21 mai 2024

L’éducation est un vecteur de changement

«Qu’ai-je en tête?», avec Pari Johnston.

S’il est bien une chose que j’ai en tête, c’est le changement. Se rassembler pour fixer des priorités, coordonner et mettre en commun les ressources nous aidera à nous préparer et à le maîtriser.  

L’association que nous sommes réunit les responsables des collèges et des instituts à travers le réseautage et des activités de renforcement des capacités. Nos conversations stratégiques nous aideront à définir nos objectifs communs et à axer nos solutions sur les grands défis sociétaux. 

Tout changement peut être intimidant. Mais je suis optimiste et remplie d’espoir.  

Nous sommes des chefs de file dans le domaine de l’éducation. À ce titre, nous avons des projets ambitieux et audacieux à réaliser.  

Les collèges et instituts sont des partenaires de grande valeur. Nous sommes des éducateurs, des innovateurs, des créateurs d’emplois et des partenaires de confiance. Nous sommes des établissements ancrés dans nos villes, nos provinces, nos territoires et nos régions.  

Notre réseau forme près de 800 000 apprenant(e)s dans des collectivités urbaines, rurales, éloignées et nordiques en proposant plus de 10 000 programmes dans tous les secteurs. Nous menons également plus de 8 000 projets de recherche appliquée par an et apportons chaque année plus de 190 milliards de dollars à l’économie canadienne. 

Telle est la valeur de la formation dispensée par les collèges et instituts. 

Cet impact doit s’articuler autour de nos grands défis, tels que l’offre de logements durables et abordables, la transition vers des énergies propres et une productivité et une transformation industrielle accrues. Nos actions nous permettent d’avoir une main-d’œuvre qualifiée pour répondre à la demande de logements et de veiller à ce que les travailleuses et travailleurs reçoivent les outils nécessaires pour prospérer dans les industries vertes et numériques. Sans oublier qu’elles rendent les entreprises plus innovantes, efficaces et productives. Et ce ne sont là que quelques exemples parmi d’autres. 

Notre prospérité future dépend de notre action collective, non seulement pour les apprenants, mais aussi pour notre pays et nos collectivités. Cela permet de garantir que nos transitions soient justes, équitables et bénéfiques pour toutes et tous. 

En tant que responsables du secteur de l’éducation, nous devrons répondre à de nombreuses exigences.   

Lorsque nous parlons de la valeur du secteur des collèges et instituts, nous devrions nous demander quels problèmes nous réglons. Nous devons réfléchir de manière ciblée au lien entre le contenu de notre enseignement et nos besoins en main-d’œuvre. Cela vaut aussi bien pour la crise du logement que pour d’autres enjeux tels que la transition énergétique, les besoins de l’économie des soins et la transformation numérique.  

Nos établissements doivent faire en sorte de créer des espaces, que ce soit au sein d’une salle de classe traditionnelle, par le biais de cours en ligne, d’une salle de classe mobile ou en recourant à des technologies telles que la réalité virtuelle. Ces espaces doivent permettre aux talents et aux débouchés de trouver écho là où ils se trouvent, en particulier dans les collectivités rurales, éloignées, nordiques et autochtones. En d’autres mots, pour que tous les talents que nous rencontrons dans nos villages, nos villes et nos collectivités aient la possibilité de contribuer à notre économie et notre société.

Il ne s’agit pas seulement de formation aux compétences, de recherche ou de partenariats. Il s’agit de savoir ce que nous pouvons réaliser lorsque nous sommes tous unis autour d’un objectif commun.  

Le moment est venu pour les collèges et instituts.  

Il y a deux semaines, nous avons rassemblé le secteur à l’occasion de notre Congrès national, le plus grand événement du genre. La gestion du changement était au cœur du programme.  

Notre secteur est soumis à de fortes pressions, en raison de la baisse des financements provinciaux et de l’augmentation des exigences du marché du travail. Et le tout s’inscrit dans un contexte de débat national largement médiatisé sur la croissance durable du nombre d’étudiants internationaux et sur la concurrence mondiale pour les talents et les compétences. Il n’en reste pas moins que notre secteur a un rôle à jouer si l’on veut intensifier et coordonner les efforts des établissements pour relever les défis nationaux les plus urgents. 

  • Dans mon allocution principale, j’ai exposé ma vision d’un programme national audacieux dans lequel les collèges et instituts publics du Canada sont reconnus en tant que partenaires incontournables pour accomplir la mission. (Écoutez le balado de mon allocution principale).

Je ressors inspirée de ces nouvelles formes de collaboration qui transforment les défis en atouts. Et je suis tout aussi enthousiaste à l’idée de concevoir une approche commune du travail qui soit intentionnelle, intégrée et efficace.

Et cela ne peut fonctionner que si nous le faisons ensemble.

17 avril 2024

Une nation commerçante a besoin d’une main-d’œuvre ouverte sur le monde

Ce texte d’opinion a été publié par le Hill Times le 15 avril 2024.

Le Canada est un État commerçant : en 2022, les échanges bilatéraux de biens et de services du pays ont atteint un sommet de 1,9 billion de dollars. Nous avons conclu quinze accords de libre-échange qui représentent plus de 60 % du PIB mondial. De plus, le Canada est le seul pays du G7 à bénéficier d’un accès complet au libre-échange avec tous ses homologues du G7 et avec l’Union européenne.

Il s’agit là d’un avantage unique sur le marché mondial. Le gouvernement fédéral a fait de la diversification et de l’expansion une priorité. Toutefois, une telle dépendance au commerce nous fait aussi courir des risques : les réalités géopolitiques continuent d’évoluer, les secteurs et les chaînes d’approvisionnement se redéfinissent, les nouvelles technologies modifient les lieux et les méthodes de travail.

Les expériences d’études et de travail à l’étranger, comme celles que rend possibles le financement du programme Expérience compétences mondiales (ECM) – l’un des piliers de la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale – exposent la population étudiante à de nouveaux environnements, à de nouveaux enjeux, à de nouvelles façons de penser. Ces expériences contribuent à mieux former les talents canadiens sur le plan culturel, améliorent leurs capacités d’adaptation et facilitent leur intégration au marché du travail. Pour les entreprises, cela signifie que le personnel est mieux outillé pour aborder et comprendre la clientèle, les fournisseurs et la concurrence dans le monde entier.

Ces compétences et ces caractéristiques s’avèrent essentielles, car le Canada s’est doté de projets de croissance ambitieux qui nécessiteront un investissement important dans les talents du monde entier. Alors que les multinationales disposent des ressources et des réseaux nécessaires pour attirer du personnel du monde entier, 98 % des entreprises canadiennes sont des petites et moyennes entreprises qui s’appuient principalement sur les talents locaux. Nous devons veiller à ce qu’elles aient également accès à du personnel doté de compétences internationales.

Il est important de réfléchir de manière stratégique à l’acquisition et au maintien en fonction de ces personnes talentueuses, en particulier si l’on tient compte de la composition démographique du Canada. Ainsi, nous savons que les jeunes Autochtones font partie des populations dont la croissance est la plus rapide. Si nous rendons les expériences de travail et d’études à l’étranger plus accessibles pour les étudiantes et étudiants qui se heurtent traditionnellement à des obstacles en matière de participation, entre autres les étudiantes et étudiants qui s’identifient comme autochtones, ayant des capacités différentes ou issus de milieux à faible revenu, des programmes comme ECM contribueront à uniformiser les règles du jeu et à élargir le bassin de main-d’œuvre qualifiée dans lequel les entreprises canadiennes pourront puiser.

N’oublions pas qu’un État commerçant a besoin d’une main-d’œuvre mobilisée et présente à l’échelle de la planète. Les liens entre les personnes et entre les entreprises renforcent la place du Canada à l’international. Plus il y aura de Canadiennes et de Canadiens dans le monde, plus nous confirmerons la réputation du Canada comme pays axé sur l’innovation et comme lieu d’affaires international. Dans le même ordre d’idées, plus il y aura de Canadiennes et de Canadiens qui rentreront au pays avec des compétences mondiales, mieux nous positionnerons nos entreprises pour qu’elles réussissent à l’échelle du globe.

Les projets d’ECM ont déjà contribué à la création de plus de 800 partenariats entre des établissements d’enseignement postsecondaire, des entreprises et des organisations internationales dans plus de 100 pays. Parmi ces destinations, 80 % sont considérées comme non traditionnelles pour la population étudiante canadienne – entre autres le Japon, le Mexique et le Costa Rica – et constituent d’importants marchés de croissance.

Le programme ECM est un réseau établi et un projet pilote réussi qui a fait ses preuves. Il est logique, d’un point de vue commercial, qu’il devienne un élément permanent de l’ambition de croissance du Canada.

La Chambre de commerce du Canada représente plus de 400 chambres de commerce locales, et plus de 200 000 entreprises de tous types, tailles et secteurs. Nous savons que notre prospérité à long terme est étroitement liée à notre façon de participer aux activités mondiales. Si nous manquons d’efficacité, c’est plus qu’une occasion de croissance que nous perdrons; nous ferons courir un risque existentiel à nos entreprises, nous remettrons en question notre prospérité économique.

Perrin Beatty est président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada.

08 avril 2024

Mon « Pourquoi ? »

Qu’ai-je en tête ? Avec Pari Johnston

La semaine prochaine, la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland présentera le budget fédéral. Des investissements y seront vraisemblablement prévus dans les domaines du logement, de l’éducation de la petite enfance, des soins de santé et pour la prochaine génération. Pour CICan, c’est l’occasion de s’assurer que vous, nos membres, soyez en mesure de contribuer au programme national à long terme.  

Il est essentiel d’investir dans les compétences et l’innovation si l’on veut assurer l’avenir de la population canadienne dans ce monde en évolution constante qui est le nôtre. Ma vision est celle d’un Canada où ses collèges et instituts publics sont réputés être des partenaires incontournables pour relever les plus grands défis de politique publique de notre pays. Je pense notamment aux logements durables et abordables, à la sécurité alimentaire, à la transition vers des énergies propres, à la productivité et à la transformation industrielle, non sans oublier les besoins croissants de l’économie des soins.  

Réfléchir à «pourquoi» il faut investir dans l’enseignement et la recherche appliquée des collèges et instituts transforme chaque défi en une occasion pour les éducateurs, partenaires et innovateurs que nous sommes de consolider notre rôle dans la recherche de solutions. 

Je comprends notre impact. 

Cette saison du budget marque également une étape importante pour moi. En effet, elle correspond à mes 100 premiers jours à CICan et j’ai eu beaucoup à réfléchir depuis mon entrée en fonction en décembre! 

Je suis issue d’une longue lignée d’éducatrices et d’éducateurs. Sur trois générations, les membres de ma famille ont compté des enseignantes et enseignants, des directrices et directeurs d’école, des instructrices et instructeurs et des surintendantes et surintendants auprès de commissions scolaires. J’ai aussi consacré ma carrière à renforcer l’impact de l’écosystème canadien de la recherche, du talent et de l’innovation, d’abord à Universités Canada, puis à Génome Canada. Je suis fière d’avoir atterri à CICan, où je travaille maintenant avec le plus grand réseau postsecondaire du Canada tout en continuant sur ma lancée d’impact. 

Ce serait un euphémisme de dire que ces derniers mois ont été très agités. Notre secteur est soumis à de fortes pressions, en raison de la baisse des financements provinciaux et de l’augmentation des exigences du marché du travail. Et le tout s’inscrit dans un contexte de débat national largement médiatisé sur la croissance durable du nombre d’étudiants internationaux et sur la concurrence mondiale en matière de talents et de compétences.  

J’arrive donc à un moment charnière pour jouer mon rôle de 8e intendante de cette importante organisation nationale. Je suis enthousiaste à l’idée de concevoir une approche du travail qui soit intentionnelle, intégrée et efficace, tout en veillant à répondre aux besoins et aux priorités en constante évolution des membres. 

J’ai déjà été impressionnée de vous voir si nombreux à Ottawa pour discuter de vos visions d’impact accru lors de notre Colloque national sur la recherche appliquée, en février dernier. Je sais que vous comptez sur CICan pour rassembler notre secteur, trouver un objectif commun et réimaginer les programmes de recherche et les investissements, mais aussi pour faire preuve d’audace quant aux résultats atteignables en positionnant les collèges et instituts au cœur d’un programme de recherche axé sur la mission. Nous vous en dirons plus à ce sujet. 

Je vous comprends. 

Pour terminer, merci pour l’accueil incroyable qui m’a été réservé. J’ai pris la route pour rencontrer des membres dans tout le pays. J’ai été impressionnée par les forces individuelles dont j’ai été témoin et j’ai été émerveillée par les possibilités offertes en unissant nos forces.  

Chaque établissement a sa propre approche qui détermine son impact à de nombreux niveaux. J’ai découvert des exemples remarquables de conception durable dans l’infrastructure des campus, ainsi que de nouveaux centres pour l’énergie propre et l’innovation automobile. J’ai aussi pu entendre les aspirations de hauts responsables en matière de développement communautaire et voir comment vos établissements intègrent les arts, les technologies et l’éducation autochtone. Je suis impatiente de poursuivre ma tournée, d’écouter et d’en apprendre davantage pour nourrir et guider notre travail ici à Ottawa. 

Lorsque nous donnons de l’ampleur à nos engagements communs pour appuyer nos collectivités, ainsi que pour rendre l’apprentissage accessible, trouver des solutions pratiques aux enjeux de recherche de nos partenaires et relever les défis urgents en matière de main-d’œuvre au niveau national, notre impact n’a pas d’égal.  

Tel est mon «pourquoi».

31 janvier 2024

Sustainable investment in the public post-secondary sector is the national conversation we should be having, not unsustainable growth in international students

Publié dans le Toronto Star le 31 janvier 2024. (En anglais seulement)

By: Pari Johnston, President & CEO, Colleges and Institutes Canada

Canada’s post-secondary sector is facing an unprecedented crisis. Unless you have been living under a rock the past week, you have heard the alarm bells sounding across the country about the rapid-fire rollout of the new international student cap. While the federal government has positioned this as a quick fix for current housing and healthcare challenges, it’s a high-stakes move with far-reaching consequences. 

The Immigration Minister himself has called this a « blunt tool. » In fact, it’s far worse. This hasty cap announcement will exacerbate the impact of chronic underinvestment in our publicly supported post-secondary institutions. Provincial spending on post-secondary education has diminished over the last decade. Along with tuition freezes and rising operational costs, publicly funded institutions have come to rely on international student fees to meet training demands and sustain support services for Canadian students.

The Minister’s decision to decrease international student enrollments without adequate notice or consultation has pushed Canada’s post-secondary sector to a tipping point. Never has there been a more urgent need to shift our public policy attention and federal-provincial discussions toward the sustainable funding of Canada’s colleges and universities to drive long-term growth, productivity and innovation in this country. 

According to Higher Education Strategy Associates, over the past thirteen years, international student fees have sustained 100 per cent of the increased operating spending by post-secondary institutions. A substantial decline in international student enrollments, particularly in Ontario, where a cap is likely to result in a 50 per cent intake cut, equates to hundreds of millions, if not billions, of dollars lost.  

And this crisis extends beyond finances.  

Declining enrollment not only impacts an institute’s financial sustainability but adversely affects the quality and accessibility of education for domestic students, particularly those in rural, remote, and Indigenous and minority language communities. In other words, international students don’t take spots from their domestic peers; they make them by contributing to program viability. Without enough international students, programs – and even entire institutions- may be unable to sustain themselves. 

There will also be a domino effect, impacting local economies, businesses, and communities in many parts of the country. 

A defining aspect of college and institute education is that curricula are designed with industry to meet business needs. Local businesses, particularly small-to-medium-sized businesses, have long benefited from the economic contributions of international students. Now, they, alongside key industries crucial to Canada’s future, are under threat.  

According to Stats Canada, the current labour shortage for those with a college or institute credential is 198,615 roles, a 65 per cent jump in five years. This shortage extends across various programs with significant international student enrollments, particularly in STEM fields critical for Canada’s economic growth.  

In the health care sector, for instance, Statistics Canada reports that 62 per cent of international students training in Canada do so at a college or institute, covering roles such as personal support workers, nurses, and laboratory technicians. This underscores these institutions’ indispensable role in shaping Canada’s future workforce, making the case for sustained public investment even more critical.  

Most immediately, we need a commonsense revisit of the cap’s rushed implementation with an end to the current processing moratorium. Over the medium term, the situation requires a long, hard look at public funding for colleges and universities in this country. Federal and provincial governments must engage in a serious dialogue that addresses underlying structural drivers to ensure the viability and vitality of our system.  

Failure to do so risks the sector’s sustainability and, thus, the livelihoods of many Canadians and Canada’s economic outlook and social well-being. Colleges and institutes stand ready to partner in this mission-critical public policy conversation and are keen partners in finding solutions.  

Let’s end the blunt force trauma of Minister Miller’s self-professed “blunt” tool and focus on the systemic issues that drove this hasty response.  

29 janvier 2024

#SDI2024 : Faire connaître notre action dans le monde entier

Cela fait longtemps que notre réseau œuvre dans le domaine du développement international. Pourtant, nombreux sont les Canadiennes et les Canadiens qui ne saisissent pas encore l’impact incroyable de notre travail. La Semaine du développement international nous donne l’occasion de démontrer la contribution unique apportée par les collèges et instituts au développement de l’économie et de la main-d’œuvre sur toute la planète.

La Semaine du développement international (SDI) est la campagne annuelle d’Affaires mondiales Canada qui célèbre la contribution des Canadiennes et Canadiens à l’éradication de la pauvreté et à l’édification d’un monde plus pacifique, plus inclusif et plus prospère par le biais de projets de développement international. Le thème en est #VisezLesObjectifs. Il invite CICan, nos membres et la population canadienne, à contribuer à un changement positif partout sur la planète.

Pendant la SDI de cette année, du 4 au 10 février, Affaires mondiales Canada demande à la population canadienne et aux parties prenantes de participer à une activité de la SDI, d’organiser et de promouvoir leurs propres activités dans le cadre de la SDI et de parler de la SDI en ligne. 

Invitez la SDI sur votre campus

Nous adorons voir et entendre parler de toutes les activités ayant trait au développement international se déroulant sur vos campus partout au pays. Si vous n’avez encore rien prévu pour la SDI, voici quelques idées qui pourront vous inspirer : 

  • Entamer un débat en classe sur un des thèmes de l’aide internationale, comme l’égalité des genres ou les changements climatiques. Assurez-vous de faire le lien entre vos activités et les objectifs de développement durable pour un impact supplémentaire ! 
  • Projeter un film qui traite d’un enjeu mondial. 
  • Inviter une conférencière ou un conférencier œuvrant dans le domaine de l’aide internationale à présenter un exposé ou à s’adresser en ligne à votre classe. 
  • Présenter des récits ou des témoignages de collègues possédant une expérience en matière de coopération internationale. N’oubliez pas de nous mentionner si vos récits se rapportent à un projet de CICan ! 
  • Utiliser les médias sociaux pour mettre en avant les témoignages de partenaires sur le terrain. N’oubliez pas d’étiqueter Affaires mondiales Canada si vos récits font partie d’un projet financé par AMC ! 

Quelle que soit l’activité prévue sur le campus, n’oubliez pas de l’ajouter au calendrier de la SDI.

L’impact des collèges et instituts à travers le monde 

Cela fait plus de 50 ans que nous participons à des projets internationaux visant à favoriser l’accès à une éducation et à une formation de qualité. Depuis lors, nous avons mené à bien plus de 800 projets dans plus de 100 pays.

Le nouveau Programme de renforcement de la formation professionnelle en Afrique du Sud (SASTEP) en est le plus récent exemple !

Le SASTEP vise à améliorer les perspectives économiques des diplômées et diplômés des établissements d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) des provinces du Cap-Oriental et du Limpopo, en Afrique du Sud. Pour ce faire, son offre en EFTP sensible au genre est axée sur la réussite des étudiantes et des étudiants.  

Apprenez-en davantage sur le SASTEP et notre portefeuille de programmes.

24 janvier 2024

L’imprévisibilité mondiale place le Canada à la fois devant des défis de taille et de nouvelles opportunités

Par Margaret Biggs, Matthews Fellow en politique publique mondiale, Queen’s University , et Roland Paris, directeur de l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa. Publié pour la première fois dans le Globe and Mail. 

Le Canada ne s’adapte pas assez rapidement à un monde où la concurrence et les conflits s’intensifient. Et ce n’est pas seulement parce que les gouvernements et les entreprises du Canada mettent du temps à réagir aux nouvelles conditions économiques et de sécurité mondiales. Trop peu de Canadiens et Canadiennes acquièrent l’expérience internationale nécessaire pour aider nos gouvernements et nos entreprises à bien s’adapter. 

Ce constat peut paraître surprenant quand on sait que la société canadienne est l’une des plus diversifiées au monde. Toutefois, la diversité ne se traduit pas nécessairement par une ouverture sur le monde ou par le type de compétences mondiales dont le Canada aura de plus en plus besoin, soit une main-d’œuvre outillée pour aider les gouvernements et les entreprises à gérer des problèmes mondiaux de plus en plus complexes. 

Dans le rapport de notre groupe de travail, paru il y a cinq ans, nous avons souligné à quel point le Canada était à la traîne. Nos principaux partenaires et concurrents – dont les États-Unis, l’Union européenne et l’Australie – investissaient dans des stratégies ambitieuses pour encourager leurs propres étudiants et étudiantes à travailler ou à étudier à l’étranger pendant leur parcours postsecondaire. Ces pays ont reconnu l’intérêt stratégique de former des personnes diplômées dotées de compétences internationales à une époque où le monde était en pleine mutation. Le Canada, en revanche, ne faisait pas grand-chose. 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À l’époque, environ 33 % des étudiants et étudiantes de premier cycle en France partaient à l’étranger pour une partie de leur cursus. En Allemagne, la proportion était de 29 %. En Australie et aux États-Unis, c’était 19 et 16 % respectivement. Au Canada, seulement 11 % de la population étudiante était dans cette situation. 

La bonne nouvelle, c’est qu’en 2021 le gouvernement du Canada s’est associé à des collèges et universités de tout le pays pour lancer le programme pilote Expérience compétences mondiales. Son objectif : accroître l’accessibilité de l’apprentissage international pour la population étudiante de niveau postsecondaire. 

Il ne s’agit pas d’une initiative traditionnelle d’études à l’étranger. Expérience compétences mondiales offre à nos jeunes des occasions d’apprendre non seulement en classe, mais aussi dans le cadre d’emplois temporaires et de stages à l’étranger. Il cible également un plus grand nombre de pays : alors que les étudiants et étudiantes d’ici privilégient le plus souvent quelques destinations familières – les États-Unis, l’Europe occidentale et l’Australie – le nouveau programme met l’accent sur des pays émergents comme l’Indonésie et le Brésil, qui jouent un rôle toujours plus important dans l’économie mondiale. 

Au cours des deux dernières années, plus de 6200 étudiants et étudiantes des collèges et universités du Canada ont fait des études et des stages à l’étranger dans le cadre de ce programme. Ils représentent la promesse d’une future génération de Canadiennes et de Canadiens professionnels dotés de connaissances et de relations internationales. 

Toutefois, la fin du projet pilote ECM est prévue pour 2025, et sa continuité est incertaine. En contexte de restrictions économiques, il risque d’être considéré comme un luxe réservé aux « jeunes de familles riches ». Ce serait toutefois une perception erronée. À ce jour, 75 % des personnes qui ont participé au programme viennent de groupes traditionnellement sous-représentés dans l’enseignement supérieur, notamment des jeunes issus de familles à faible revenu et des Autochtones. 

Ce n’est pas un hasard. Le programme a pour objectif d’aider les étudiants et étudiantes de tous horizons et de les préparer à de bons emplois. Des études montrent que les personnes qui étudient ou travaillent à l’étranger ont plus de chances de terminer leurs études et de trouver un emploi après l’obtention de leur diplôme, et que ces avantages sont encore plus marqués pour les étudiants et étudiantes de milieux défavorisés. 

Les employeurs sont de plus en plus à la recherche de personnel possédant les compétences internationales et interculturelles que procurent ces expériences. Selon la Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur, qui représente certains des plus gros employeurs privés du pays, les expériences d’apprentissage internationales améliorent la pensée critique des étudiants et étudiantes, leur aptitude à résoudre des problèmes et leur capacité de s’adapter à divers environnements culturels, en plus de leur faire découvrir les pays où ils travaillent ou étudient.  

Les entreprises et les gouvernements auront besoin d’un grand nombre de personnes possédant ces compétences pour les aider à naviguer dans les méandres d’un monde en mutation, et ce, pour plusieurs raisons. La longue période d’après-guerre caractérisée par une prospérité et une sécurité relatives est terminée. La concurrence accrue pour les technologies émergentes et les ressources essentielles reconfigure rapidement les marchés mondiaux et les chaînes d’approvisionnement. La concurrence géopolitique ne montre aucun signe d’apaisement. L’imprévisibilité mondiale place le Canada à la fois devant des défis de taille et de nouvelles opportunités. 

Les entreprises canadiennes doivent prendre des risques sur de nouveaux marchés et avec de nouveaux produits, tout en prévoyant et en gérant les risques – une tâche difficile, mais essentielle. Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent également les soutenir, notamment en mettant en œuvre la stratégie indopacifique du Canada et en défendant les intérêts du pays dans d’autres parties du monde. 

Les secteurs public et privé du Canada devront travailler fort pour relever ces défis. Mais sans une population active possédant l’expérience et les connaissances internationales nécessaires, leurs efforts ne produiront pas les résultats escomptés. Et le Canada prendra encore plus de retard. 

15 janvier 2024

L’impact grandissant des collèges et instituts canadiens en 2024

Chaque année faisant, le rôle des collèges et instituts canadiens est déterminant pour l’avenir de notre pays. Et 2024 ne dérogera pas à la règle. Toujours au rythme de l’évolution du paysage de l’innovation et de l’enseignement postsecondaire au Canada, nous intensifions notre action pour positionner les collèges et les instituts en tant que véritables intervenants d’excellence. Nous redoublons d’efforts dans des domaines essentiels, parmi lesquels la croissance verte, l’inclusion sociale et le développement des compétences pour la nouvelle économie. Nous promouvons également le bien-être étudiant, en particulier pour des questions cruciales telles que le logement et l’intégration des étudiants internationaux dans nos collectivités. Nous sommes déterminés à apporter des contributions substantielles et dynamiques ayant un impact positif sur les individus, les collectivités et la planète.

Intéressons-nous maintenant de plus près aux éléments stables et robustes ainsi qu’à ceux qui évolueront dans les collèges et les instituts en 2024 :

Cultiver l’impact de la recherche appliquée
Avec leurs plus de 8 800 partenaires dans le cadre de projets de recherche appliquée sur une base annuelle, les collèges et instituts canalisent leurs efforts en fonction de la demande pour générer un impact bénéfique aux entreprises et aux organismes à but non lucratif du Canada.  Nous nous concentrerons principalement sur l’amélioration de la compétitivité et de la productivité dans des domaines essentiels, tels que le projet d’une économie carboneutre. Apprenez-en davantage sur nos activités de recherche appliquée.

S’adapter pour développer les compétences du 21e siècle
Les collèges et instituts continueront à intégrer le changement pour aider les apprenantes et apprenants à acquérir les compétences les plus pointues et les plus demandées. Les compétences liées au développement durable, aux énergies renouvelables, aux pratiques écologiques et à d’autres domaines critiques tels que l’intelligence artificielle, la cybersécurité (et la littératie numérique en général) entreront en ligne de compte en 2024. Lisez-en plus sur la littératie verte.

Faire face au défi du logement étudiant
En dépit d’une aide gouvernementale limitée, les collèges et instituts seront en 2024 à l’avant-garde des initiatives prises pour relever les défis en matière de logement étudiant. De nouveaux partenariats et des solutions innovantes nous permettront de stimuler la création de logements étudiants tout en continuant à plaider en faveur d’une approche holistique pour répondre à la demande de logements étudiants. Et ce, tout en s’inscrivant dans la démarche plus large du Canada visant à résoudre la crise du logement qui sévit au pays. Apprenez-en davantage sur notre rôle dans le domaine du logement étudiant. 

Gérer la croissance des étudiants internationaux
Avec l’engouement persistant autour des étudiants internationaux, nous nous attachons à améliorer leurs expériences et leurs contributions. En même temps, nous préservons l’intégrité du système et protégeons l’image de marque durement gagnée de notre pays à titre de destination privilégiée pour l’enseignement postsecondaire. Cela implique une amélioration des services de soutien, la promotion de l’intégration culturelle, la mise en place d’environnements enrichissants et inclusifs, et la recherche de solutions durables et intégrées en faveur de la croissance à tous les niveaux de gouvernement. Apprenez-en davantage sur nos recommandations visant à améliorer le Programme des étudiants étrangers. 

Cultiver notre impact par le biais de partenariats
Riches de plus de 40 ans d’expérience dans la gestion de projets nationaux et internationaux, nos capacités en la matière ont un impact sur la société. CICan continuera à positionner ses membres comme des fournisseurs de solutions essentielles pour relever certains des défis économiques, environnementaux et sociétaux. En collaboration avec le gouvernement, les employeurs et d’autres partenaires, nous identifierons et abordons des enjeux dans des domaines tels que les métiers spécialisés, les soins de santé, le développement international, les industries vertes, la réalité virtuelle, l’équité, la diversité et l’inclusion. Apprenez-en davantage sur notre portefeuille de programmes.

Abonnez-vous à notre infolettre dès aujourd’hui pour recevoir nos dernières nouvelles !

16 octobre 2023

Dialogue d’adieu avec Denise Amyot, Réflexion sur le passé et perspectives d’avenir

Dans cet épisode spécial de notre balado, nous nous entretenons avec Denise Amyot, cette dirigeante visionnaire qui a modelé la trajectoire de Collèges et instituts Canada (CICan) au cours des dix dernières années.  

Dans cette conversation intime et introspective, Denise nous fait part de ses idées, de ses pensées et de ses souvenirs les plus chers, tout en évoquant les étapes et les réalisations les plus marquantes de son mandat à CICan. Elle brosse également un tableau vivant de ses ambitions et de ses aspirations pour l’avenir de CICan, nous laissant inspirés et enthousiastes à l’idée des pages qui restent à écrire. Mais aussi, sa passion indéfectible pour l’apprentissage et la durabilité se mêle tout naturellement à la conversation. Elle nous y dévoile comment ces éléments sont devenus la clé de voûte de son leadership transformateur pour CICan. 

Ne manquez pas cette occasion d’écouter Denise et de rendre hommage à son legs. 

À écouter sur : 

Amélie Cantin :

Bonjour et bienvenue à tous !

Je m’appelle Amélie Cantin et je travaille pour Collèges et instituts Canada, le plus grand réseau de l’éducation postsecondaire au pays. CICan – comme nous l’appelons pour faire plus court – s’occupe de défense d’intérêts, de renforcement des capacités et de promotion du savoir dans le but de renforcer les collèges, les instituts, les cégeps et les écoles polytechniques publics du Canada.

Le balado d’aujourd’hui est bien particulier. Nous avons le grand privilège de nous entretenir avec notre présidente et directrice générale, Denise Amyot, qui, après plus d’une décennie à la barre de CICan, a annoncé plus tôt cette année son départ de l’organisation pour ce qu’elle appelle une « non-retraite ».

Denise est une personne remarquable qui a joué un rôle crucial dans le parcours de CICan. Elle est la septième personne, la première femme et la première francophone à être nommée à la présidence et direction générale, en 2013. Depuis son arrivée, l’organisation a grandement bénéficié de ses vastes connaissances et de son expertise qu’elle a acquises au cours d’une brillante carrière dans les secteurs public et à but non lucratif.

Sous sa direction, CICan s’est considérablement développée. Nous avons triplé de taille et monté un portefolio de projets nationaux et internationaux de près de 500 millions de dollars. Dernièrement, l’organisation a été classée comme l’un des meilleurs employeurs de la région de la capitale nationale, ce qui témoigne de l’engagement inébranlable de Denise à créer un milieu de travail sûr, inclusif et accueillant qui répond aux besoins de son personnel.

Aujourd’hui, nous allons plonger dans ses souvenirs, parler de ses réalisations et des étapes importantes de sa carrière, et lui donner l’occasion de nous livrer ses réflexions sur un plan plus personnel.

Sans plus attendre, je souhaite la bienvenue à Denise Amyot, actuelle présidente et directrice générale de CICan.

Bienvenue Denise!

Tout d’abord, Denise, vous avez mentionné à plusieurs reprises qu’il ne s’agissait pas exactement d’une retraite, mais plutôt d’une non-retraite. Pouvez-vous nous dire ce que vous entendez par là ?

Denise Amyot :

Alors, ce que j’ai voulu dire, Amélie, par non-retraite, pour moi, c’est tout simplement un autre chapitre qui commence. Je vais être active et pour moi, c’est important de m’impliquer dans différents dossiers qui me passionnent.

Entre autres, je vais continuer à siéger sur des conseils d’administration, tant au niveau national qu’international. Je vais aussi poursuivre la formation en leadership axée sur le coaching à des groupes comme j’ai fait auparavant ici au Canada ou encore au Sénégal et en Tunisie. Il y a quelques jours, j’ai d’ailleurs fondé une compagnie à cet effet-là. Je veux continuer à mieux maîtriser mon espagnol pour être capable de parler plus librement et poursuivre naturellement mon apprentissage de l’arabe. Je dois te dire que c’est l’arabe me donne beaucoup de fil à retordre. Ce n’est pas possible comment c’est difficile. Je veux aussi poursuivre ma passion. Tu sais, quand j’étais ici, toute la question des ODD puis des ESG, les facteurs environnementaux, sociaux, puis la gouvernance, ça a toujours été une passion. Alors, je vais poursuivre là-dedans. J’ai pris de la formation et puis là je veux voir comment je peux intégrer ces aspects là au sein des conseils d’administration dont je vais faire partie.

Ça fait 46.5 années que je travaille à temps plein. Alors, ce qui est certain, c’est que je ne cherche pas et je ne prendrai pas un autre emploi à plein temps. Je veux voyager, je veux faire de la voile, pas juste quelques jours ou encore une semaine ou deux à la fois. Ce que je veux, c’est une espèce d’équilibre là, pour pouvoir avoir du bon temps, mais aussi redonner à ma communauté. Je vais donner une analogie de voile et c’est ce que j’ai écrit dans mes messages de départ. En ce moment, j’ai l’impression que c’est le temps de lever l’ancre et d’aller au gré du vent parce qu’il va y avoir des choses qui vont arriver, puis je veux avoir la flexibilité de pouvoir ajuster mes voiles au besoin et vraiment continuer à apprendre.

Quand on travaille au sein de l’association, on apprend tous les jours et j’ai une soif d’apprendre. Alors, ça va être important pour moi de continuer à apprendre puis de passer du temps avec ma famille, avec mes amis. Alors une non retraite, Amélie, c’est tout ça, c’est d’aller vers d’autres apprentissages, faire des nouvelles découvertes et d’être ouvert.

Amélie Cantin :

A ce qui parait une très belle imagerie avec les bateaux de voiles. Mais parlons-en de cette grande transition à venir. Comme vous l’avez mentionné, vous avez connu une belle et longue carrière à des postes exigeants pour ceux qui vous connaissent bien, c’est très clair que ralentir, ce n’est pas naturel chez vous. Qu’est-ce que cette transition suscite en tant que sentiment et des réflexions ?

Denise Amyot :

Dire non à un troisième mandat a été la décision la plus difficile que j’aie jamais eue à prendre parce que j’adore ce que je fais. Je crois dans notre mandat, j’aime mon équipe, et j’aime nos membres. Le secteur des collèges, c’est passionnant, il se passe toujours quelque chose, c’est vaste, ça va de A à Z et ça revient de Z à A. C’est complexe ! Je disais tantôt, j’apprends tous les jours, puis j’ai l’impression que dans notre travail, on fait une différence. Alors, c’est pour ça que c’est difficile. C’est difficile de partir parce que j’ai aussi l’impression que notre secteur n’a jamais été aussi fort et aussi crucial pour l’avenir du pays. Le secteur des collèges est un secteur qui collabore ensemble. On pense durabilité, on pense inclusion, on vit l’inclusion, on vit la durabilité et c’est des secteurs importants pour moi. Alors, c’est pour ça que c’est difficile de partir.

Quand je regarde à l’impact qu’on a, pas juste au Canada, mais aussi à l’international, ça fait que c’est plus difficile. On est dans un temps extraordinaire, puis quand ça va bien, tu ne veux pas partir, mais c’est aussi un bon temps pour partir. Et, pour moi, ce qui est important, c’est de voir tout ce qu’on fait au niveau des compétences des gens, des compétences de nos membres. On fait beaucoup de développement des capacités, puis on a un impact dans les communautés en passant par nos membres. Quand je regarde tout ce qu’on fait, puis moi, je suis une espèce de touche à tout, ça veut dire que c’est un terrain de jeu extraordinaire parce que ça change tout le temps. Tu ne t’ennuies pas alors ce serait bien plus facile de rester. Mais je sais que ce n’est pas sage de rester. Je sais que c’est le temps de passer à autre chose, parce que je crois fermement que chaque personne qui arrive, apporte différents aspects et c’est important de savoir quand partir.

Amélie Cantin :

Une chose est claire Denise, votre passion est palpable. Je sais que ça va être difficile pour vous, mais est-ce que vous pouvez nous partager un moment ou une réalisation pendant votre mandat ici à CICan, qui vous a été particulièrement chère ? Et pourquoi ce moment était si marquant pour vous? Je sais que c’est difficile de choisir un moment, mais…

Denise Amyot :

C’est très difficile. Je ne peux pas dire juste un parce qu’il y en a eu tellement. Le premier, je ne peux pas ne pas parler de celui-là, c’est de voir les gens dans mon équipe qui se sont transformés. Ils ont grandi, ils ont occupé des nouveaux postes qu’eux-mêmes ne croyaient pas pouvoir faire au début. Ça c’est une grande satisfaction et ça fait du bien de voir de la relève.

Il y a eu aussi au cours des années, je me rappelle, quand on a commencé à parler du Protocole d’éducation autochtone. Quand on a fini par avoir un produit après deux ans, c’était une grande réussite. Pourtant le protocole, il y a sept lignes, mais ça a pris deux ans. Je me disais, bien, quand est ce qu’on va le sortir ? Et puis, les gens me disaient toujours, mais Denise, ce n’est pas prêt, il y a encore de la consultation. Finalement, avec du recul, je m’aperçois que c’est important, ce temps-là, parce qu’il fallait donner le temps de s’assurer que nos membres pouvaient vivre avec chacun des mots qu’il y avait dans ce protocole là et que ça allait être un document qui allait nous aider pour l’avenir, qui allait nous aider à faire grandir l’éducation autochtone. Puis là, le fait qu’on a 74 de nos membres qui l’ont signé volontairement, oui, j’aimerais que ça soit tous les membres, mais parfois les gens doivent prendre le temps. C’est drôle parce que, ceux qui le signent en dernier auraient pu le signer il y a quatre ans, mais c’est qu’ils voulaient être beaucoup avancés. Alors, ils sont tellement rendus loin quand ils le signent, c’est incroyable ! Mais on sait que quand on le signe, ce n’est jamais fini. C’est un peu comme les arbres qui ne perdent pas leurs feuilles parce qu’ils se renouvellent quand même.

Comment est-ce que je pourrais parler des dix dernières années sans parler de la période Covid ? Moi, je suis contente d’avoir travaillé pendant cette période-là. Il y en a qui me disent, je veux oublier la période Covid parce que ça a été difficile. Oui, ça été difficile, ça serait faux de dire que ce n’était pas difficile. Travailler des 16 h par jour, ce n’était pas rare. Mais, comme association, on avait le choix d’être des victimes, essayez de garder une espèce de statu quo, ou bien encore de saisir les opportunités, d’être à l’écoute de nos membres et de voir ce qu’était leurs besoins, puis d’ensuite de revendiquer ça avec les ministères fédéraux et d’inventer des nouveaux projets. En bout de piste, on a travaillé avec 22 ministères fédéraux. Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas ça. Ce que je me suis aperçu avec la Covid, non seulement on a développé plein de projets pour nos membres, mais on est devenu un incontournable. On est, nous autres, le plus grand réseau post-secondaire au pays et on est impliqué dans plein de dossiers, plein de programmes. Et ce qui est arrivé, c’est que la Covid a accéléré notre croissance à nous parce qu’on a choisi de le faire. Il y a beaucoup d’organisations qui sont devenues plus petites ou même qui sont disparues. Nous, ce n’est pas ça qui est arrivé et je suis très fier de ce qu’on a fait comme équipe parce que l’équipe ne lâchait pas, l’équipe était derrière. Et puis, on a toutes les raisons du monde d’être fiers tout le monde de ce qu’on a fait pendant la covid parce qu’on en récolte les fruits maintenant.

Il y a finalement eu le moment fatidique quand le rapport du Canada sur ses résultats au niveau des objectifs de développement durable est sorti. Ce n’était pas un moment heureux. Quand j’ai lu ce rapport-là, je me suis dit, Wow, le Canada ! Un pays qui fait partie du G7, du G20, l’OCDE, mais on a des résultats comme ça ? Qu’est ce qui se passe ? Je me suis dit, nous autres, on est partout au Canada. Donc, nous autres, on peut faire quelque chose. Si on voulait que les résultats soient différents, il fallait que nous, Collèges et instituts Canada, on s’implique parce que nous, on a 700 campus ou endroits satellites partout à travers le Canada. Ça veut dire qu’il n’y a pas grand monde qui peut faire ce que nous on peut faire qui touche les communautés qu’on touche. Et maintenant, on a 54 membres qui ont embarqué dans cette aventure de travailler sur l’accord des objectifs de développement durable. Ça me fait chaud au cœur. Ça ne veut pas dire qu’on va tout atteindre les résultats, mais nous, on va avoir contribué à améliorer les résultats du Canada au niveau des objectifs de développement durable.

Je vais juste finir par quelque chose à l’interne parce que c’était un de mes objectifs en arrivant ici. C’est la question d’avoir une pension pour mes employés. Il y en a pour qui c’est, voyons, c’est quoi ça, là ? Mais pour moi, moi j’ai un père qui m’a dit quand j’avais 15 ans, 16 ans, 18 ans, 20 ans, à chaque année, j’entendais l’importance d’avoir un emploi où il y avait une pension et l’importance de prendre des régimes d’épargne retraite. Pour moi, ça fait longtemps que je prends des régimes d’épargne retraite. Mais, quand je suis arrivé ici, j’ai réalisé que mes employés n’avaient pas de plan de pension et ça me dérangeait. J’en avais déjà un, j’en avais un du fédéral, mais je ne pouvais pas concevoir que mes employés n’en aient pas. Alors, ça a pris du temps, ça a pris presque 7ans-8 ans, et on essayait avec différentes organisations, différentes compagnies, puis on se faisait toujours dire non, vous êtes trop petits, non, ce n’est pas suffisant. Finalement, on a fini par trouver une firme qui a nous accepté parce qu’on pouvait entrer avec leurs critères. Il a fallu que les employés soient d’accord. Je pense qu’on avait un employé qui avait dit non, mais c’était la majorité, naturellement, qui a voté oui. Donc, je suis fier de dire ça fait 4 ans déjà où les employés peuvent dire qu’ils contribuent à un plan de pension.

Ça fait que je m’excuse, Amélie, j’ai parlé longtemps. Il y en a plein d’autres choses que je pourrais nommer, mais je vais m’arrêter ici à cause du temps.

Amélie Cantin :

Je veux juste souligner aussi, sous votre tutelle, que CICan a gagné deux prix de meilleur employeur, je pense que ça vaut la peine de souligner toutes ces réalisations-là. C’est tellement de belles réalisations. J’aimerais aussi vous dire qu’en tant qu’employé à CICan, merci de l’héritage que vous nous laissez ici. Ça fait une grosse différence dans nos vies. En repensant à toutes vos belles années ici à CICan, c’est quel a été, selon vous, le changement ou la transformation la plus importante au sein de l’organisation ou au sein du secteur dans son ensemble ?

Denise Amyot :

Je ne peux pas dire juste une encore parce qu’il y a eu tellement de choses dans les dix dernières années. Si tu me permets, je vais t’en donner 3 qui, selon moi, sont cruciales pour notre futur comme secteur.

Le premier est un retour pour moi avec le rôle que j’ai joué avec le Conseil des compétences du futur, avec le ministère de Développement de Ressources humaines et du Développement social. C’était toute la question de la formation tout au long de la vie. Je trouve qu’il y a eu un énorme mouvement. Les gens qui étudient dans nos institutions, leur moyenne d’âge c’est 27 ans. Ce n’était pas ça il y a dix ans et pour moi, c’est positif, ça. Parce que, avant, on parlait, on étudiait à l’élémentaire au secondaire, ensuite on s’en allait au post-secondaire, puis ensuite les gens allaient travailler. Mais là, pour moi, quand je sais que l’âge moyenne est 27 ans, ça veut dire qu’on revient parce qu’on n’est pas content de ce qu’on fait. On revient parce qu’on veut acquérir des compétences qui sont plus avancées. On revient parce qu’on veut changer de parcours. Et pour moi, c’est tellement positif, ce changement-là, parce que ça veut dire que les gens continuent toujours à apprendre. Les gens veulent se mettre à jour. Les gens savent que c’est une façon de se protéger, à garder son emploi et à accéder à d’autres postes, à accéder à d’autres responsabilités ou aller dans un autre secteur. Mais il y a encore des choses dans ça, dans cette formation tout au long de la vie, qui ne sont pas là encore et qui, selon moi, vont devoir arriver.

Et en ce moment, un étudiant qui arrive, la plupart du temps, ils doivent faire, à moins qu’ils aient fait un processus de reconnaissance des acquis et doivent suivre toutes les étapes de leur programme. Moi là, je rêve du collège qui va dire Moi, tout étudiant qui arrive chez nous va être évalué selon ses compétences et en fonction du domaine où il veut étudier. Et puis là, il n’aurait qu’à compléter ce qui lui manque. Donc il ne passerait pas son temps à être obligé de suivre des cours sur des choses qui sait déjà. Parce que pour moi ce n’est pas une bonne utilisation du temps des gens ça. Je rêve aussi du collège où tu vas pouvoir commencer n’importe quoi, pas juste au début d’un des trois semestres. Déjà, les gens me disent, Denise, c’est fantastique que les collèges tu puisses commencer et à trois endroits différents dans l’année et parfois même à quatre. Mais moi je rêve vraiment du jour où moi je peux commencer en octobre, où je peux commencer en novembre. Je n’ai pas à attendre en janvier. Puis l’autre chose toujours liée à la formation tout au long de la vie, c’est : pourquoi nos collèges n’offrent pas à leurs gradués, en guise de cadeau de graduation, un cours gratuit que leurs gradués peuvent prendre dans les cinq premières années de leur graduation. Ça, ce serait une façon de continuer à les attacher à nos institutions. Et ça peut devenir des personnes ressource pour les étudiants. Ça peut devenir des ambassadeurs pour nous parce qu’on garde le lien avec eux, -mêmes ceux qui ont des fondations, ça peut les aider. Alors je pense qu’il reste des choses à faire de ce côté-là.

L’autre chose dans les dix ans il y a toute la question de la technologie parce que la technologie a transformé tous les secteurs où nous, on forme des étudiants. Donc il a fallu adapter nos programmes. Mais il y a aussi la façon qu’on fonctionne dans les collèges avec la technologie. Je pense à l’intelligence artificielle qui a commencé à entrer dans nos vies, dans nos institutions et ça va bouleverser, c’est certain. Et moi, je vois ça de façon positive parce que je pense que ça va ouvrir des possibilités, ça va ouvrir des possibilités pour mieux appuyer les groupes les plus vulnérables. Ça va nous aider à appuyer la rétention, donc d’identifier les gens à risque tôt, au lieu que ça soit à la fin du semestre puis il est trop tard pour aller les appuyer. Naturellement, pour ça, ça va dépendre de comment on va bien gérer l’intelligence artificielle. Puis je vais juste donner un exemple de comment la technologie influence en ce moment. Je pense juste à nos outils. On a presque 200 outils qu’on a développés en réalité virtuelle dans différents domaines de la santé. Puis je me dis ça veut dire qu’un étudiant est capable de pratiquer plusieurs fois avant de le faire pour le vrai, avec une vraie personne. Et pour moi, ça, ça fait partie d’une transformation extraordinaire, parce que ça veut dire qu’on va pouvoir mieux développer les compétences et tout le monde va pouvoir en profiter.

Je regarde juste avec la Covid comment la formation en ligne a eu une percée fulgurante pour le monde de l’éducation. Puis ça ne fait que commencer. Alors tout ça pour dire que la technologie, pour moi, c’est vraiment un aspect qui a transformé les dix dernières années, mais qui va continuer à les transformer.

Puis l’autre que je dirais, je ne peux pas ne pas parler de développement durable parce que pour moi, en tant que biologiste, naturellement, ça fait partie de mon ADN et en plus d’écologiste, ça en fait partie. Et alors c’est devenu pour nous dans les collèges puis les instituts, c’est un incontournable maintenant, là. Peu importe les programmes où on enseigne, peu importe la formation qui est donnée, il faut insérer des éléments et des pratiques durables. Qu’on parle d’art culinaire, qu’on parle de construction ou qu’on parle de technique d’architecture, il faut intégrer ces éléments-là. On sait que déjà nos membres ont au-dessus de 1000 programmes spécifiques à tout ce qui est développement durable, en plus de l’insérer dans les autres programmes. Je regarde la façon dont on opère comme institution dans les collèges, qui est différente de ce que c’était il y a dix ans, la façon dont on construit les nouveaux édifices. Puis en plus, je pense aux étudiants, les étudiants demandent ça, les étudiants sont prêts à choisir une institution en fonction de son engagement envers le développement durable. Donc, je pense que ce qu’on a vu opérer, ça ne va qu’augmenter. Puis la bonne nouvelle là-dedans, c’est que j’espère, j’espère qu’on va apprendre de ce que les autochtones nous ont appris et nous ont dit, c’est que quand on prend des décisions, il faut penser aux sept générations qui suivent pour s’assurer qu’on prend soin de la planète. On prend soin du territoire. Eux ont été là pendant des millénaires et en ont pris soin. Donc on peut apprendre de leurs pratiques.

Puis le dernier en tant que revendicatrice auprès du gouvernement fédéral, je ne pourrais passer sous silence la question de la recherche appliquée qui a tellement et tellement évolué dans les dix dernières années, non seulement au niveau du budget qu’on a été capable d’aller chercher, mais au niveau de l’impact sur les entreprises. Et je regarde juste dans les deux dernières années, il y a les activités des collèges en recherche appliquée ils ont augmenté de 26 %. Alors, c’est remarquable et ça, en bout de piste, qui en a profité? Ce sont les communautés, ce sont les entreprises, donc c’est le pays tout entier. Alors voilà, je sais que je ne me suis pas limité à une, mais il y en a tellement que je pourrais nommer.

Amélie Cantin :

Beaucoup de croissance, même s’il semble qu’il y a encore du cheminement à faire. Je ressens de l’optimisme de votre côté, donc c’est bien de le partager avec nous tous.

Amélie Cantin :

Donc, tout au long de votre carrière, Denise, vous avez défendu l’innovation et le progrès, donc votre passion pour la recherche appliquée est très claire. Pourriez-vous nous donner un aperçu de ce que vous pensez être l’avenir de l’éducation postsecondaire au Canada et du rôle essentiel que CICan et de ses membres, bien sûr, vont continuer à jouer dans le système ?

Denise Amyot :

Je pense que le futur est beau pour le secteur des collèges et des instituts. On est au bon moment. Il y a plein de changements et d’opportunités qui s’annoncent. Notre secteur, c’est un secteur en ébullition. Et puis, je crois vraiment qu’il va y avoir de plus en plus de gens qui vont être sensibilisés au rôle des collèges et à l’importance des collèges.

Je parlais tout à l’heure du rôle qu’ils jouent au niveau du développement durable, du rôle qu’on joue pour appuyer toute la transformation numérique, du rôle qu’on joue pour s’assurer que les gens continuent à développer des compétences, la recherche qu’on fait. Je ne fais que regarder notre nouveau projet qu’on a pour encourager la mobilité étudiante chez les étudiants pour s’assurer qu’ils vont développer des compétences qui vont les aider à rendre le Canada plus compétitif et qui, pour eux, vont leur rendre service dans leur travail. On est vraiment à un rôle charnière en ce moment et je crois que plus on va réussir à s’adapter aux tendances, plus on va innover dans la livraison des programmes, mieux on va être capable de préparer nos étudiants et s’assurer qu’ils vont pouvoir profiter des opportunités qui s’ouvrent.

Ce qui aide beaucoup les collèges, moi je suis toujours en admiration devant ça, c’est comment les collèges travaillent en collaboration. Dès mes premiers moments, je trouvais ça exceptionnel. Et là, je pars et je vois encore de la collaboration entre les collèges et c’est ça qui va nous rendre plus forts.

Amélie Cantin :

Il semble que l’habileté d’adaptation de notre système, son agilité, fait partie de la recette gagnante pour le futur du Canada. Je dirais.

Denise Amyot :

En effet.

Amélie Cantin :

Bon, pour finir, une dernière petite question, ce n’est peut-être pas la plus facile non plus, mais quel message ou conseil aimeriez-vous transmettre à nos auditeurs? En particulier ceux et celles qui vont vous accompagner dans votre aventure à CICan.

Denise Amyot :

Tu me donnes combien de temps ? 1 h ? Alors, premièrement, je veux dire merci. Un gros, gros merci à tous ceux qui contribuent à améliorer la vie : la vie des étudiants, la vie des gens, la vie des collectivités. Et ceux qui nous ont accompagnés, nous, à Collèges et instituts Canada au cours des 52 dernières années et ceux qui ont été avec moi dans les dix dernières années et demie. Sans eux, on n’aurait jamais fait ce qu’on aurait fait et on n’aurait pas réalisé les percées et on ne serait pas devenu l’incontournable qu’on est devenus.

Mes souhaits. Nous autres, on a un pays nordique. Donc, pourquoi on ne fait pas comme d’autres pays nordiques, comme la Finlande, la Suède, la Norvège, la Suisse aussi, en ce qui concerne toute la formation professionnelle et technique. Dans ces pays-là, il y a beaucoup plus de monde dans ce secteur. Dans ces pays-là, la productivité est plus grande à cause du nombre de personnes qui travaillent en formation professionnelle et technique. Ça veut dire que, dans un contexte comme celui-là, il y aurait une meilleure reconnaissance de la valeur et de l’importance de ce secteur. Je pense que ça servirait mieux notre économie, ça aiderait notre productivité, et ça aiderait beaucoup de jeunes qui, parfois, ils se dirigent vers des formations qui ne sont pas celles qu’ils ont le goût de faire, mais parce qu’ils sont poussés parfois par leurs parents à aller dans des domaines pour lequel ils ne sont pas passionnés. Alors, pour moi, ça serait important qu’on apprenne des pays nordiques pour voir comment on s’y prend pour augmenter cette estime de soi pour cette population qui s’en va en formation professionnelle et technique.

Je souhaite, naturellement, beaucoup plus de fond en recherche appliquée. J’en veux deux fois plus, trois fois plus. Faudrait que ça augmente à chaque période de 3 à 5 ans parce que, quand on regarde les projets qu’ils font, quand on regarde les emplois qu’ils créent, comment ils stimulent l’innovation, comment ils transforment des façons de faire, il faut qu’il y ait plus de recherche appliquée au pays. Il faut qu’on crée des réseaux, aussi, pour mettre ces centres de recherche appliquée ensemble pour qu’ils puissent échanger.

Il faut aussi que nos programmes de mobilité étudiante soient accrus pour qu’on envoie plus d’étudiants outre-mer, vivre des expériences d’une semaine et deux semaines, qui vont transformer leur façon d’être, qui vont les aider à avoir plus confiance en eux et qui vont les appuyer pour le reste de leur carrière à cause d’une semaine ou deux où ils ont été dépaysés, puis où ils ont réussi et ils ont appris à se dépasser.

Voilà ce que je souhaite. Je vais finir en souhaitant une longue vie à Collèges et instituts Canada parce que c’est une organisation extraordinaire, avec une équipe du tonnerre. C’est une équipe qui sert des membres qui font une différence dans la vie des gens et dans leur communauté. Finalement, vous pouvez compter sur moi pour continuer à être votre championne et à défendre vos intérêts. Merci pour tout.

Amélie Cantin :

Merci Denise, et merci à tous ceux et celles qui se sont joint à nous pour cet épisode spécial consacré à notre bien-aimée présidente-directrice générale, Denise Amyot.

Avant de terminer, au nom de CICan et de ses membres, je voudrais prendre un moment pour exprimer nos plus sincères remerciements et notre profonde gratitude à Denise pour son leadership exceptionnel et son dévouement envers la croissance et l’innovation. L’impact de Denise sur cette organisation et sur l’ensemble du secteur aura été inestimable.

Denise, nous n’avons aucun doute que vous continuerez à marquer positivement tout ce que vous entreprendrez.

Pour nos auditeurs, le dernier jour de Denise à CICan sera le 8 décembre. Merci de votre appui ainsi que votre participation soutenue. Nous espérons que vous avez trouvé cet épisode aussi intéressant que nous.

En regardant vers l’avenir et en attendant avec impatience l’arrivée de notre nouvelle dirigeante, nous demeurons fermement engagés dans notre mission : renforcer le réseau des collèges et instituts et à créer un avenir meilleur pour les individus et les communautés.

Restez à l’écoute pour nos prochains épisodes où nous partagerons d’autres perspectives et discussions passionnantes. Merci encore !

05 septembre 2023

Un aperçu du programme de plaidoyer de cet automne pour Collèges et instituts Canada

Les mois d’automne sont porteurs de dynamisme et d’énergie. Cette saison rime avec transformation et renouveau. Et c’est particulièrement vrai dans le secteur de l’enseignement postsecondaire, alors que les apprenantes et apprenants, les éducatrices et éducateurs et les administratrices et administrateurs entament une nouvelle année scolaire. Pour Collèges et instituts Canada (CICan), c’est le moment de réaffirmer notre volonté de créer un avenir meilleur pour les individus et les collectivités et d’intensifier notre programme de plaidoyer pour l’année à venir.    

Cette année, compte tenu de l’attention accrue que le gouvernement porte à la jeunesse, les objectifs de nos priorités prennent un nouvel élan. Nous concentrons nos efforts sur nos domaines prioritaires et mettons en œuvre des solutions pratiques qui renforcent la capacité de notre système à former des dirigeantes et dirigeants et des travailleuses et travailleurs confiants, résilients, issus de la diversité et prêts à relever les défis futurs et à propulser le Canada vers l’avant.    

Voici un aperçu de ces solutions, comme recommandé dans notre mémoire récemment présenté au Comité permanent des finances de la Chambre des communes dans le cadre des Consultations prébudgétaires en vue du budget de 2024 :  

  • Donner les moyens nécessaires pour aider : Les pénuries de main-d’œuvre persistent. C’est pourquoi nous continuons à nous assurer que nos membres reçoivent l’appui nécessaire pour jouer leur rôle critique qui est celui de préparer des travailleuses et travailleurs hautement qualifiés et prêts à affronter l’avenir. Nous demandons au gouvernement d’augmenter les investissements dans le mécanisme d’indexation du Transfert canadien en matière de programmes sociaux. Ce dernier aide les provinces et les territoires à financer des programmes sociaux essentiels tels que l’enseignement postsecondaire. 
  • Donner aux apprenantes et apprenants un espace de vie : Conscients de la gravité de la crise du logement au Canada, les collèges et instituts souhaitent vivement faire partie de la solution. Nous faisons pression sur le gouvernement pour qu’il intègre les besoins uniques des étudiants en matière de logement dans les politiques, les programmes et les données fédérales en la matière. Nous demandons également la mise en place d’un nouveau Programme de prêts et de subventions au logement étudiant. 
  • Accompagner les apprenantes et apprenants dans un contexte de mondialisation : Posséder des compétences mondiales est indispensable dans notre monde interconnecté d’aujourd’hui. C’est pourquoi nous plaidons en faveur de la continuité de programmes indispensables, tels que le pilote d’Expérience compétences mondiales. De plus, nous préconisons une augmentation de son financement afin de stimuler la mobilité étudiante sortante et de renforcer la position du Canada à l’international dans le domaine de l’éducation. 
  • Faire progresser la réconciliation : La réconciliation reste la clef de voûte de nos initiatives de plaidoyer. Nous continuons à nous attacher à obtenir des investissements substantiels dans des programmes tels que le Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire autochtones et dans des stratégies adaptées à l’enseignement postsecondaire des Inuits et des Métis, afin de stimuler la mobilité économique des Autochtones et d’enrichir le potentiel du Canada. 
  • Prendre soin de la santé mentale des apprenantes et des apprenants : La santé mentale des étudiantes et étudiants a une incidence sur leur capacité à s’épanouir. Alors que les problèmes de santé mentale ne cessent de croître, nous insistons sur l’importance d’investir dans les services d’aide à la santé mentale étudiante dans les établissements d’enseignement postsecondaire. 
  • Exploiter la recherche appliquée des collèges pour épauler les petites entreprises : Le rôle des collèges dans l’innovation et la résolution de problèmes urgents tels que les changements climatiques ne cesse de s’accroître. Nous plaidons pour renforcer la capacité des collèges à concourir pour le financement de la recherche, et aussi pour garantir l’égalité des chances dans l’écosystème de l’innovation au Canada.  

Comment ferons-nous en sorte que ces recommandations deviennent réalité? À titre de porte-parole des collèges et des instituts, nous concentrerons nos activités de plaidoyer des mois à venir sur les points suivants :  

  • Sensibiliser à la contribution inestimable de nos membres et veiller à ce que leurs attentes soient prises en compte au plus haut niveau gouvernemental à travers des rapports, des publications et des réunions avec de hauts fonctionnaires (consultez nos derniers mémoires à ce propos); 
  • Veiller à ce que nos membres participent activement à des débats critiques, tels que ceux des comités permanents de la Chambre des communes, ainsi qu’à des événements à haute visibilité, tels que notre toute prochaine édition annuelle de CICan sur la Colline; et 
  • Amplifier notre message collectif par des initiatives de communication stratégique ciblant les médias nationaux, régionaux et en ligne (consultez les dernières nouvelles de CICan à ce propos). 

Restez à l’écoute, car nous entamons une nouvelle année passionnante de plaidoyer, pour que les collèges et instituts continuent à propulser le Canada vers l’avant. 

14 août 2023

Quelles seront les principales tendances attendues dans le secteur de l’enseignement postsecondaire au cours de cette année scolaire? (ODD 4, 5, 8, 10 & 13)

Le monde actuel vit au rythme de changements rapides. Il est donc essentiel d’être à toute épreuve pour y réussir. Fort heureusement, les collèges et instituts sont conscients qu’ils jouent un rôle essentiel pour préparer les individus et les collectivités à faire face à l’avenir.

Analysons donc les principales tendances qui devraient avoir un impact sur le secteur postsecondaire au cours de cette année scolaire, pendant que nous, collèges et instituts, apportons notre pierre à l’édifice d’un Canada plus durable et plus résilient.

Équité des genres (ODD-5 et 10)

Cela fait des années que les collèges et instituts prennent des mesures audacieuses pour combler les écarts et faire tomber les barrières pour les groupes en quête d’équité. Nous nous efforçons de réduire les disparités dans les inscriptions et de renforcer la représentation des femmes dans les domaines à prédominance masculine. Malgré les progrès réalisés dans de nombreux domaines, les femmes gagnent toujours moins que leurs homologues masculins dans certains secteurs.

Conscients de ces réalités, les collèges et instituts redoublent d’efforts pour faire progresser l’égalité des genres et créer des espaces sécuritaires pour les apprenantes et apprenants non binaires et issus de la diversité des genres. Parmi ces initiatives, citons la participation au Défi 50-30 du gouvernement du Canada et à des programmes comme Apprentissages Lancement de carrière. Ceux-ci promeuvent en effet la diversité et l’inclusion dans les milieux de travail.

Éducation durable et changements climatiques (ODD-13)

La transition vers une économie carboneutre est un énorme défi non seulement pour le Canada, mais aussi pour le monde entier. Il est désormais reconnu au niveau international que notre réponse face aux changements climatiques doit être un élément constitutif du processus de reconstruction et de reprise après la pandémie. Sur le marché du travail, on s’attend à ce que 75% des emplois soient concernés par des scénarios de décarbonation. Les travailleuses et travailleurs des régions dépendantes des ressources naturelles y seront particulièrement vulnérables (Centre des compétences futures, 2023). Pour prospérer, les travailleuses et travailleurs devront disposer d’un mélange de compétences techniques et non techniques pour acquérir une «littératie verte».

Pour les collèges et instituts, cela implique de préparer les apprenantes et apprenants à œuvrer dans les industries vertes et à mener des activités de recherche sur les dernières technologies propres. On estime actuellement que 10% de tous  les programmes des collèges et instituts abordent spécifiquement le thème de la durabilité. Ces chiffres sont appelés à augmenter. En outre, nous continuons à moderniser nos campus pour que leur conception soit à la pointe du progrès en matière de carboneutralité et de développement durable. Cela comprend la rénovation des bâtiments, les certifications LEED et STARS, le Cégep vert du Québec et notre engagement envers des campus carboneutres. Pour en savoir plus sur ces initiatives, consultez le rapport «Sommes-nous prêts?» de CICan.

Transformation numérique, et plus particulièrement intelligence artificielle (ODD-8 et 10)

Intégrer l’intelligence artificielle (IA) sera l’une des tendances les plus marquantes de l’année scolaire à venir. Une grande attention est accordée à l’interaction entre les étudiants et les nouveaux outils d’IA, tels que chatGPT. Les établissements postsecondaires ont par ailleurs commencé à repenser leurs activités quotidiennes en cherchant comment exploiter la puissance de l’apprentissage automatique et de l’analyse des données pour optimaliser les processus administratifs et révolutionner l’expérience d’apprentissage. Cette tendance se voit renforcée par l’introduction de programmes d’études spécialisés visant à préparer les futurs leaders à un monde régi par l’IA, l’apprentissage automatique et l’analyse de données.

Nous pouvons également nous attendre à ce que les collèges et instituts continuent à aider les entreprises à s’adapter à ces nouvelles technologies par le biais de leurs activités de recherche appliquée. De plus, ils collaborent entre eux pour élaborer des politiques et des lignes directrices complètes envers une mise en œuvre éthique de l’IA. Le but en est de garantir la confidentialité des données et de promouvoir un accès équitable à cette technologie en constante évolution qu’est l’IA.

Demande de compétences non techniques (ODD-8)

Malgré la prévision d’une croissance globale de l’emploi, les diplômés des collèges et instituts subiront vraisemblablement l’impact négatif de l’automatisation. Bien que modeste, et moins lourde que l’impact sur les emplois avec diplôme d’études secondaires (-1,5%) ou sur la formation spécifique à une profession (-1,2%), les estimations semblent indiquer une réduction d’environ 0,5% des emplois nécessitant un diplôme d’études collégiales (Conference Board du Canada et Centre des compétences futures, 2022).

Conscients de cette évolution, les collèges et instituts mettent l’accent sur l’acquisition de compétences non techniques, qui sont par nature humaines et difficilement automatisables. Ces dernières couvrent la pensée critique, la résolution de problèmes, la créativité, l’intelligence émotionnelle et les compétences en matière de communication. Elles peuvent être acquises par le biais de nos expériences d’apprentissage immersives et pratiques. Voilà de quoi former des employés parés à toute épreuve, dotés des compétences nécessaires pour tirer parti des nouvelles technologies sur des lieux de travail en constante évolution.

Recyclage et apprentissage continu (ODD-8)

À la fin de cette décennie, on estime que 235 000 emplois, soit environ 13% des emplois nouveaux et émergents, seront occupés par des personnes dont les descriptions de poste auront été modifiées de manière significative par l’impact de la transition verte.  L’évolution actuelle vers le développement durable n’est que l’un des nombreux domaines qui remodèlent le marché du travail actuel. La transformation numérique, la cybersécurité, la collaboration à distance et les efforts accrus en faveur de l’équité, de la diversité et de l’inclusion modifient également les cultures et les attentes. Par conséquent, les collèges et instituts réagissent en élargissant leur offre de solutions de formation rapide et ciblée pour le recyclage et la mise à niveau des compétences. Citons entre autres les microcertifications, qui sont facilement accessibles et qui aident à préparer la population canadienne, y compris les nouveaux arrivants, à l’évolution du paysage de l’emploi.

Collaboration mondiale et internationalisation (ODD-8 et 10)

Le Canada reste une destination recherchée par les étudiants internationaux. Les collèges et instituts continueront donc de mettre l’accent sur la collaboration et les partenariats internationaux avec des établissements du monde entier. Ils continueront également de prôner des solutions qui renforcent l’équité et la qualité de l’expérience éducative des étudiants internationaux.

En revanche, dans un monde de plus en plus interconnecté, il est devenu impératif pour le Canada de préparer ses propres étudiants à acquérir les compétences et les aptitudes mondiales nécessaires pour relever les défis mondiaux dans des environnements inclusifs. C’est là qu’intervient le programme «Expérience compétences mondiales», qui facilite l’accès des étudiantes et étudiants canadiens de niveau postsecondaire à des expériences d’apprentissage internationales.

Santé mentale et bien-être (ODD-4 et 10)

La pandémie a fait apparaître combien il est important que les étudiantes et étudiants bénéficient d’un soutien en matière de santé mentale. Selon des données récentes de l’Alliance canadienne des associations d’étudiants, les trois quarts des étudiantes et étudiants de l’enseignement postsecondaire ont été aux prises avec des problèmes de santé mentale au cours de leurs études. La moitié d’entre eux ont fait appel à des services de santé mentale par l’entremise de leur établissement. Malheureusement, un étudiant sur trois a déclaré que les services offerts sur le campus ne répondaient pas à ses besoins, citant les délais d’attente comme principale entrave. C’est pourquoi les collèges et instituts redoublent d’efforts pour obtenir un soutien du gouvernement afin de mettre au point, d’étudier et de contribuer aux meilleures pratiques pour la santé mentale des étudiantes et étudiants.

Il convient enfin de noter que nous sommes à mi-parcours du Programme des Nations unies à l’horizon 2030. Les objectifs de développement durable restent notre boussole. Ils guident nos actions pour qu’elles contribuent à un changement positif pour les peuples, les collectivités et la planète.