04 décembre 2024

De l’importance des collèges et des instituts

Qu’ai-je en tête? Avec Pari Johnston. 

Cela fait un an cette semaine que je suis arrivée à CICan. Depuis, la situation de notre secteur a été chamboulée à plus d’un titre. Mais ce que j’ai retenu de mes douze premiers mois de travail est que, plus que jamais, le travail que nous accomplissons est important. Très important. 

Depuis le début de mon mandat, j’ai eu l’occasion de rendre visite à plus de 40 membres de CICan répartis dans neuf provinces : Vancouver Community College, Lakeland College à Lloydminster, Suncrest College à Yorkton, Assiniboine College à Brandon, Fanshawe College à London, Collège Ahuntsic à Montréal, Collège Communautaire du Nouveau-Brunswick à Moncton et Holland College à Charlottetown, pour n’en citer que quelques-uns.

Au cours de mes visites, j’ai visité des installations de formation et de recherche de pointe dans les domaines de l’aviation, de la biofabrication et de l’agriculture. Je me suis essayée (non sans mal) à des simulations virtuelles pour réparer un pneu sur un véhicule électrique et poser une aiguille pour des soins dentaires. J’ai conduit un camion de pompiers et filmé une scène dans un studio d’animation. J’ai dîné dans des bistrots gérés par des étudiantes et des étudiants. J’ai rencontré des membres du personnel, des professeurs et des étudiants enthousiastes venus du monde entier. J’ai été émerveillée par les bijoux, les articles de mode et les céramiques haut de gamme fabriqués par des diplômés talentueux, ainsi que par les prototypes créés pour les entreprises locales pour les aider à résoudre leurs problèmes commerciaux et développer leurs activités. En bref, j’ai découvert de visu à quel point les 134 membres de CICan sont des bâtisseurs de collectivités, et donc de nation.

Si vous relisez mes publications sur LinkedIn à la suite de mes visites, vous remarquerez une constante : audace, esprit pionnier, passion, dynamisme et réactivité sans pareils.

En dépit du contexte difficile de l’année écoulée, je suis frappée par la vitalité de vos campus, par l’enracinement profond de vos établissements dans vos collectivités et par le fait que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, d’où qu’ils et elles viennent, se fient aux collèges et instituts publics pour ouvrir de nouvelles perspectives.

Les collèges et instituts forment celles et ceux qui bâtissent, cultivent, fabriquent, soignent, assurent les premières interventions, innovent et créent des emplois dont dépend la population canadienne. Nos actions nous permettent d’avoir une main-d’œuvre qualifiée pour répondre à nos besoins en logement et en soins de santé, ainsi que de veiller à ce que les travailleuses et travailleurs reçoivent les outils nécessaires pour prospérer dans les industries vertes et numériques. Sans oublier que tout cela rend les petites entreprises canadiennes plus innovantes, efficaces et productives.

Mais plus encore, vos établissements bâtissent des collectivités. Et en bâtissant des collectivités, nous bâtissons un pays.

Mes déplacements au cours de l’année écoulée m’ont effectivement permis de constater que presque toute la population du Canada vit à moins de 50 km du campus d’un membre de CICan. Notre capacité en tant que secteur à atteindre les Canadiennes et Canadiens (que ce soit dans les zones rurales, isolées, nordiques et urbaines) est inégalée et constitue un véritable atout pour notre pays.

Nous sommes confrontés à des défis tant dans notre secteur que dans notre pays.

La population canadienne peut s’attendre à de nombreux changements dans les mois à venir. Au niveau mondial, les vents géopolitiques tournent et les chaînes d’approvisionnement mondiales sont redéfinies. Sans compter que des technologies telles que l’IA accélèrent le rythme du changement et transposent les lieux où se font les affaires, le tout couplé à une population vieillissante.

Au pays et dans la perspective des prochaines élections fédérales, il est clair que les collèges et instituts non seulement peuvent, mais aussi se doivent de concentrer leurs efforts sur les besoins les plus pressants du Canada : le logement, les soins de santé, la mise au point de ressources innovantes, la sécurité alimentaire, une forte capacité de production nationale et des entreprises locales prospères afin de stimuler la compétitivité et la productivité à long terme. 

Face à l’avenir, CICan est prête à évoluer.

Les aspirations, les besoins et les défis que vous avez exprimés lors de mes visites sont autant de vecteurs pour l’évolution des orientations stratégiques de CICan.

Nous entamerons nos travaux en 2025 pour continuer à définir avec nos membres, notre Conseil d’administration, le personnel de CICan et nos partenaires la «CICan de l’avenir». Une vision marquée par une concentration accrue sur le développement du leadership, ainsi que la mobilisation et le soutien des responsables des collèges dans le cadre de la transformation des établissements et des systèmes. Ceci afin de continuer à répondre aux besoins de la population canadienne et de relever les défis les plus importants du pays.

Plus que jamais, le leadership est important. 

Notre réseau forme près de 800 000 apprenantes et apprenants dans des collectivités urbaines, rurales, éloignées et nordiques en proposant plus de 10 000 programmes dans tous les secteurs. Nous menons également plus de 8 000 projets de recherche appliquée par an et apportons chaque année plus de 190 milliards de dollars à l’économie canadienne.

Nous sommes agiles, réactifs et résilients, et nous engrangeons des résultats pour les Canadiennes et Canadiens.

Mais il reste un travail collectif à accomplir pour rafraîchir et renouveler le discours sur la valeur publique de nos actions.  Nous devons continuer sur notre lancée de ces derniers mois et encore plus mobiliser nos partenaires sur le terrain. Nous pourrons ainsi former des coalitions solides et mettre en place un réseau public d’enseignement postsecondaire fort, en collaboration avec l’industrie, les collectivités, les universités, les maires et les syndicats. 

Nous aurons besoin de votre appui permanent pour que les décideurs prennent conscience des possibilités offertes par les collèges et les instituts en tant que chefs de file face aux plus grands défis qui se posent non seulement au Canada, mais aussi à ses collectivités.

Le moment est venu pour nous. Nous sommes les partenaires indispensables au Canada.

25 novembre 2024

Les collèges et instituts se prononcent sur l’impact communautaire des réformes de la politique relative aux étudiants internationaux

Dans le prolongement de notre lettre ouverte du mois dernier, les collèges et instituts publics partout au Canada ont fait part de leurs inquiétudes quant à l’impact néfaste des récentes réformes de la politique d’immigration fédérale sur leurs collectivités locales. Celles-ci incluent le plafonnement du nombre d’étudiants internationaux et les changements apportés au programme de permis de travail postdiplôme (PTPD).

Les responsables des collèges affirment que l’approche passe-partout d’Ottawa ne tient pas compte des réalités des besoins du marché du travail régional. Ils et elles ont également exprimé leur inquiétude quant au ton, à la rhétorique et à la rapidité de mise en œuvre de ces changements tout en évoquant certaines conséquences économiques et sociales importantes et lourdes de conséquences. Notons parmi celles-ci :

  • Le préjudice causé à la population du Canada et à ses collectivités : Restreindre l’accès aux talents qualifiés, négliger les différences régionales et les pressions démographiques, et ne pas investir dans les collèges et instituts publics mine la capacité du Canada à répondre aux besoins du marché du travail local, à combler les lacunes en matière de main-d’œuvre et à stimuler l’innovation dans les secteurs de croissance cruciaux.
  • L’atteinte à la réputation mondiale du Canada : Le déploiement rapide et confus de ces réformes a engendré de l’incertitude. Il a également terni l’image du Canada en tant que destination stable et accueillante pour les étudiants internationaux, ce qui a affaibli sa position sur le marché mondial de l’éducation et des talents.
  • Les menaces qui pèsent sur l’avenir des programmes destinés aux étudiantes et étudiants canadiens : Les changements politiques en cours compromettent la capacité à préserver et à offrir certains programmes aux étudiantes et étudiants canadiens, en particulier celles et ceux des collectivités rurales, éloignées et autochtones.
  • L’impact sur la réputation des collèges : La rhétorique autour de ces réformes a parfois injustement fait peser exclusivement sur les collèges et instituts la responsabilité de défis politiques nationaux anciens et de plus vaste portée, tels que les pénuries dans les domaines du logement et des soins de santé. Tout cela nuit au rôle essentiel rempli par les collèges et instituts à titre de fournisseurs de solutions pour la main-d’œuvre et ce, en réponse à ces mêmes défis et besoins urgents du marché du travail dans leurs régions.

Impacts régionaux

Ce qui suit est un aperçu de ce que nos membres disent sur l’impact de ces réformes pour les collectivités partout au Canada :

  • Île-du-Prince-Édouard : Le président du Holland College estime que le plafonnement du nombre d’étudiants internationaux fait du tort à la réputation du Canada.
  • Nouveau-Brunswick : Le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick et le New Brunswick Community College préviennent que les réformes auront un impact direct sur les entreprises et les collectivités du Nouveau-Brunswick.
  • Québec : La Fédération des Cégeps estime que les réformes sont floues, manquent de précision et ressemblent à de l’improvisation.
  • Ontario : Le Georgian College souligne la façon dont ces changements menacent la capacité des employeurs à combler des pénuries de main-d’œuvre critiques. Le président de la Seneca Polytechnic met quant à lui en évidence la pression financière aggravée par le gel des droits de scolarité pendant six ans, la réduction du nombre de visas pour les étudiants internationaux et les pressions inflationnistes. Collèges Ontario ajoute que l’annonce très préoccupante du gouvernement sur les restrictions supplémentaires imposées aux étudiants internationaux témoigne d’un penchant évident pour les universités.
  • Manitoba : Le président de l’Assiniboine College critique le manque de nuances régionales dans les changements apportés à la politique, lesquels ne tiennent pas compte des défis et des perspectives spécifiques au niveau local.
  • Saskatchewan : Selon la vice-présidente responsable des programmes et des étudiants au Great Plains College, cette approche uniforme ne tient pas compte des différences entre les régions ou les provinces du pays.
  • Colombie-Britannique : Le président de BC Colleges affirme que ce n’est pas le moment de décourager les étudiantes et étudiants de choisir les collèges publics.

Répercussions financières 

En outre, les répercussions financières de ces changements sont importantes, plusieurs établissements ayant fait état de graves déficits budgétaires et ayant annoncé des mesures pour y faire face : 

  • Le Selkirk College envisage de procéder à des compressions en raison du nouveau plafonnement imposé sur le nombre d’étudiants internationaux.
  • Le Fanshawe College fait état de lourdes conséquences budgétaires liées à la limitation des inscriptions.
  • Le Mohawk College prévoit un déficit de 50 millions de dollars et anticipe des licenciements en raison des restrictions en matière de visas.
  • L’Algonquin College prévoit un manque à gagner de 32 millions de dollars en raison des nouvelles règles applicables aux étudiants internationaux.
  • Le Camosun College annonce des licenciements en raison de la perte des revenus tirés des droits de scolarité.

Échos de la collectivité

Les responsables des collèges ne sont pas les seuls à s’inquiéter. Les collectivités commencent elles aussi à s’exprimer :

  • La Chambre de commerce du Canada critique les réductions des objectifs en matière d’immigration, soulignant le rôle vital de l’immigration pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre et stimuler la croissance économique.
  • La mairesse de Fort St. John et le maire de Dawson Creek, en Colombie-Britannique, condamnent les changements fédéraux qui plafonnent le nombre d’étudiants internationaux de niveau postsecondaire acceptés dans le pays.
  • Le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec et la directrice générale de l’Éducation internationale avertissent que les réformes du PTPD priveront le Québec d’une main-d’œuvre qualifiée indispensable dans des secteurs clés.
  • Restaurants Canada est déçu par l’absence de consultation sur les récents changements apportés au programme des travailleurs étrangers temporaires.

Un secteur unifié 

Si une chose est bien certaine, c’est que notre secteur est uni. Les établissements publics que nous sommes prennent très au sérieux la stabilité, l’efficacité et l’intégrité du programme des étudiants internationaux. Nos membres en dépendent pour pouvoir offrir les formations et les compétences nécessaires aux collectivités locales pour prospérer, au vu des réalités démographiques et du marché de l’emploi. Bien que nous soyons favorables et continuions à collaborer aux initiatives visant à gérer la croissance du programme de manière responsable, la rhétorique néfaste et les politiques imprévisibles ne doivent pas déstabiliser les établissements d’enseignement postsecondaire ou nuire aux collectivités qu’ils desservent. Nous avons besoin de solutions réfléchies, délibérées et prévisibles, combinées à un investissement accru dans nos établissements publics. Sans cela, le système postsecondaire de renommée mondiale du Canada est en péril. De plus, les défis auxquels sont confrontées notre économie et nos collectivités ne feront que s’accroître. 

Passer à l’action

Passez à l’action en mobilisant vos partenaires de l’industrie et de la collectivité pour qu’ils se rallient à notre message. Utilisez les gabarits de lettres suivants pour interpeller vos représentants provinciaux et fédéraux et nous aider à nous faire entendre plus largement :

 

Publications connexes 

Pour en savoir plus sur ces réformes de la politique et sur notre position, vous pouvez consulter nos précédentes publications : 

17 octobre 2024

Une lettre ouverte à notre secteur

À l’attention des présidences et directions générales, 

Je vous écris aujourd’hui, à vous et à vos communautés collégiales, à plusieurs égards : vous faire part de nos inquiétudes quant à l’impact des récentes réformes fédérales sur vos collectivités; me faire l’écho de votre exaspération à l’égard d’Ottawa; mobiliser notre secteur autour de ce qui est maintenant en danger.

Oui, vos préoccupations sont légitimes. L’approche unique d’Ottawa en matière de développement de la main-d’œuvre nationale ne tient pas compte des besoins de vos communautés. Elle jette le doute sur la qualité des collèges publics, mine la réputation du Canada, menace l’avenir de l’enseignement postsecondaire public au pays et, en fin de compte, nuit à la population canadienne.

Depuis janvier, et plus encore au cours des dernières semaines, nous avons insisté sur la nécessité d’élaborer des politiques mesurées et réfléchies qui aideront le Canada à atteindre ses objectifs : un système d’immigration bien géré qui continuera à appuyer l’inscription des étudiants internationaux dans des programmes qui répondent aux besoins des employeurs locaux. Malheureusement, les changements apportés au programme de permis de travail postdiplôme, tant que implémentés par Immigration, réfugiés et citoyenneté Canada (IRCC), échouent non seulement à atteindre ces objectifs, mais nuisent gravement à notre capacité à y parvenir dans le futur.

Cette mauvaise politique – ou bonne politique mal orientée – empêche ainsi le Canada de tirer parti de ses collèges et instituts publics et de leur plus grande force.

Les décideurs obligent les collèges et instituts publics à adapter leurs programmes aux besoins du marché du travail national, preuve qu’ils ne comprennent pas l’inestimable valeur des collèges et instituts pour la population canadienne et pour les employeurs à travers le pays. Les nouvelles restrictions d’admissibilité font également une fausse distinction entre la qualité et la pertinence des baccalauréats collégiaux et universitaires approuvés par leurs provinces. Pour aggraver les choses, la mise en œuvre des changements sans détails clés et avec les mauvais outils empêche vos nouveaux étudiants de prendre des décisions éclairées concernant leurs études au Canada.

Collèges et instituts Canada, c’est votre voix à Ottawa. Nous travaillons avec vous, pour vous. Notre objectif? Maximiser notre impact collectif. En l’occurrence, nous vous demandons de mobiliser vos communautés pour que leurs voix se fassent entendre à Ottawa.

Nous avons besoin de vous sur le terrain.

Il s’agit de mobiliser les chefs d’entreprise qui siègent à vos conseils d’administration et à vos comités consultatifs de programme, de vous adresser à vos partenaires communautaires et à vos municipalités, à vos députés provinciaux et fédéraux ou à vos assemblées législatives, de collaborer avec les directions de vos campus, vos étudiants et vos membres du corps professoral pour faire passer notre message.

Le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick et le New Brunswick Community College – et non pas Ottawa – sont les mieux placés pour comprendre les besoins du Nouveau-Brunswick. La Red Deer Polytechnic – et non pas Ottawa – a tissé des liens de longue date avec les employeurs de Red Deer. Le Vancouver Community College occupe une position privilégiée pour harmoniser la formation aux besoins des entreprises de Vancouver. Le Confederation College et le Cégep de Chicoutimi comprennent et comblent mieux les besoins des régions qu’ils desservent – et non pas Ottawa.

En tant que réseau, notre force collective est notre meilleur atout pour nous mobiliser et corriger l’incompréhension d’Ottawa quant à la valeur des collèges et instituts pour la population canadienne. Une action unifiée est essentielle à un moment où vos collectivités font face à des pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs critiques, et dans un système postsecondaire où les collèges et instituts ont déjà du mal à trouver des ressources nécessaires pour servir ces mêmes communautés.

Il reste encore du temps pour corriger cette politique erronée.

IRCC doit travailler en collaboration avec les établissements, les provinces et les territoires pour élaborer un cadre où la formation de la main-d’œuvre répond aux besoins de vos communautés et où les diplômes identiques – qu’ils soient offerts par les collèges ou par les universités – soient traités de manière identique. D’ici là, les réformes politiques doivent être suspendues.

J’ai écrit récemment une lettre aux Canadiennes et Canadiens pour les encourager à nous aider : nous devons exposer à Ottawa en quoi les dommages causés aux collèges et instituts canadiens nuisent à l’ensemble de la population. Autre point crucial : montrer que votre travail est incontournable.

Construction résidentielle, personnel hospitalier, éducation de la petite enfance : les collèges et instituts fournissent une main-d’œuvre qualifiée nécessaire à de nombreux secteurs de l’économie. Un réinvestissement public dans l’enseignement postsecondaire s’avère essentiel pour notre avenir collectif.

Il ne s’agit pas là d’une question partisane. Nous sommes toutes, tous concernés. Il nous faut unir nos efforts. L’enjeu est trop important.

Cordialement, 

Pari Johnston
Présidente-directrice générale
Collèges et instituts Canada

01 octobre 2024

L’écosystème de la recherche au Canada doit être porteur d’impact

Par Pari Johnston, présidente-directrice générale de Collèges et instituts Canada.

Ce texte d’opinion a été publié par le Hill Times le 25 septembre 2024.

L’écosystème de la recherche et de l’innovation au Canada est prêt pour une refonte. Depuis des années, nos dépenses publiques en recherche et développement sont inférieures à celles des autres pays du Groupe des Sept (G7) et de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), et nos résultats en matière d’innovation commerciale sont sous la moyenne. Autrement dit, nous ne tirons pas pleinement parti de nos propres recherches.

La bonne nouvelle, c’est que des changements se profilent à l’horizon. Le rapport sur le système fédéral de soutien à la recherche de l’année dernière (« le rapport Bouchard ») a clairement indiqué que bon nombre d’entre nous, dans l’écosystème de la recherche au Canada, doivent bien réfléchir à ce qu’ils essaient d’accomplir. Récemment, les investissements fédéraux et les démarches pour créer un nouvel organisme-cadre de financement de la recherche fondamentale indiquent une évolution prometteuse vers une approche plus stratégique, pluridisciplinaire et interdisciplinaire qui mobilise notre écosystème de recherche et d’innovation pour relever les défis les plus pressants du pays et du monde.

Il est plus important que jamais de repenser notre stratégie si nous voulons relever les défis politiques et avoir un impact sur notre écosystème de recherche; et les collèges et instituts du Canada sont particulièrement bien placés pour le faire.

En 2021-2022, notre secteur a contribué à plus de 8000 projets de recherche appliquée qui ont débouché sur 6500 nouveaux processus, produits et prototypes dans des domaines comme la construction de logements, la fabrication de pointe, l’agriculture et la production alimentaire écoresponsables, et l’innovation sociale. Ce sont par exemple la mise au point d’un nouveau prototype susceptible d’aider une entreprise locale à réduire ses déchets, ou l’essai d’un nouveau panneau isolant pour la construction de logements modulaires. Ce sont les résultats tangibles qui rendent les entreprises canadiennes plus efficaces, compétitives et productives.

La recherche appliquée qui se fait dans les collèges et les instituts est axée sur les besoins des partenaires et sur les problèmes à résoudre. Nous nous inspirons des communautés que nous servons, ce qui nous permet d’avoir des retombées sur le terrain et d’améliorer l’adoption, l’adaptation et l’intégration des technologies.

Puisque 80 % des projets sont achevés en moins d’un an, c’est aussi de l’innovation « à la vitesse de l’entreprise ». Et surtout, dans les projets de recherche menés par des collèges, 98 % des partenaires sectoriels sont au Canada et conservent leur propriété intellectuelle.

Mais les statistiques n’illustrent que la moitié de l’histoire. L’autre moitié, ce sont les retombées, la pertinence et la portée de la recherche réalisée par les collèges et instituts qui se traduisent en avantages réels pour la population canadienne et pour la viabilité à long terme des entreprises canadiennes.

Ces retombées sont plus importantes que jamais, car il est urgent de répondre aux grands enjeux de politique publique, comme la construction de logements écologiques et abordables; la préparation aux grandes catastrophes naturelles et la prévention de ces catastrophes; la conception de villes et d’espaces respectueux de l’environnement; la transition vers des énergies propres. 

Je me réjouis que le rapport Bouchard, la création d’un nouvel organisme-cadre de financement de la recherche et les possibilités de partenariat avec Horizon Europe remettent en lumière la recherche axée sur la mission, ce qui me rend optimiste quant à notre impact potentiel.

Pourtant, le secteur des collèges et instituts ne reçoit actuellement que 2,9 % du financement fédéral de la recherche accordé par les trois organismes subventionnaires. De plus, de nombreux programmes de recherche fédéraux ne sont pas suffisamment adaptés à la réalité des collèges et instituts, que ce soit par rapport à l’admissibilité des établissements, aux restrictions associées au financement ou aux processus de sélection. Cette situation doit changer si nous voulons exploiter tout le potentiel de recherche appliquée au collégial et maximiser les retombées du financement fédéral consacré à la recherche.

Les stratèges de l’innovation demandent depuis longtemps une stratégie industrielle axée sur les défis pour le Canada; je pense que nous devons également adopter une stratégie de recherche axée sur les défis pour appuyer ce programme. Il faut donc jeter un nouveau regard sur le rôle, la valeur ajoutée, les capacités et les connexions de tous les partenaires de l’écosystème de la recherche afin de concentrer nos efforts et nos ressources sur la résolution de problèmes concrets auxquels nos communautés, nos régions et notre pays sont confrontés. C’est précisément ce que les collèges et les instituts font le mieux.

L’avenir de l’écosystème de la recherche au Canada doit également aider les groupes historiquement exclus à mener des recherches orientées vers les retombées. Tirant parti de l’expertise des collèges et des instituts en recherche appliquée, de leurs réseaux de partenaires dans tous les secteurs et de leurs installations de pointe, la recherche axée sur les défis peut et doit devenir l’un des moteurs les plus puissants de l’innovation au Canada. Il faut, pour ce faire, tenir une réflexion ciblée sur la question du financement.

Grâce à notre approche axée sur la demande, notre éthique de collaboration et notre expertise en transfert des connaissances et en adoption des technologies par les partenaires industriels locaux, nous pouvons renforcer l’impact en aval d’un programme de recherche axé sur les défis dans des domaines comme le logement, la diversification économique dans les secteurs traditionnels et la fabrication innovante. 

L’écosystème de la recherche au Canada doit être repensé et redéfini de manière à produire des retombées pour la population et les entreprises canadiennes. Le chemin pour y parvenir passe par les collèges et les instituts.  

13 septembre 2024

Feuille de route de CICan pour 2026

Nous vivons dans une période dynamique, changeante et déstabilisante. À CICan, nous évoluons pour répondre au moment. Nous avons une nouvelle équipe de direction et une nouvelle structure organisationnelle. Une nouvelle vision pour générer un impact avec un regard tourné vers l’avenir. Et un nouveau plan pour nous y rendre.

Notre Feuille de route pour 2026 orientera notre programme sur les priorités et les activités ayant un impact. Elle veillera également à nous positionner pour affronter l’évolution de ce contexte instable et complexe.

Notre mission et nos valeurs continueront de renforcer le système collégial canadien afin de relever les plus grands défis du Canada – et du monde – tels que le logement, les soins de santé, la main-d’œuvre future ainsi que la diversification et la croissance économiques.

Pour la première fois, nos cinq nouveaux Objectifs d’impact orienteront nos ressources vers les domaines prioritaires dans lesquels nous souhaitons apporter des changements tangibles. Dans lesquels les collèges et instituts peuvent produire des résultats pour leurs communautés et pour le pays. Et nos trois priorités stratégiques feront de CICan une organisation plus agile, adaptée à ses objectifs et mieux placée pour servir les intérêts de nos membres. Parce qu’après tout, nos 135 membres sont au cœur de tout ce que nous faisons.

Le moment est venu pour les collèges et instituts du Canada.

Ensemble, nous agirons pour les Canadiennes et les Canadiens en traçant une voie qui sera intentionnelle et intégrée pour renforcer l’impact de nos actions.

22 août 2024

Le plafonnement du nombre d’étudiants internationaux prouve son efficacité et les collèges tentent de faire face à ses répercussions

Par Pari Johnston, présidente-directrice générale, Collèges et instituts Canada.

Remettons les pendules à l’heure. Les rapports indiquent certes que le Canada approuve les permis d’études pour les étudiants internationaux plus rapidement que l’année dernière. Or, le plafonnement des demandes de permis d’études pour les étudiants internationaux produit l’effet escompté, à savoir une baisse du nombre de permis d’études approuvés.

Les titulaires de permis d’études sont-ils plus nombreux à entrer au Canada depuis le début de l’année? Certes oui. En revanche, les étudiants internationaux arrivés au Canada entre janvier et mai avaient très certainement demandé et obtenu leur permis d’études avant le 22 janvier, date d’entrée en vigueur du plafonnement.

En fait, les données publiées par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) montrent que les demandes présentées par les étudiants internationaux sont en baisse de 36% d’une année sur l’autre. En ce qui concerne plus particulièrement les membres de CICan (le réseau canadien des collèges, instituts, cégeps et écoles polytechniques publics), le nombre de demandes a chuté de 54%.

Ne nous leurrons pas, cette politique a les effets recherchés. À savoir, réduire le nombre de demandes de permis pour les étudiants internationaux et, par extension, le nombre de permis approuvés. 

Nous avons consulté les membres de CICan pour mieux comprendre la réalité des faits sur le terrain. Qu’avons-nous pu entendre? Que les établissements se préparent à des conséquences importantes et inattendues.

Incontestablement, il est inutile de prendre davantage de mesures aussi radicales. 

Bien au contraire, le plafonnement risque déjà d’aggraver une tendance à long terme marquée par la réduction des dépenses provinciales, le gel des droits de scolarité et l’augmentation des coûts pour les établissements postsecondaires. 

D’ores et déjà, certains établissements procèdent à des réductions dans les embauches et dans le personnel enseignant. D’ores et déjà, les établissements limitent les admissions dans certains programmes, tandis que d’autres suppriment des programmes entiers, y compris dans des domaines essentiels comme l’éducation de la petite enfance, les soins continus et les technologies de l’environnement. D’ores et déjà, les établissements mettent un frein à certaines activités de recherche commerciale et à certains programmes de sensibilisation à destination des étudiants.

Si nous n’y prenons garde, nous pourrions porter un préjudice irréparable à notre réseau d’enseignement postsecondaire public.

Les collèges et instituts forment une main-d’œuvre qui est essentielle pour relever certains défis nationaux et mondiaux. Parmi ceux-ci, la construction de logements durables et abordables, la prestation de soins de santé de haute qualité et la transition vers les énergies vertes. Le manque chronique d’investissements a contraint ces établissements publics à dépendre davantage des frais d’inscription des étudiants internationaux pour assurer leur fonctionnement.

La diminution du nombre d’étudiants internationaux ne se contente pas de limiter l’accès des étudiantes et étudiants canadiens aux formations qui sont essentielles à la croissance de secteurs clés de notre économie, et en particulier dans les collectivités rurales, éloignées, nordiques et autochtones. Elle menace également la vitalité de notre secteur dans son ensemble. 

Il nous faut des solutions intelligentes, réfléchies et prévisibles.

Le ministre et les établissements d’enseignement supérieur veulent la même chose : une amélioration du Programme des étudiants étrangers pour qu’il fonctionne avec efficacité et intégrité. Plus que jamais, nous avons maintenant besoin de solutions mesurées et prévisibles qui traitent des enjeux fondamentaux, dont le manque de financement, l’aide aux étudiants internationaux et la planification stratégique à long terme. Il s’agit de ne pas se précipiter pour mettre en œuvre des politiques qui pourraient, par inadvertance, avoir des conséquences plus importantes que celles prévues. 

Le Canada doit prendre le temps de réfléchir à la manière dont ces brusques changements de politique pourraient compromettre la viabilité d’un secteur vital pour le bien public. La voie à suivre est celle d’une politique réfléchie qui reconnaisse la corrélation entre les étudiants internationaux et les collèges et instituts au sein du contexte économique et social global du Canada.  

Rien qu’en 2022, la contribution des étudiants internationaux à l’économie canadienne s’est élevée à 30,9 milliards de dollars et a bénéficié à 360 000 emplois.

Ce volet, porteur de notre économie, est en train de ralentir. Nous n’en voyons pas encore les répercussions, mais elles sont imminentes.   

06 août 2024

Moderniser l’écosystème de financement fédéral du Canada pour maximiser l’impact

Le paysage de la recherche et de l’innovation au Canada est prêt pour une refonte. Cela fait des années que les dépenses publiques de recherche et développement (R&D) du Canada sont inférieures à celles des autres pays du Groupe des Sept (G7) et de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). De ce fait, nous sommes dans l’incapacité de récolter tous les fruits de notre recherche, dans notre propre pays.

Mais la bonne nouvelle, c’est que des changements se profilent à l’horizon. 

Le gouvernement du Canada souhaite instaurer un nouvel organisme-cadre de financement de la recherche en vue de renforcer l’impact du financement fédéral. L’objectif visé est d’améliorer la coordination entre les différents acteurs de la recherche et de susciter la collaboration pour relever les défis émergents. Voilà bien une initiative qui a tout pour plaire à notre secteur! 

La vision de CICan : Ancrer l’impact 

En réponse à la requête du gouvernement de recueillir des commentaires sur le modèle du nouvel organisme, CICan a consulté son Comité consultatif national de la recherche appliquée. Celui-ci est composé de vice-président(e)s et de doyen(ne)s de la recherche appliquée issus de collèges et instituts de partout au Canada.  

Nos recommandations portent sur les moyens à mettre en œuvre pour que le nouvel organisme puisse veiller à ce que les retombées de la recherche canadienne soient exploitées et maintenues au pays. Ceci profiterait directement tant aux collectivités qu’à l’économie du pays. Nous avons également expliqué en quoi les collèges et instituts sont idéalement placés pour mener des activités de recherche axées sur la réalisation d’une mission. Ils élaborent en effet des solutions concrètes à travers des travaux de recherche spécialisés, efficaces et axés sur les partenaires. Une telle approche est unique et procure des avantages concrets à la population canadienne.  

Parmi nos recommandations principales, citons : 

  1. Identifier et combler les lacunes de la recherche : Définir clairement les problèmes et les lacunes que le nouvel organisme est censé résoudre, en privilégiant un ancrage des bénéfices de la recherche au Canada. 
  2. Adapter la structure aux besoins des parties prenantes : Orienter la stratégie et le mandat du nouvel organisme pour qu’il réponde aux besoins des petites et moyennes entreprises et des collectivités mal desservies, dont les groupes autochtones. 
  3. Développer la capacité de recherche : Encourager les groupes traditionnellement exclus à mener des activités de recherche axées sur l’impact. 
  4. Veiller à la solidité des capacités de l’organisme : Affecter l’expertise et les ressources fonctionnelles appropriées à l’organisme-cadre. 
  5. Fournir des investissements adéquats : Doter l’organisme d’un budget autonome raisonnable lui permettant de réaliser ses objectifs. 

Pour découvrir la liste complète de nos recommandations et notre vision approfondie sur le rôle crucial des collèges et instituts, consultez notre mémoire en cliquant ici.

02 juillet 2024

Une nouvelle orientation stratégique

Qu’ai-je en tête? Avec Pari Johnston.

Les Canadiennes et Canadiens peuvent s’attendre à de nombreux changements au cours des 18 prochains mois. Dans la perspective des prochaines élections fédérales, il est clair que les collèges et instituts non seulement peuvent, mais aussi se doivent de concentrer leurs efforts sur les besoins les plus pressants du Canada.

Ma priorité est de parvenir à une plus grande intégration dans notre travail afin de maximiser l’impact.

En termes concrets, notre message est le suivant : les collèges et instituts sont les partenaires de terrain qui trouveront des solutions pour construire davantage de logements, intégrer un plus grand nombre de nouveaux arrivants, aider les entreprises locales à passer à l’économie verte et former les professionnels de la santé et des services à l’enfance dont notre pays a désespérément besoin.

Face à de tels enjeux nationaux, il est impératif pour nous de faire valoir notre proposition de valeur publique et politique, d’accroître notre impact et de conjuguer les efforts des établissements pour aboutir à des résultats concrets.

Les Objectifs à fort impact sont au cœur de notre orientation stratégique.

CICan est à la croisée des chemins. Nous avons une nouvelle équipe de direction et notre structure d’organisation a été modifiée. Grâce à votre contribution, nous avons mis à jour et prolongé notre Plan stratégique jusqu’en 2026.

Toutes nos actions sont focalisées sur les intérêts de nos membres en cette période de bouleversements.

La Feuille de route pour 2026 de CICan a été approuvée par notre Conseil d’administration au printemps dernier et guidera nos activités au cours des 18 prochains mois. Elle orientera le programme de CICan pour nous aider à définir les priorités et les activités ayant un impact. Elle veillera également à nous positionner pour affronter l’évolution de ce contexte instable et complexe.

La feuille de route introduit également des Objectifs à fort impact qui apporteront des réponses ciblées aux problèmes pressants qui se posent au Canada et à nos membres. Nos ressources seront dès lors affectées à des domaines prioritaires dans lesquels nous souhaitons apporter un réel changement.

Nous vous en dirons plus sur la Feuille de route dans les semaines et les mois à venir. 

Je suis persuadée que cela positionnera notre secteur dans une optique stratégique, permettant ainsi à CICan d’être plus focalisée et mieux adaptée. Nous serons ainsi capables de mieux servir nos membres et d’accroître notre impact sur les collectivités que nous desservons.

Ensemble, autour d’objectifs communs face à des défis collectifs, nous allons accomplir de belles choses pour le Canada et pour le monde.

CICan est à son apogée quand elle est nourrie de dirigeantes et dirigeants forts. Vos contributions nous permettent d’aller de l’avant en toute confiance. Vos priorités orientent notre plaidoyer, vos besoins guident nos services et votre impact inspire notre message.

Nous agirons pour les Canadiennes et les Canadiens en traçant une voie qui sera intentionnelle et intégrée pour renforcer l’impact de nos actions.

Consultez notre Feuille de route pour 2026.

27 juin 2024

Notre année en termes d’impact

Qu’ai-je en tête? Avec Pari Johnston.

En cette année placée sous le signe du changement, notre fierté est de mise.

Je suis ravie de pouvoir vous livrer quelques réflexions sur nos réalisations, sur nos défis et sur la voie à suivre pour notre secteur sous le signe de l’unification.

Depuis mon arrivée en décembre, je me suis fixé comme priorité absolue d’aller sur vos campus et de vous écouter attentivement pour m’instruire tout en faisant preuve de curiosité. Au cours de mes six premiers mois, j’ai eu la chance de pouvoir visiter 30 établissements membres dans 7 provinces et de participer à plusieurs réunions d’associations collégiales provinciales.

Ce serait un euphémisme de dire que j’ai été éblouie par le dynamisme, la diversité et l’esprit communautaire de vos campus. Me rendre sur encore davantage de campus restera pour moi une priorité absolue pour les 18 mois à venir.

Les aspirations, les besoins et les défis que vous avez exprimés sont autant de vecteurs pour l’évolution des orientations stratégiques de CICan.

Vous avez eu toute mon oreille et je vous ai bien compris. Vos priorités orientent notre plaidoyer, vos besoins guident nos services et votre impact inspire notre message.

  • Nous concentrons notre programme de plaidoyer sur les grands défis du Canada et nous donnons plus de poids à notre voix dans les débats sur les politiques publiques nationales dont se préoccupent les Canadiennes et Canadiens. 
  • Nous modernisons notre approche des services aux membres pour multiplier les points de contact et les rendre plus fréquents, tout en nous attachant à rassembler les dirigeantes et dirigeants des collèges autour de sujets communs touchant à la stratégie et la durabilité de leurs établissements. 
  • Nos programmes nationaux et internationaux sont regroupés en mettant davantage l’accent sur les avantages pour les membres, la collaboration et le renforcement des capacités qui sous-tendent nos choix et nos actions.

Je suis pleinement convaincue que le moment est venu et que l’avenir est prometteur pour les collèges et instituts du Canada.

Je suis grandement enthousiaste à l’idée de continuer à renforcer notre impact et de positionner le travail de CICan de telle sorte qu’il vous serve au mieux et que nos membres soient à même de soutenir la population du Canada.

Cela ne veut pas pour autant dire que les pressions n’ont pas été importantes. CICan reste à l’affût et profondément concentrée sur la défense des intérêts de ses membres en cette période de bouleversements. Et je pense tout particulièrement aux réformes sans précédent apportées au Programme des étudiants étrangers du Canada, lesquelles s’inscrivent dans le cadre du plan du gouvernement fédéral visant à mieux gérer les niveaux totaux d’immigration en réduisant le nombre de résidents temporaires. Comme de bien entendu, nous œuvrons activement à ce que nos membres soient impliqués et bien informés.

Pour ce qui est de l’avenir, je crois fondamentalement que la valeur du secteur des collèges et instituts réside dans le fait que nous nous posons la question de connaître la nature des problèmes que nous résolvons pour les Canadiennes et Canadiens.

En réfléchissant attentivement aux liens entre ce que nous enseignons et recherchons et ce dont notre pays et nos collectivités ont besoin, les collèges et instituts se posent en partenaires naturels pour relever les plus grands enjeux de politique publique du Canada. Parmi ceux-ci, citons l’offre de logements durables et abordables, la transition vers des énergies propres, la gestion de l’économie des soins et le renforcement de la productivité et de la transformation industrielle. 

Vos actions nous permettent d’avoir une main-d’œuvre qualifiée pour répondre à la demande de logements et de veiller à ce que les travailleuses et travailleurs reçoivent les outils nécessaires pour prospérer dans les industries vertes et numériques. Sans oublier qu’elles rendent les entreprises plus innovantes, efficaces et productives.

CICan non seulement comprend, mais aussi défend et promeut sans réserve cet impact.

Nous sommes fiers d’être le chef de file national qui rassemble le secteur de la sorte. Nous continuerons à défendre nos intérêts communs d’une voix ferme et coordonnée.

Notre travail consiste à faire comprendre aux responsables, aux décideurs et à la population canadienne que les collèges et instituts sont des partenaires de l’écosystème à forte valeur ajoutée, à la proposition de valeur unique et distincte.

C’est vous qui éduquez, qui innovez, qui créez des emplois, qui fabriquez, qui construisez et qui cultivez.

C’est vous qui avez un impact concret sur les thèmes qui font le quotidien des Canadiennes et Canadiens.

Au vu de ces grands défis politiques, nous pouvons revenir sur ce que nos programmes ont permis d’accomplir au cours de l’année écoulée. 

  • En voici quelques exemples. Pour ce qui est de la crise du logement au Canada et dans le secteur des soins de santé, nos actions ont rassemblé les collèges et instituts de tout le pays pour former une main-d’œuvre qualifiée et remédier aux graves pénuries de travailleuses et de travailleurs. Quant à l’action climatique, nos activités ont permis de renforcer les compétences et la littératie écologiques. Elles ont également aidé les entreprises et les organismes communautaires à réduire leur empreinte carbone et à mieux planifier le développement durable au Canada.

Il s’agit là de réalisations incroyables dont nous pouvons toutes et tous être très fiers, que ce soit en tant que membre impliqué dans ces projets de CICan ou à titre de secteur. Et elles figurent en bonne place dans notre Rapport d’impact 2023/2024. 

Notre action continue d’évoluer pour se concentrer sur les besoins les plus pressants du Canada, et ma priorité est de parvenir à une plus grande intégration afin de maximiser l’impact.

Consultez notre Rapport d’impact 2023/2024.

21 mai 2024

L’éducation est un vecteur de changement

«Qu’ai-je en tête?», avec Pari Johnston.

S’il est bien une chose que j’ai en tête, c’est le changement. Se rassembler pour fixer des priorités, coordonner et mettre en commun les ressources nous aidera à nous préparer et à le maîtriser.  

L’association que nous sommes réunit les responsables des collèges et des instituts à travers le réseautage et des activités de renforcement des capacités. Nos conversations stratégiques nous aideront à définir nos objectifs communs et à axer nos solutions sur les grands défis sociétaux. 

Tout changement peut être intimidant. Mais je suis optimiste et remplie d’espoir.  

Nous sommes des chefs de file dans le domaine de l’éducation. À ce titre, nous avons des projets ambitieux et audacieux à réaliser.  

Les collèges et instituts sont des partenaires de grande valeur. Nous sommes des éducateurs, des innovateurs, des créateurs d’emplois et des partenaires de confiance. Nous sommes des établissements ancrés dans nos villes, nos provinces, nos territoires et nos régions.  

Notre réseau forme près de 800 000 apprenant(e)s dans des collectivités urbaines, rurales, éloignées et nordiques en proposant plus de 10 000 programmes dans tous les secteurs. Nous menons également plus de 8 000 projets de recherche appliquée par an et apportons chaque année plus de 190 milliards de dollars à l’économie canadienne. 

Telle est la valeur de la formation dispensée par les collèges et instituts. 

Cet impact doit s’articuler autour de nos grands défis, tels que l’offre de logements durables et abordables, la transition vers des énergies propres et une productivité et une transformation industrielle accrues. Nos actions nous permettent d’avoir une main-d’œuvre qualifiée pour répondre à la demande de logements et de veiller à ce que les travailleuses et travailleurs reçoivent les outils nécessaires pour prospérer dans les industries vertes et numériques. Sans oublier qu’elles rendent les entreprises plus innovantes, efficaces et productives. Et ce ne sont là que quelques exemples parmi d’autres. 

Notre prospérité future dépend de notre action collective, non seulement pour les apprenants, mais aussi pour notre pays et nos collectivités. Cela permet de garantir que nos transitions soient justes, équitables et bénéfiques pour toutes et tous. 

En tant que responsables du secteur de l’éducation, nous devrons répondre à de nombreuses exigences.   

Lorsque nous parlons de la valeur du secteur des collèges et instituts, nous devrions nous demander quels problèmes nous réglons. Nous devons réfléchir de manière ciblée au lien entre le contenu de notre enseignement et nos besoins en main-d’œuvre. Cela vaut aussi bien pour la crise du logement que pour d’autres enjeux tels que la transition énergétique, les besoins de l’économie des soins et la transformation numérique.  

Nos établissements doivent faire en sorte de créer des espaces, que ce soit au sein d’une salle de classe traditionnelle, par le biais de cours en ligne, d’une salle de classe mobile ou en recourant à des technologies telles que la réalité virtuelle. Ces espaces doivent permettre aux talents et aux débouchés de trouver écho là où ils se trouvent, en particulier dans les collectivités rurales, éloignées, nordiques et autochtones. En d’autres mots, pour que tous les talents que nous rencontrons dans nos villages, nos villes et nos collectivités aient la possibilité de contribuer à notre économie et notre société.

Il ne s’agit pas seulement de formation aux compétences, de recherche ou de partenariats. Il s’agit de savoir ce que nous pouvons réaliser lorsque nous sommes tous unis autour d’un objectif commun.  

Le moment est venu pour les collèges et instituts.  

Il y a deux semaines, nous avons rassemblé le secteur à l’occasion de notre Congrès national, le plus grand événement du genre. La gestion du changement était au cœur du programme.  

Notre secteur est soumis à de fortes pressions, en raison de la baisse des financements provinciaux et de l’augmentation des exigences du marché du travail. Et le tout s’inscrit dans un contexte de débat national largement médiatisé sur la croissance durable du nombre d’étudiants internationaux et sur la concurrence mondiale pour les talents et les compétences. Il n’en reste pas moins que notre secteur a un rôle à jouer si l’on veut intensifier et coordonner les efforts des établissements pour relever les défis nationaux les plus urgents. 

  • Dans mon allocution principale, j’ai exposé ma vision d’un programme national audacieux dans lequel les collèges et instituts publics du Canada sont reconnus en tant que partenaires incontournables pour accomplir la mission. (Écoutez le balado de mon allocution principale).

Je ressors inspirée de ces nouvelles formes de collaboration qui transforment les défis en atouts. Et je suis tout aussi enthousiaste à l’idée de concevoir une approche commune du travail qui soit intentionnelle, intégrée et efficace.

Et cela ne peut fonctionner que si nous le faisons ensemble.