonce sur le plafonnement du nombre d’étudiantes et étudiants étrangers. Bien que nous sommes conscients des efforts déployés pour pallier les difficultés liées aux actrices et acteurs malveillants, la mise en place d’un plafond risque d’avoir de vastes répercussions à long terme sur les étudiantes et étudiants du Canada et de l’étranger.

Notre principale préoccupation concerne l’imposition d’un moratoire sur le traitement des nouvelles demandes de permis d’études, particulièrement celles provenant des étudiantes et étudiants collégiaux et de premier cycle universitaire. Cette interruption soudaine, qui doit être maintenue tandis que les provinces mettent en place un processus d’attestation, a déjà des conséquences néfastes sur les inscriptions. L’absence d’un tel processus dans la plupart des provinces aggrave la situation et empêche des étudiantes et étudiants admissibles de recevoir un permis d’études. Devant l’incertitude, ces derniers choisiront probablement une autre destination d’études, ce qui poserait un risque élevé pour le secteur postsecondaire canadien et nuirait pendant de nombreuses années aux efforts du pays visant à attirer les talents du monde entier.

On ne saurait trop insister sur les conséquences potentielles de telles mesures. Le plafond aura de vastes répercussions sur les collectivités de partout au pays puisque les étudiantes et étudiants étrangers jouent un rôle crucial dans l’économie canadienne, y injectant plus de 22 milliards de dollars chaque année. Leurs contributions sont essentielles pour soutenir la main-d’œuvre locale, améliorer la diversité et répondre à la demande des secteurs à forte croissance. Les mesures annoncées auront des répercussions non seulement sur les établissements d’enseignement, mais également sur les entreprises et les collectivités canadiennes.

Nous exhortons votre ministère à suspendre l’exigence d’une lettre d’attestation pour les demandes de permis d’études provenant d’étudiantes et étudiants collégiaux et de premier cycle universitaire au moins jusqu’au 31 mars, ou jusqu’à ce qu’un processus d’attestation efficace ait été mis sur pied dans les provinces. De plus, nous demandons que des consultations avec le secteur soient tenues de toute urgence afin de modifier les modalités du plafond, clarifier les nombreuses questions laissées sans réponse, et tenter d’atténuer les conséquences négatives. À titre de porte-paroles des établissements d’enseignement supérieur à but non lucratif du pays, nous nous engageons à collaborer pour veiller à l’intégrité des programmes d’études et au bien-être des étudiantes et étudiants.

La réputation mondiale du Canada comme une destination d’études de choix est en jeu, et un examen attentif de la situation est de mise si le pays veut éviter des conséquences durables.

Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à cette lettre et vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre considération respectueuse.

 

Pari Johnston                                                                             Philip Landon
Présidente-directrice générale                                                Président-directeur général par intérim
Collèges et instituts Canada                                                    Universités Canada