Chaque octobre depuis 1992, le Canada marque officiellement le Mois de l’histoire des femmes pour honorer les réalisations et les contributions des femmes et des filles de partout au pays, qu’elles soient chefs d’affaires, politiciennes, chercheuses, artistes ou militantes. Ce mois compte deux dates particulièrement importantes : la Journée internationale de la fille le 11 octobre, une célébration internationale des Nations Unies visant à aider les filles à devenir des leaders et à effectuer le changement; et la Journée de l’affaire « personne » le 18 octobre pour marquer le jour en 1929 où cinq pionnières ont mené et gagné la lutte pour le droit d’être élues à une fonction publique et de participer sur un pied d’égalité à tous les aspects de la vie au Canada.
Bien que ces trois événements méritent d’être célébrés, il s’agit aussi d’un moment propice pour réfléchir à ce qu’il reste à faire pour que plus de femmes puissent réaliser leur plein potentiel. La pandémie de COVID-19 a précipité ce que plusieurs nomment une « récession au féminin » et les dernières données de Statistique Canada vont dans le même sens en indiquant qu’une femme gagne toujours 0,87 $ pour chaque dollar que gagne un homme. Nous savons aussi que les femmes et les filles sont plus à risque de subir des actes de violence fondée sur le genre et que beaucoup de femmes et de filles autochtones sont disparues ou été assassinées.
L’autonomisation des femmes est un ingrédient essentiel pour assurer une croissance économique et sociale continue, surtout dans le contexte d’une pandémie. Pendant le récent Discours du trône, le gouvernement libéral a promis de créer un Plan d’action pour les femmes dans l’économie. Les collèges et les instituts auront un rôle essentiel à jouer dans l’élaboration de ce plan, et plusieurs mènent déjà des initiatives pour faire avancer le bien-être économique des femmes, dont les suivants.
- Le programme Women Transitioning to Trades and Employment du George Brown College est un programme d’appui novateur et intégré pour les femmes et les personnes de genre non binaires, trans et bispirituelles qui cherchent un emploi stable dans les domaines liés aux métiers et à la construction. Le programme est conçu pour aider les personnes de groupes sous-représentés à intégrer les métiers avec succès!
- La campagne 1000 Women: A Million Possibilities campaign du NorQuest College a recueilli plus de 3,3 millions de dollars pour éliminer les obstacles financiers auxquels font face les étudiantes et pour aider ces femmes à poursuivre leur formation et atteindre leurs objectifs.
- Au Nova Scotia Community College, l’initiative Ocean Awaits Award for Women and Indigenous People reconnaît les importants obstacles financiers, sociaux et culturels auxquels font face les femmes et les personnes autochtones lorsqu’elles poursuivent une formation postsecondaire. Le programme vise à compenser les frais de scolarité et cherche à encourager une plus grande participation aux formations et aux carrières maritimes.
- Le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue travaille en partenariat depuis trois ans pour adapter son programme de techniques policières des Premières Nations selon les recommandations de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
- L’initiative Gateway to the Building Trades for Women de l’Okanagan College est un programme exploratoire de 12 semaines offert aux femmes pour qu’elles puissent découvrir, par la participation et l’exploration actives, les secteurs de la menuiserie, de l’automobile, de la plomberie et de l’électricité, parmi d’autres.
- Au Yellowknife North Slave Research Centre de l’Aurora College, des chercheurs collaborent au projet Welcoming the « Sacred Spirit », qui cherche à lier les moyens de savoir autochtones et occidentaux pour optimiser la prestation de soins de santé maternelle. Parmi les autres domaines d’intérêt figurent le féminicide, la violence familiale et la santé des femmes dans les communautés rurales et éloignées.
- Plusieurs collèges et instituts participent aussi à nos programmes d’Éducation pour l’emploi à l’étranger, qui comportent tous un volet sur l’égalité des femmes. Tous ces programmes visent à aider les populations vulnérables, surtout les femmes, à atteindre la parité et à contribuer sur le plan mondial aux Objectifs de développement durable numéros 5, 4 et 8 : l’égalité entre les genres, l’éducation de qualité et le travail décent et la croissance économique.
Un plan de reprise durable au Canada doit aller plus loin pour autonomiser les femmes et les personnes transgenres et de genre non binaire dans nos vies. Grâce aux systèmes de soutien, aux possibilités de formation adaptées et aux projets de recherche axés sur les femmes, nous pouvons en faire davantage pour favoriser leur réussite et lutter contre les biais implicites et les inégalités de genre systémiques.