07 mars 2024

Le déplacement : un geste communautaire

Saviez-vous que les automobiles et les camions sont responsables d’environ 17 % des émissions mondiales de CO2? Le transport joue un rôle important dans nos vies, mais il contribue considérablement aux émissions de gaz à effet de serre (GES). En effet, les véhicules qui consomment des carburants fossiles tels que l’essence et le diesel émettent surtout du dioxyde de carbone (98 %) et des petites quantités de méthane et d’oxyde nitreux. Outre les GES, ils émettent des polluants qui contaminent l’air, le sol et l’eau. Chaque année, 7 millions de décès sont causés par la pollution atmosphérique liée aux voitures. 

Changer son moyen de transport est un important pas vers un avenir plus écologique. 

Mettez votre institution sur la voie du succès! 

Pour les collèges et instituts, le transport produit des émissions de niveau 3; c’est-à-dire des émissions qui ne sont pas produites par l’établissement lui-même, mais plutôt par les activités dont il est indirectement responsable, comme les déplacements en provenance et en direction du campus.  

Notre nouveau guide « Favoriser la mobilité durable sur les campus : Un guide pratique » peut vous aider à réduire les émissions de niveau 3. Ce guide présente d’importantes leçons tirées de l’ensemble du secteur, des ressources pour lancer de nouvelles initiatives et des idées pour inspirer de plus grands changements.  

10 façons d’utiliser le guide : 

Peu importe où vous en êtes sur la voie du transport durable, ce guide vous permettra de promouvoir les déplacements écologiques auprès de votre personnel et votre corps étudiant. 

  1. Organiser un sondage auprès des navetteurs et navetteuses. Ces sondages permettent d’obtenir des renseignements sur les déplacements en provenance et en direction du campus, y compris les raisons pour lesquelles certains moyens de transport sont choisis, les temps de déplacement habituels et les niveaux d’intérêt envers les options plus durables. 
  2. Optimiser les systèmes de transport. La gestion de la demande en transport (GDT) est un plan stratégique qui vise l’optimisation de votre infrastructure actuelle en encourageant l’utilisation de modes de transport plus efficaces. Les plans de GDT peuvent aider à réduire la dépendance envers les véhicules à occupant unique et améliorer l’efficacité globale des déplacements. 
  3. Soutenir l’achat de vélos. Un moyen d’encourager le changement de mode de transport sur les campus est de soutenir les étudiants et étudiantes et le personnel qui désirent acheter un vélo. Cela peut se faire par le biais de prêts, de bourses ou de subventions. 
  4. Lancer un programme de vélopartage. Le vélopartage met les vélos à la disposition des étudiants et du personnel pour une utilisation partagée à court terme et au besoin. 
  5. Investir les revenus du stationnement dans des mesures incitatives au transport durable. L’affectation des revenus provenant, par exemple, des frais de stationnement peut accroître le financement disponible pour les initiatives de transport durable. 
  6. Bâtir des installations pour navetteurs actifs et des stationnements protégés pour vélos. Les installations pour navetteurs actifs sont des commodités offertes au point de destination d’un voyage à vélo. Elles rendent les déplacements à vélo plus attrayants, pratiques et confortables puisqu’elles répondent aux défis et aux préoccupations communs des cyclistes. 
  7. Relier les campus à l’infrastructure de transport actif. La connexion ou la création de couloirs reliant votre campus au transport actif peut encourager un plus grand nombre de personnes à opter pour ces modes de transport. 
  8. Limiter les déplacements en provenance et en direction du campus. La prestation de services sur le campus, l’emplacement central du campus, la présence de logements étudiants et la flexibilité des horaires de travail et d’études peuvent tous réduire les embouteillages automobiles à destination et en provenance du campus. 
  9. Renforcer les relations avec les gouvernements. Le développement d’une relation de travail solide avec les responsables de votre gouvernement local se traduit par la présence d’un partenaire gouvernemental qui connaît vos besoins et objectifs en matière de transport. Ils peuvent également vous aider à trouver des sources de financement pour réaliser vos projets et concrétiser vos idées. 
  10. Célébrer et sensibiliser. La création d’une culture du transport durable amusante, solidaire et informée peut encourager davantage de membres du corps étudiant et du personnel à sortir de leur véhicule et essayer d’autres moyens de transport. 

Ce guide a été développé dans le cadre du programme ImpAct-Climat, financé par Environnement et Changement climatique Canada.

La Semaine des ODD Canada se déroulera du 4 au 8 mars. 

La Semaine des ODD Canada est une collaboration nationale pour promouvoir les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et encourager leur réalisation sur les campus des collèges, des instituts et des universités. 

  • Dans ce contexte, utilisez ce guide pour aider votre établissement à progresser dans la réalisation de l’ODD 13 : l’action pour le climat! 

La Semaine des ODD Canada est organisée par le Centre de développement durable de la University of British Columbia, le Réseau de solutions pour le développement durable Canada (hébergé par la University of Waterloo) et Collèges et instituts Canada. 

Pour participer, votre établissement peut organiser une table ronde, un atelier ou d’autres événements sur le campus. Chaque événement contribue à un environnement national favorable à la collaboration interdisciplinaire et entre les établissements d’enseignement postsecondaire pour faire progresser les ODD, intégrer les valeurs directrices des ODD dans les programmes et créer une dynamique à long terme pour l’action en faveur des ODD dans l’ensemble du secteur. 

23 février 2024

La discussion collective sur la recherche et l’innovation au Canada doit intégrer les collèges et les instituts

Qu’ai-je en tête ? Avec Pari Johnston

Notre ministre de l’Innovation aime à le dire : la recherche d’aujourd’hui est l’économie de demain. L’année dernière, le rapport sur le système fédéral de soutien à la recherche («rapport Bouchard») indiquait clairement que l’approche du Canada devrait être plus stratégique, pluridisciplinaire et interdisciplinaire si l’on veut mobiliser l’écosystème fédéral de la recherche et de l’innovation pour relever les défis les plus pressants du pays (et du monde entier).

Au Nova Scotia Community College’s Centre of Geographic Sciences, cela se traduit par l’utilisation de systèmes topobathymétriques LiDAR pour étudier les surfaces terrestres et aquatiques. Un partenariat avec 3D Wave Design, une société d’animation et de communication en 3D détenue et gérée par des Autochtones, a ensuite permis de transformer ces informations en narration numérique.

Il s’agit là d’un parfait exemple de recherche axée sur les défis. Elle fait en effet appel à l’expertise des collèges et instituts en matière de recherche appliquée, à leurs réseaux de partenaires dans tous les secteurs ainsi qu’à leurs installations de pointe et ce, dans le but de trouver des solutions aux plus grands défis rencontrés par le Canada.

Dans le cas du NSCC et de 3D Wave Design, les cartes obtenues peuvent aider les collectivités locales des Premières Nations et les gouvernements à améliorer la modélisation des impacts du changement climatique, tels que l’élévation du niveau de la mer et les inondations fluviales. Lesdites cartes permettent même d’identifier l’emplacement des éoliennes dans le cadre de la transition des combustibles fossiles vers des sources d’énergie moins polluantes.

Le moment est venu pour les collèges et instituts

Nous sommes à un point crucial pour la recherche menée par les collèges et instituts. Il est en effet urgent d’aborder les grandes questions de politique publique, telles que l’offre de logements durables et abordables, la sécurité alimentaire, la préparation et la prévention des grandes catastrophes naturelles, la conception de villes et d’espaces respectueux de notre environnement, la transition vers des énergies propres et la prise en charge d’une population vieillissante. Chacun de ces domaines est pour les collèges et instituts un atout stratégique qui leur permet de faire partie intégrante de la solution. Ils peuvent pour cela mobiliser leurs forces collectives et leurs partenariats à valeur ajoutée pour répondre aux problèmes les plus complexes que connaît actuellement le Canada.

Prenons comme exemple les soins de santé. Au Centre for Innovation and Research in Unmanned Systems du SAIT, les chercheuses et chercheurs collaborent avec la Première Nation de Stoney Nakoda et les services de santé de l’Alberta pour mettre au point une flotte de drones évolutive. Celle-ci sera capable de prendre en charge les livraisons de produits médicaux et d’amplifier les signaux des drones dans les zones reculées.

C’est en mettant immédiatement en œuvre un tel projet que les collectivités rurales, isolées, nordiques et autochtones pourront bénéficier d’un accès meilleur et des plus fiables à des soins de santé salvateurs. Dans une optique plus large, et dans un monde où les catastrophes naturelles frappent plus fréquemment et avec plus d’intensité, ce type de solution peut être adapté pour mener à bien une évaluation des dangers et des risques pour les interventions d’urgence, ainsi que pour soutenir les premiers intervenants et apporter des informations en temps réel aux responsables des interventions d’urgence. Rappelons-le, ceci est d’autant plus vrai alors que l’an dernier le Canada a connu la pire saison de feux de forêt de son histoire.

Les défis mondiaux sont des défis communs

Le rythme de la recherche dans les collèges et instituts s’intensifie de près de 30% par an. En chiffres réels, et pour 2021-2022, cela équivaut à plus de 8 000 projets de recherche appliquée dans des domaines tels que la construction de logements et la fabrication de pointe, l’agriculture et la production alimentaire intelligentes face au climat, et l’innovation sociale. Un tel impact, une telle pertinence et une telle portée se traduisent par des avantages réels pour la population canadienne et pour la viabilité à long terme de l’industrie au pays.

L’autre élément du casse-tête réside dans le fait que les problèmes épineux transcendent les frontières. Dans un contexte de perturbation géopolitique et d’impératif de décarbonisation, l’économie ouverte du Canada évolue et les industries et chaînes d’approvisionnement mondiales sont redéfinies. Sans compter que des technologies telles que l’IA accélèrent le rythme du changement et transposent les lieux où se font les affaires.

La compétitivité mondiale est un moteur essentiel de la prospérité du Canada. La recherche appliquée des collèges et instituts génère une propriété intellectuelle qui reste entre les mains des partenaires de l’industrie canadienne, ce qui constitue un avantage unique. Des services tels que ceux proposés par l’Office of Research Services, Innovation, and Entrepreneurship du Durham College travaillent avec les PME canadiennes pour les aider à protéger la propriété intellectuelle canadienne au profit de l’économie canadienne. Les petites entreprises et les entrepreneurs sont l’épine dorsale de l’économie canadienne. Pour ces derniers, une telle gamme de services permet de renforcer leurs capacités d’innovation, de mieux les préparer et de les rendre plus compétitifs.

Tout récemment instauré, le programme fédéral «Du laboratoire au marché» donne au réseau des collèges et instituts une occasion supplémentaire de devenir un partenaire solide pour aider les entreprises à commercialiser les innovations canadiennes au pays et à l’étranger.

Des éléments tels que le nouveau statut du Canada à titre de membre associé d’Horizon Europe offrent de réelles possibilités aux collèges et instituts du Canada en les mettant en contact avec de nouveaux partenaires pour collaborer à des enjeux communs. Ce dernier est par ailleurs le plus grand programme de financement de la recherche et de l’innovation au monde. Il en va de même pour la participation stratégique des collèges au futur programme du Centre de recherches pour le développement international et aux accords en science, technologie et innovation conclus par le Canada avec des partenaires majeurs tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, le Japon et les pays de la région indopacifique.

Un retour sur investissement solide

En tant que chefs de file de la recherche appliquée, nous pouvons être fiers du chemin parcouru et de l’impact que nous continuons à avoir partout au pays. À bien des égards, les forces qui nous ont permis d’en arriver là sont celles qui nous prépareront à l’avenir. Mais nous pouvons en faire davantage si nous envisageons l’investissement sous un angle différent.

Et c’est le Southern Ontario Network for Advanced Manufacturing Innovation (SONAMI), sous la houlette du Niagara College, qui me vient à l’esprit. Il s’agit d’un modèle qui rassemble des établissements (neuf collèges et deux universités à ce jour) pour mieux servir l’industrie par l’intermédiaire d’un point d’accès unique. Fort d’une expertise allant de l’automatisation à la simulation, en passant par la mise à l’essai de produits et l’optimisation des procédés, le réseau a déjà collaboré avec plus de 300 partenaires industriels sur 460 projets dans le sud de l’Ontario. Il aspire à une portée et à une envergure nationales.

Le SONAMI est un microcosme de notre réseau dans son ensemble. Un réseau dans lequel les collèges et instituts travaillent en synergie, échangent les meilleures pratiques afin de maximiser le retour sur investissement et étudient de nouveaux modèles qui font de leurs concurrents des collaborateurs tout en exploitant leurs avantages uniques. Les retombées immédiates renforcent les entreprises de la région. La vision globale révolutionne l’industrie.

Il nous faut améliorer la façon dont nous présentons l’impact de notre action

Ce ne sont ici que quelques-unes des pensées que j’ai eues à l’issue du Colloque national sur la recherche appliquée de CICan, «Cultiver l’impact». La nouvelle PDG que je suis a été inspirée de voir à Ottawa près de 150 responsables de la recherche appliquée des collèges et instituts et leurs partenaires partager leurs visions (et leur éthique de collaboration) en vue de renforcer la portée et l’impact de leurs activités.

Nous prévoyons de recourir plus souvent au pouvoir rassembleur de CICan pour réunir notre secteur et ses partenaires de l’écosystème. Nous souhaitons ainsi réfléchir de manière créative à des solutions, trouver des objectifs communs et réimaginer les programmes de recherche et d’innovation sous l’angle de l’impact. En d’autres termes, changer ce que nous pensions savoir ou croire possible.

Tous ensemble, nous pouvons faire évoluer notre message sur l’impact. Ainsi, lorsque les gouvernements, les bailleurs de fonds, les modélisateurs économiques et d’autres décideurs feront des projections à dix ans et planifieront une croissance alimentée par la recherche et l’innovation, c’est nous qui mènerons la discussion collective.

Nous avons tellement à partager et les enjeux sont bien trop importants.

31 janvier 2024

Sustainable investment in the public post-secondary sector is the national conversation we should be having, not unsustainable growth in international students

Publié dans le Toronto Star le 31 janvier 2024. (En anglais seulement)

By: Pari Johnston, President & CEO, Colleges and Institutes Canada

Canada’s post-secondary sector is facing an unprecedented crisis. Unless you have been living under a rock the past week, you have heard the alarm bells sounding across the country about the rapid-fire rollout of the new international student cap. While the federal government has positioned this as a quick fix for current housing and healthcare challenges, it’s a high-stakes move with far-reaching consequences. 

The Immigration Minister himself has called this a “blunt tool.” In fact, it’s far worse. This hasty cap announcement will exacerbate the impact of chronic underinvestment in our publicly supported post-secondary institutions. Provincial spending on post-secondary education has diminished over the last decade. Along with tuition freezes and rising operational costs, publicly funded institutions have come to rely on international student fees to meet training demands and sustain support services for Canadian students.

The Minister’s decision to decrease international student enrollments without adequate notice or consultation has pushed Canada’s post-secondary sector to a tipping point. Never has there been a more urgent need to shift our public policy attention and federal-provincial discussions toward the sustainable funding of Canada’s colleges and universities to drive long-term growth, productivity and innovation in this country. 

According to Higher Education Strategy Associates, over the past thirteen years, international student fees have sustained 100 per cent of the increased operating spending by post-secondary institutions. A substantial decline in international student enrollments, particularly in Ontario, where a cap is likely to result in a 50 per cent intake cut, equates to hundreds of millions, if not billions, of dollars lost.  

And this crisis extends beyond finances.  

Declining enrollment not only impacts an institute’s financial sustainability but adversely affects the quality and accessibility of education for domestic students, particularly those in rural, remote, and Indigenous and minority language communities. In other words, international students don’t take spots from their domestic peers; they make them by contributing to program viability. Without enough international students, programs – and even entire institutions- may be unable to sustain themselves. 

There will also be a domino effect, impacting local economies, businesses, and communities in many parts of the country. 

A defining aspect of college and institute education is that curricula are designed with industry to meet business needs. Local businesses, particularly small-to-medium-sized businesses, have long benefited from the economic contributions of international students. Now, they, alongside key industries crucial to Canada’s future, are under threat.  

According to Stats Canada, the current labour shortage for those with a college or institute credential is 198,615 roles, a 65 per cent jump in five years. This shortage extends across various programs with significant international student enrollments, particularly in STEM fields critical for Canada’s economic growth.  

In the health care sector, for instance, Statistics Canada reports that 62 per cent of international students training in Canada do so at a college or institute, covering roles such as personal support workers, nurses, and laboratory technicians. This underscores these institutions’ indispensable role in shaping Canada’s future workforce, making the case for sustained public investment even more critical.  

Most immediately, we need a commonsense revisit of the cap’s rushed implementation with an end to the current processing moratorium. Over the medium term, the situation requires a long, hard look at public funding for colleges and universities in this country. Federal and provincial governments must engage in a serious dialogue that addresses underlying structural drivers to ensure the viability and vitality of our system.  

Failure to do so risks the sector’s sustainability and, thus, the livelihoods of many Canadians and Canada’s economic outlook and social well-being. Colleges and institutes stand ready to partner in this mission-critical public policy conversation and are keen partners in finding solutions.  

Let’s end the blunt force trauma of Minister Miller’s self-professed “blunt” tool and focus on the systemic issues that drove this hasty response.  

29 janvier 2024

#SDI2024 : Faire connaître notre action dans le monde entier

Cela fait longtemps que notre réseau œuvre dans le domaine du développement international. Pourtant, nombreux sont les Canadiennes et les Canadiens qui ne saisissent pas encore l’impact incroyable de notre travail. La Semaine du développement international nous donne l’occasion de démontrer la contribution unique apportée par les collèges et instituts au développement de l’économie et de la main-d’œuvre sur toute la planète.

La Semaine du développement international (SDI) est la campagne annuelle d’Affaires mondiales Canada qui célèbre la contribution des Canadiennes et Canadiens à l’éradication de la pauvreté et à l’édification d’un monde plus pacifique, plus inclusif et plus prospère par le biais de projets de développement international. Le thème en est #VisezLesObjectifs. Il invite CICan, nos membres et la population canadienne, à contribuer à un changement positif partout sur la planète.

Pendant la SDI de cette année, du 4 au 10 février, Affaires mondiales Canada demande à la population canadienne et aux parties prenantes de participer à une activité de la SDI, d’organiser et de promouvoir leurs propres activités dans le cadre de la SDI et de parler de la SDI en ligne. 

Invitez la SDI sur votre campus

Nous adorons voir et entendre parler de toutes les activités ayant trait au développement international se déroulant sur vos campus partout au pays. Si vous n’avez encore rien prévu pour la SDI, voici quelques idées qui pourront vous inspirer : 

  • Entamer un débat en classe sur un des thèmes de l’aide internationale, comme l’égalité des genres ou les changements climatiques. Assurez-vous de faire le lien entre vos activités et les objectifs de développement durable pour un impact supplémentaire ! 
  • Projeter un film qui traite d’un enjeu mondial. 
  • Inviter une conférencière ou un conférencier œuvrant dans le domaine de l’aide internationale à présenter un exposé ou à s’adresser en ligne à votre classe. 
  • Présenter des récits ou des témoignages de collègues possédant une expérience en matière de coopération internationale. N’oubliez pas de nous mentionner si vos récits se rapportent à un projet de CICan ! 
  • Utiliser les médias sociaux pour mettre en avant les témoignages de partenaires sur le terrain. N’oubliez pas d’étiqueter Affaires mondiales Canada si vos récits font partie d’un projet financé par AMC ! 

Quelle que soit l’activité prévue sur le campus, n’oubliez pas de l’ajouter au calendrier de la SDI.

L’impact des collèges et instituts à travers le monde 

Cela fait plus de 50 ans que nous participons à des projets internationaux visant à favoriser l’accès à une éducation et à une formation de qualité. Depuis lors, nous avons mené à bien plus de 800 projets dans plus de 100 pays.

Le nouveau Programme de renforcement de la formation professionnelle en Afrique du Sud (SASTEP) en est le plus récent exemple !

Le SASTEP vise à améliorer les perspectives économiques des diplômées et diplômés des établissements d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) des provinces du Cap-Oriental et du Limpopo, en Afrique du Sud. Pour ce faire, son offre en EFTP sensible au genre est axée sur la réussite des étudiantes et des étudiants.  

Apprenez-en davantage sur le SASTEP et notre portefeuille de programmes.

15 janvier 2024

L’impact grandissant des collèges et instituts canadiens en 2024

Chaque année faisant, le rôle des collèges et instituts canadiens est déterminant pour l’avenir de notre pays. Et 2024 ne dérogera pas à la règle. Toujours au rythme de l’évolution du paysage de l’innovation et de l’enseignement postsecondaire au Canada, nous intensifions notre action pour positionner les collèges et les instituts en tant que véritables intervenants d’excellence. Nous redoublons d’efforts dans des domaines essentiels, parmi lesquels la croissance verte, l’inclusion sociale et le développement des compétences pour la nouvelle économie. Nous promouvons également le bien-être étudiant, en particulier pour des questions cruciales telles que le logement et l’intégration des étudiants internationaux dans nos collectivités. Nous sommes déterminés à apporter des contributions substantielles et dynamiques ayant un impact positif sur les individus, les collectivités et la planète.

Intéressons-nous maintenant de plus près aux éléments stables et robustes ainsi qu’à ceux qui évolueront dans les collèges et les instituts en 2024 :

Cultiver l’impact de la recherche appliquée
Avec leurs plus de 8 800 partenaires dans le cadre de projets de recherche appliquée sur une base annuelle, les collèges et instituts canalisent leurs efforts en fonction de la demande pour générer un impact bénéfique aux entreprises et aux organismes à but non lucratif du Canada.  Nous nous concentrerons principalement sur l’amélioration de la compétitivité et de la productivité dans des domaines essentiels, tels que le projet d’une économie carboneutre. Apprenez-en davantage sur nos activités de recherche appliquée.

S’adapter pour développer les compétences du 21e siècle
Les collèges et instituts continueront à intégrer le changement pour aider les apprenantes et apprenants à acquérir les compétences les plus pointues et les plus demandées. Les compétences liées au développement durable, aux énergies renouvelables, aux pratiques écologiques et à d’autres domaines critiques tels que l’intelligence artificielle, la cybersécurité (et la littératie numérique en général) entreront en ligne de compte en 2024. Lisez-en plus sur la littératie verte.

Faire face au défi du logement étudiant
En dépit d’une aide gouvernementale limitée, les collèges et instituts seront en 2024 à l’avant-garde des initiatives prises pour relever les défis en matière de logement étudiant. De nouveaux partenariats et des solutions innovantes nous permettront de stimuler la création de logements étudiants tout en continuant à plaider en faveur d’une approche holistique pour répondre à la demande de logements étudiants. Et ce, tout en s’inscrivant dans la démarche plus large du Canada visant à résoudre la crise du logement qui sévit au pays. Apprenez-en davantage sur notre rôle dans le domaine du logement étudiant. 

Gérer la croissance des étudiants internationaux
Avec l’engouement persistant autour des étudiants internationaux, nous nous attachons à améliorer leurs expériences et leurs contributions. En même temps, nous préservons l’intégrité du système et protégeons l’image de marque durement gagnée de notre pays à titre de destination privilégiée pour l’enseignement postsecondaire. Cela implique une amélioration des services de soutien, la promotion de l’intégration culturelle, la mise en place d’environnements enrichissants et inclusifs, et la recherche de solutions durables et intégrées en faveur de la croissance à tous les niveaux de gouvernement. Apprenez-en davantage sur nos recommandations visant à améliorer le Programme des étudiants étrangers. 

Cultiver notre impact par le biais de partenariats
Riches de plus de 40 ans d’expérience dans la gestion de projets nationaux et internationaux, nos capacités en la matière ont un impact sur la société. CICan continuera à positionner ses membres comme des fournisseurs de solutions essentielles pour relever certains des défis économiques, environnementaux et sociétaux. En collaboration avec le gouvernement, les employeurs et d’autres partenaires, nous identifierons et abordons des enjeux dans des domaines tels que les métiers spécialisés, les soins de santé, le développement international, les industries vertes, la réalité virtuelle, l’équité, la diversité et l’inclusion. Apprenez-en davantage sur notre portefeuille de programmes.

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28 novembre 2023

Réflexions de départ de notre présidente-directrice générale sortante, Denise Amyot

Chers amies et amis, collègues et membres de la communauté de CICan, 

Je suis aujourd’hui à l’aube d’un nouveau chapitre de ma vie et je me sens remplie de gratitude et de réflexion.   

Au cours des dix dernières années et demie, j’ai eu l’incroyable privilège de guider cette extraordinaire association qui joue un rôle essentiel dans l’avancement du travail accompli par ses membres partout au pays.  

Beaucoup d’entre vous le savent, les adieux ne sont pas chose facile pour moi. La décision de renoncer à un troisième mandat en tant que présidente-directrice générale de CICan a été extrêmement difficile à prendre. Préalablement à ma venue ici, ma carrière diversifiée a couvert trois provinces. J’ai eu le privilège d’exercer des fonctions à plusieurs titres, depuis le gouvernement territorial à Yellowknife jusqu’à des postes au sein du gouvernement fédéral dans de multiples domaines, allant de l’enseignement à des postes de haut niveau à la fonction publique fédérale.  

Depuis le début de mon entrée en poste, je suis profondément touchée par l’impact transformateur des collèges et des instituts sur les individus et les collectivités.

Dès mon enfance, mes parents n’avaient de cesse de souligner l’importance de l’enseignement supérieur. Bien qu’ils n’aient eux-mêmes jamais fréquenté un collège, voire l’école secondaire, j’ai été témoin de leur engagement en faveur de l’apprentissage tout au long de la vie. De fait, ils ont pu bénéficier de cours à un stade plus avancé dans leur vie pour faire progresser leur carrière. Je pouvais en effet observer ma mère étudier assidûment le soir pour préparer un programme de gérontologie nécessaire à l’obtention d’un nouvel emploi, ou bien encore voir mon père exploiter les possibilités de l’ÉRA (évaluation et reconnaissance des acquis) pour faire progresser sa carrière d’ouvrier dans le secteur de l’imprimerie. Voilà qui illustre parfaitement l’importance du travail acharné et la valeur incontournable de l’éducation. Leur dévouement au travail et leurs conseils m’ont incitée à être la première de ma famille élargie, tant du côté maternel que du côté paternel, à entamer des études postsecondaires.

Avec le recul, ce sont toutes ces expériences personnelles et professionnelles, ainsi que mes activités de bénévolat, qui m’ont préparée à mon passage à CICan.  

En dix ans et demi à CICan, nous avons non seulement grandi en tant qu’association, mais nous avons également contribué à la croissance de nos membres. Grâce à nos activités de plaidoyer, au renforcement des capacités, aux initiatives en faveur des connaissances et à la mise en œuvre de nombreux programmes nationaux et internationaux, nous avons accompli de véritables prouesses.

Lorsque j’ai pris mes fonctions, consciente de l’incroyable potentiel de CICan, j’aspirais à son essor. Je voulais rendre l’association attrayante pour notre personnel et nos membres. Je voulais aussi qu’elle soit reconnue en tant que partie prenante majeure par le gouvernement fédéral. Je suis enchantée que mes aspirations aient abouti et que nous ayons connu une croissance exceptionnelle. Quelques exemples parmi d’autres : 

  • Notre équipe a triplé de taille alors que notre portefeuille de projets a quintuplé pour atteindre une valeur de près d’un demi-milliard de dollars, le tout au bénéfice de nos membres.  
  • Nous étions 125 membres au départ. Aujourd’hui, nous sommes fiers de compter 140 membres. malgré la fusion de deux collèges pour n’en former qu’un.  
  • Le nombre d’étudiants internationaux a augmenté de façon phénoménale, atteignant des centaines de milliers dans le réseau collégial. Nous représentons le plus grand secteur pour les étudiants internationaux.  
  • Nous avons été reconnus comme l’un des Meilleurs employeurs de la région de la capitale nationale en 2023 et avons entamé notre quatrième année avec un régime de retraite.  
  • Nous sommes fiers d’avoir adhéré au Défi 50-30 à l’automne 2020 pour devenir l’un des cinq partenaires de l’écosystème choisis par le gouvernement du Canada pour porter ce défi. 
  • Notre engagement en faveur des objectifs de développement durable (ODD) nous a valu le grand prix de la World Federation of Colleges and Polytechnics, de même que notre série d’instituts de leadership.   
  • Nous sommes à l’origine du Protocole sur l’éducation des Autochtones, ce dernier soulignant l’importance des structures et des approches nécessaires pour faire progresser l’éducation autochtone. Il a été signé par 70 de nos membres.

Les réalisations et les moments de joie sont innombrables et me tiennent à cœur. Il a été particulièrement gratifiant d’assister à l’évolution de mon personnel, à la croissance de l’association et à leur reconnaissance dans les cercles gouvernementaux. Il est tout aussi valorisant de voir la transformation et la confiance accrue des participantes et participants à nos instituts de leadership. Nos réalisations nationales et internationales sont une source de grande fierté. Qui plus est, nos activités de plaidoyer ont été très fructueuses. Cela a été particulièrement le cas pendant les années difficiles de la pandémie de COVID-19, alors que nous collaborions avec 22 ministères fédéraux. 

Je suis très heureuse que nous ayons réussi à mettre en place une association plus durable, plus inclusive et plus interconnectée que jamais. Je pourrais ainsi continuer à énumérer nos réalisations, mais il me faut reconnaître que rien de tout cela n’aurait été possible sans le dévouement et l’engagement indéfectibles de l’équipe de CICan, du Conseil d’administration et de nos estimés membres. 

C’est ici l’occasion de reconnaître les contributions de toutes celles et de tous ceux qui ont permis à ces réalisations de voir le jour. Il est difficile d’exprimer sa gratitude, au vu de la multitude d’individus méritants. Je dois cependant remercier tout particulièrement mon exceptionnelle équipe, le personnel de CICan qui se dévoue sans compter. Votre passion, vos efforts incessants et votre soutien inébranlable ont été les piliers de notre réussite collective. Votre engagement sans défaut à l’égard de notre mission commune et votre poursuite incessante de l’excellence, quels que soient les défis à relever, ont été tout simplement exceptionnels.  

J’adresse mes remerciements les plus sincères à tous les membres qui ont siégé au Conseil d’administration ces dix dernières années et demie. Votre fidélité, votre confiance en moi, votre soutien et vos conseils judicieux ont été des plus précieux. Je salue votre volonté de voir au-delà du statu quo et votre engagement envers nos objectifs collectifs. 

À vous, nos membres, qui êtes le cœur et l’âme de CICan, j’exprime ma plus profonde gratitude. Sans vous, CICan n’existerait même pas. Merci de nous avoir accompagnés au cours des 52 dernières années, de nous avoir permis de défendre vos intérêts et d’avoir eu un impact positif sur la vie de tant d’individus au sein de vos établissements. Vos actions ont non seulement permis à vos collectivités de progresser, mais elles ont également contribué à un monde meilleur. 

Je suis optimiste quant à la poursuite de la croissance et la robustesse du secteur. La dynamique acquise ensemble au cours de la dernière décennie nous permet d’envisager des résultats encore plus brillants dans le futur. Le réseau des collèges et instituts porte une attention sans faille à l’excellence, à la diversité et à la responsabilité sociale. Il est donc bien positionné pour jouer un rôle central et façonner l’avenir de l’enseignement postsecondaire au Canada. Outre ces considérations, je suis convaincue que notre secteur continuera à jouer un rôle déterminant. Il contribuera à la prospérité économique du Canada, encouragera l’innovation et préparera la prochaine génération de chefs de file et de membres actifs dans nos sociétés. 

Quant à moi, je continuerai sur ma lancée et j’apporterai ma pierre à l’édifice. Je siégerai à des conseils d’administration aux niveaux national et international. J’aime toujours autant l’apprentissage des langues et je reste passionnée par le leadership et le coaching, domaines dans lesquels je viens de lancer mes propres services de consultation. Et, bien entendu, je me réjouis de voyager et de découvrir de nouveaux endroits avec mon conjoint. J’aspire également à voir ma famille, mes petits-enfants et mes amis bien plus souvent. 

Ce fut un honneur et un privilège de travailler avec vous toutes et tous. Merci de m’avoir permis de réaliser mon plein potentiel et de faire de mon passage à CICan une expérience aussi riche.    

Longue vie à CICan et au réseau des collèges et instituts! 

Denise 

Ressources connexes : 

Distinctions récentes :

Denise exprime sa profonde gratitude pour les prix et distinctions qui lui ont été décernés récemment :

22 novembre 2023

Bâtir un avenir meilleur : le rôle des collèges et instituts dans le logement étudiant

Le logement étudiant au Canada est en pleine crise. Les loyers augmentent, les options de logement abordable se raréfient et la population étudiante des collèges et instituts afflue, avide d’apprendre et d’avoir un impact positif sur notre économie. Il en résulte que nombre de ces étudiantes et étudiants vivent dans des lieux inadéquats, inabordables ou inappropriés à leurs besoins. Ces circonstances de vie, pour le moins médiocres, peuvent affecter non seulement leurs résultats scolaires, mais aussi leur santé et leur bien-être en général (source, 2019). Et ce n’est un secret pour personne que cette crise, comme tant d’autres, touche de manière disproportionnée les groupes en quête d’équité. Elle exacerbe les inégalités existantes et entrave l’accès à une éducation de qualité et donc à des débouchés professionnels valorisants.

Fort heureusement, les collèges et instituts reconnaissent que des logements étudiants sécuritaires, accessibles et abordables vont au-delà de la simple commodité. Ils sont indispensables à une éducation inclusive et de qualité. C’est la raison primordiale pour laquelle nous retroussons nos manches et plongeons tête la première pour établir de nouveaux partenariats et mettre en œuvre des solutions innovantes et pratiques. L’objectif est de permettre ainsi la conception, l’approbation et la construction rapide de nouveaux logements étudiants. Par exemple :

  • Le Cégep de Rivière-du-Loup travaille en collaboration avec la Commission scolaire de Kamouraska sur un projet de résidence étudiante. Il a mis au point un répertoire de toutes les offres de logement étudiant disponible.
  • Le Niagara College triple ses logements sur le campus dans le cadre de son nouveau plan directeur, lequel prévoit également des rénovations et des améliorations des résidences existantes sur le campus.
  • Les Humber College, Loyalist College et Georgian College ont tous conclu des partenariats pour mettre en relation les étudiantes et étudiants à la recherche de logement abordable avec des aînés ayant un espace disponible.
  • Le Vancouver Community College prévoit de réaménager sa propriété d’East Vancouver pour y inclure à la fois de nouveaux espaces éducatifs et une série de tours résidentielles de 25 étages au maximum, lesquelles pourraient accueillir plus de 3 300 logements.
  • Le Conestoga College utilise les recettes provenant des droits de scolarité des étudiants internationaux pour construire, acheter, louer ou rénover des bâtiments dans la région de Kitchener et y accueillir ses étudiantes et étudiants. Le collège a récemment acheté un immeuble de 12 étages dans le centre-ville de Kitchener pour l’utiliser comme résidence étudiante. Il a également acheté un immeuble de cinq étages à quelques rues du campus de Waterloo.
  • Le Selkirk College a initié un projet de construction de logements étudiants de 112 lits sur le campus de Castlegar et de 36 unités sur le campus Silver King de Nelson, dans le but d’améliorer les résultats des apprenants et de renforcer les collectivités.

Mais notre rôle ne se limite pas aux solutions de logement étudiant. Nous nous attaquons également aux pénuries de main-d’œuvre dans les secteurs mêmes qui sont responsables de la construction des logements nécessaires à la population canadienne. Nous offrons en effet une large gamme d’expériences d’apprentissage pratique et de

Plus remarquable encore, ces programmes ont un impact positif avant même la diplomation. Prenons l’exemple du partenariat innovant entre le Mohawk College et CityHousing Hamilton (CHH). Dans le cadre de cette collaboration, soixante-trois étudiantes et étudiants du programme de technicien en ingénierie de la construction et de la rénovation de bâtiments du Mohawk College acquièrent une solide expérience d’apprentissage en milieu de travail dans le cadre d’un projet d’apprentissage par le service de 112 heures. Ce projet contribue à offrir des logements abordables aux personnes qui vivent et travaillent dans cette collectivité diversifiée qu’est Hamilton. Quant au Holland College, il s’est associé au gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard et à l’Association de la construction de l’Île-du-Prince-Édouard pour inciter les étudiantes et étudiants des programmes de charpenterie, d’électricité de construction et de plomberie à construire 32 minimaisons pour les habitants de la province figurant sur le registre des logements sociaux.

Pourtant, malgré ces efforts remarquables, la réalité reste que la crise du logement s’étend au-delà de la population étudiante. Elle est façonnée par une multitude de facteurs qui échappent au contrôle des collèges et instituts. C’est pourquoi nous plaidons en faveur d’une approche holistique pour répondre aux besoins de logement étudiant dans le cadre d’une réponse globale à la crise générale du logement au Canada. Nous recommandons au gouvernement d’investir 2,6 milliards de dollars sur trois ans dans un nouveau Programme de prêts et subventions pour le logement étudiant. Cette initiative permettra d’apporter une aide financière aux collèges et instituts pour la création de 40 000 lits étudiants partout au pays. Nous recommandons également au gouvernement de veiller à ce que les besoins spécifiques des étudiantes et étudiants en matière de logement soient pris en compte dans les politiques, la collecte de données et les programmes du gouvernement fédéral.

Pour en savoir plus sur nos recommandations, consultez notre déclaration publiée à l’occasion de la Journée nationale de l’habitation, le 22 novembre.

 

16 octobre 2023

Dialogue d’adieu avec Denise Amyot, Réflexion sur le passé et perspectives d’avenir

Dans cet épisode spécial de notre balado, nous nous entretenons avec Denise Amyot, cette dirigeante visionnaire qui a modelé la trajectoire de Collèges et instituts Canada (CICan) au cours des dix dernières années.  

Dans cette conversation intime et introspective, Denise nous fait part de ses idées, de ses pensées et de ses souvenirs les plus chers, tout en évoquant les étapes et les réalisations les plus marquantes de son mandat à CICan. Elle brosse également un tableau vivant de ses ambitions et de ses aspirations pour l’avenir de CICan, nous laissant inspirés et enthousiastes à l’idée des pages qui restent à écrire. Mais aussi, sa passion indéfectible pour l’apprentissage et la durabilité se mêle tout naturellement à la conversation. Elle nous y dévoile comment ces éléments sont devenus la clé de voûte de son leadership transformateur pour CICan. 

Ne manquez pas cette occasion d’écouter Denise et de rendre hommage à son legs. 

À écouter sur : 

Amélie Cantin :

Bonjour et bienvenue à tous !

Je m’appelle Amélie Cantin et je travaille pour Collèges et instituts Canada, le plus grand réseau de l’éducation postsecondaire au pays. CICan – comme nous l’appelons pour faire plus court – s’occupe de défense d’intérêts, de renforcement des capacités et de promotion du savoir dans le but de renforcer les collèges, les instituts, les cégeps et les écoles polytechniques publics du Canada.

Le balado d’aujourd’hui est bien particulier. Nous avons le grand privilège de nous entretenir avec notre présidente et directrice générale, Denise Amyot, qui, après plus d’une décennie à la barre de CICan, a annoncé plus tôt cette année son départ de l’organisation pour ce qu’elle appelle une « non-retraite ».

Denise est une personne remarquable qui a joué un rôle crucial dans le parcours de CICan. Elle est la septième personne, la première femme et la première francophone à être nommée à la présidence et direction générale, en 2013. Depuis son arrivée, l’organisation a grandement bénéficié de ses vastes connaissances et de son expertise qu’elle a acquises au cours d’une brillante carrière dans les secteurs public et à but non lucratif.

Sous sa direction, CICan s’est considérablement développée. Nous avons triplé de taille et monté un portefolio de projets nationaux et internationaux de près de 500 millions de dollars. Dernièrement, l’organisation a été classée comme l’un des meilleurs employeurs de la région de la capitale nationale, ce qui témoigne de l’engagement inébranlable de Denise à créer un milieu de travail sûr, inclusif et accueillant qui répond aux besoins de son personnel.

Aujourd’hui, nous allons plonger dans ses souvenirs, parler de ses réalisations et des étapes importantes de sa carrière, et lui donner l’occasion de nous livrer ses réflexions sur un plan plus personnel.

Sans plus attendre, je souhaite la bienvenue à Denise Amyot, actuelle présidente et directrice générale de CICan.

Bienvenue Denise!

Tout d’abord, Denise, vous avez mentionné à plusieurs reprises qu’il ne s’agissait pas exactement d’une retraite, mais plutôt d’une non-retraite. Pouvez-vous nous dire ce que vous entendez par là ?

Denise Amyot :

Alors, ce que j’ai voulu dire, Amélie, par non-retraite, pour moi, c’est tout simplement un autre chapitre qui commence. Je vais être active et pour moi, c’est important de m’impliquer dans différents dossiers qui me passionnent.

Entre autres, je vais continuer à siéger sur des conseils d’administration, tant au niveau national qu’international. Je vais aussi poursuivre la formation en leadership axée sur le coaching à des groupes comme j’ai fait auparavant ici au Canada ou encore au Sénégal et en Tunisie. Il y a quelques jours, j’ai d’ailleurs fondé une compagnie à cet effet-là. Je veux continuer à mieux maîtriser mon espagnol pour être capable de parler plus librement et poursuivre naturellement mon apprentissage de l’arabe. Je dois te dire que c’est l’arabe me donne beaucoup de fil à retordre. Ce n’est pas possible comment c’est difficile. Je veux aussi poursuivre ma passion. Tu sais, quand j’étais ici, toute la question des ODD puis des ESG, les facteurs environnementaux, sociaux, puis la gouvernance, ça a toujours été une passion. Alors, je vais poursuivre là-dedans. J’ai pris de la formation et puis là je veux voir comment je peux intégrer ces aspects là au sein des conseils d’administration dont je vais faire partie.

Ça fait 46.5 années que je travaille à temps plein. Alors, ce qui est certain, c’est que je ne cherche pas et je ne prendrai pas un autre emploi à plein temps. Je veux voyager, je veux faire de la voile, pas juste quelques jours ou encore une semaine ou deux à la fois. Ce que je veux, c’est une espèce d’équilibre là, pour pouvoir avoir du bon temps, mais aussi redonner à ma communauté. Je vais donner une analogie de voile et c’est ce que j’ai écrit dans mes messages de départ. En ce moment, j’ai l’impression que c’est le temps de lever l’ancre et d’aller au gré du vent parce qu’il va y avoir des choses qui vont arriver, puis je veux avoir la flexibilité de pouvoir ajuster mes voiles au besoin et vraiment continuer à apprendre.

Quand on travaille au sein de l’association, on apprend tous les jours et j’ai une soif d’apprendre. Alors, ça va être important pour moi de continuer à apprendre puis de passer du temps avec ma famille, avec mes amis. Alors une non retraite, Amélie, c’est tout ça, c’est d’aller vers d’autres apprentissages, faire des nouvelles découvertes et d’être ouvert.

Amélie Cantin :

A ce qui parait une très belle imagerie avec les bateaux de voiles. Mais parlons-en de cette grande transition à venir. Comme vous l’avez mentionné, vous avez connu une belle et longue carrière à des postes exigeants pour ceux qui vous connaissent bien, c’est très clair que ralentir, ce n’est pas naturel chez vous. Qu’est-ce que cette transition suscite en tant que sentiment et des réflexions ?

Denise Amyot :

Dire non à un troisième mandat a été la décision la plus difficile que j’aie jamais eue à prendre parce que j’adore ce que je fais. Je crois dans notre mandat, j’aime mon équipe, et j’aime nos membres. Le secteur des collèges, c’est passionnant, il se passe toujours quelque chose, c’est vaste, ça va de A à Z et ça revient de Z à A. C’est complexe ! Je disais tantôt, j’apprends tous les jours, puis j’ai l’impression que dans notre travail, on fait une différence. Alors, c’est pour ça que c’est difficile. C’est difficile de partir parce que j’ai aussi l’impression que notre secteur n’a jamais été aussi fort et aussi crucial pour l’avenir du pays. Le secteur des collèges est un secteur qui collabore ensemble. On pense durabilité, on pense inclusion, on vit l’inclusion, on vit la durabilité et c’est des secteurs importants pour moi. Alors, c’est pour ça que c’est difficile de partir.

Quand je regarde à l’impact qu’on a, pas juste au Canada, mais aussi à l’international, ça fait que c’est plus difficile. On est dans un temps extraordinaire, puis quand ça va bien, tu ne veux pas partir, mais c’est aussi un bon temps pour partir. Et, pour moi, ce qui est important, c’est de voir tout ce qu’on fait au niveau des compétences des gens, des compétences de nos membres. On fait beaucoup de développement des capacités, puis on a un impact dans les communautés en passant par nos membres. Quand je regarde tout ce qu’on fait, puis moi, je suis une espèce de touche à tout, ça veut dire que c’est un terrain de jeu extraordinaire parce que ça change tout le temps. Tu ne t’ennuies pas alors ce serait bien plus facile de rester. Mais je sais que ce n’est pas sage de rester. Je sais que c’est le temps de passer à autre chose, parce que je crois fermement que chaque personne qui arrive, apporte différents aspects et c’est important de savoir quand partir.

Amélie Cantin :

Une chose est claire Denise, votre passion est palpable. Je sais que ça va être difficile pour vous, mais est-ce que vous pouvez nous partager un moment ou une réalisation pendant votre mandat ici à CICan, qui vous a été particulièrement chère ? Et pourquoi ce moment était si marquant pour vous? Je sais que c’est difficile de choisir un moment, mais…

Denise Amyot :

C’est très difficile. Je ne peux pas dire juste un parce qu’il y en a eu tellement. Le premier, je ne peux pas ne pas parler de celui-là, c’est de voir les gens dans mon équipe qui se sont transformés. Ils ont grandi, ils ont occupé des nouveaux postes qu’eux-mêmes ne croyaient pas pouvoir faire au début. Ça c’est une grande satisfaction et ça fait du bien de voir de la relève.

Il y a eu aussi au cours des années, je me rappelle, quand on a commencé à parler du Protocole d’éducation autochtone. Quand on a fini par avoir un produit après deux ans, c’était une grande réussite. Pourtant le protocole, il y a sept lignes, mais ça a pris deux ans. Je me disais, bien, quand est ce qu’on va le sortir ? Et puis, les gens me disaient toujours, mais Denise, ce n’est pas prêt, il y a encore de la consultation. Finalement, avec du recul, je m’aperçois que c’est important, ce temps-là, parce qu’il fallait donner le temps de s’assurer que nos membres pouvaient vivre avec chacun des mots qu’il y avait dans ce protocole là et que ça allait être un document qui allait nous aider pour l’avenir, qui allait nous aider à faire grandir l’éducation autochtone. Puis là, le fait qu’on a 74 de nos membres qui l’ont signé volontairement, oui, j’aimerais que ça soit tous les membres, mais parfois les gens doivent prendre le temps. C’est drôle parce que, ceux qui le signent en dernier auraient pu le signer il y a quatre ans, mais c’est qu’ils voulaient être beaucoup avancés. Alors, ils sont tellement rendus loin quand ils le signent, c’est incroyable ! Mais on sait que quand on le signe, ce n’est jamais fini. C’est un peu comme les arbres qui ne perdent pas leurs feuilles parce qu’ils se renouvellent quand même.

Comment est-ce que je pourrais parler des dix dernières années sans parler de la période Covid ? Moi, je suis contente d’avoir travaillé pendant cette période-là. Il y en a qui me disent, je veux oublier la période Covid parce que ça a été difficile. Oui, ça été difficile, ça serait faux de dire que ce n’était pas difficile. Travailler des 16 h par jour, ce n’était pas rare. Mais, comme association, on avait le choix d’être des victimes, essayez de garder une espèce de statu quo, ou bien encore de saisir les opportunités, d’être à l’écoute de nos membres et de voir ce qu’était leurs besoins, puis d’ensuite de revendiquer ça avec les ministères fédéraux et d’inventer des nouveaux projets. En bout de piste, on a travaillé avec 22 ministères fédéraux. Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas ça. Ce que je me suis aperçu avec la Covid, non seulement on a développé plein de projets pour nos membres, mais on est devenu un incontournable. On est, nous autres, le plus grand réseau post-secondaire au pays et on est impliqué dans plein de dossiers, plein de programmes. Et ce qui est arrivé, c’est que la Covid a accéléré notre croissance à nous parce qu’on a choisi de le faire. Il y a beaucoup d’organisations qui sont devenues plus petites ou même qui sont disparues. Nous, ce n’est pas ça qui est arrivé et je suis très fier de ce qu’on a fait comme équipe parce que l’équipe ne lâchait pas, l’équipe était derrière. Et puis, on a toutes les raisons du monde d’être fiers tout le monde de ce qu’on a fait pendant la covid parce qu’on en récolte les fruits maintenant.

Il y a finalement eu le moment fatidique quand le rapport du Canada sur ses résultats au niveau des objectifs de développement durable est sorti. Ce n’était pas un moment heureux. Quand j’ai lu ce rapport-là, je me suis dit, Wow, le Canada ! Un pays qui fait partie du G7, du G20, l’OCDE, mais on a des résultats comme ça ? Qu’est ce qui se passe ? Je me suis dit, nous autres, on est partout au Canada. Donc, nous autres, on peut faire quelque chose. Si on voulait que les résultats soient différents, il fallait que nous, Collèges et instituts Canada, on s’implique parce que nous, on a 700 campus ou endroits satellites partout à travers le Canada. Ça veut dire qu’il n’y a pas grand monde qui peut faire ce que nous on peut faire qui touche les communautés qu’on touche. Et maintenant, on a 54 membres qui ont embarqué dans cette aventure de travailler sur l’accord des objectifs de développement durable. Ça me fait chaud au cœur. Ça ne veut pas dire qu’on va tout atteindre les résultats, mais nous, on va avoir contribué à améliorer les résultats du Canada au niveau des objectifs de développement durable.

Je vais juste finir par quelque chose à l’interne parce que c’était un de mes objectifs en arrivant ici. C’est la question d’avoir une pension pour mes employés. Il y en a pour qui c’est, voyons, c’est quoi ça, là ? Mais pour moi, moi j’ai un père qui m’a dit quand j’avais 15 ans, 16 ans, 18 ans, 20 ans, à chaque année, j’entendais l’importance d’avoir un emploi où il y avait une pension et l’importance de prendre des régimes d’épargne retraite. Pour moi, ça fait longtemps que je prends des régimes d’épargne retraite. Mais, quand je suis arrivé ici, j’ai réalisé que mes employés n’avaient pas de plan de pension et ça me dérangeait. J’en avais déjà un, j’en avais un du fédéral, mais je ne pouvais pas concevoir que mes employés n’en aient pas. Alors, ça a pris du temps, ça a pris presque 7ans-8 ans, et on essayait avec différentes organisations, différentes compagnies, puis on se faisait toujours dire non, vous êtes trop petits, non, ce n’est pas suffisant. Finalement, on a fini par trouver une firme qui a nous accepté parce qu’on pouvait entrer avec leurs critères. Il a fallu que les employés soient d’accord. Je pense qu’on avait un employé qui avait dit non, mais c’était la majorité, naturellement, qui a voté oui. Donc, je suis fier de dire ça fait 4 ans déjà où les employés peuvent dire qu’ils contribuent à un plan de pension.

Ça fait que je m’excuse, Amélie, j’ai parlé longtemps. Il y en a plein d’autres choses que je pourrais nommer, mais je vais m’arrêter ici à cause du temps.

Amélie Cantin :

Je veux juste souligner aussi, sous votre tutelle, que CICan a gagné deux prix de meilleur employeur, je pense que ça vaut la peine de souligner toutes ces réalisations-là. C’est tellement de belles réalisations. J’aimerais aussi vous dire qu’en tant qu’employé à CICan, merci de l’héritage que vous nous laissez ici. Ça fait une grosse différence dans nos vies. En repensant à toutes vos belles années ici à CICan, c’est quel a été, selon vous, le changement ou la transformation la plus importante au sein de l’organisation ou au sein du secteur dans son ensemble ?

Denise Amyot :

Je ne peux pas dire juste une encore parce qu’il y a eu tellement de choses dans les dix dernières années. Si tu me permets, je vais t’en donner 3 qui, selon moi, sont cruciales pour notre futur comme secteur.

Le premier est un retour pour moi avec le rôle que j’ai joué avec le Conseil des compétences du futur, avec le ministère de Développement de Ressources humaines et du Développement social. C’était toute la question de la formation tout au long de la vie. Je trouve qu’il y a eu un énorme mouvement. Les gens qui étudient dans nos institutions, leur moyenne d’âge c’est 27 ans. Ce n’était pas ça il y a dix ans et pour moi, c’est positif, ça. Parce que, avant, on parlait, on étudiait à l’élémentaire au secondaire, ensuite on s’en allait au post-secondaire, puis ensuite les gens allaient travailler. Mais là, pour moi, quand je sais que l’âge moyenne est 27 ans, ça veut dire qu’on revient parce qu’on n’est pas content de ce qu’on fait. On revient parce qu’on veut acquérir des compétences qui sont plus avancées. On revient parce qu’on veut changer de parcours. Et pour moi, c’est tellement positif, ce changement-là, parce que ça veut dire que les gens continuent toujours à apprendre. Les gens veulent se mettre à jour. Les gens savent que c’est une façon de se protéger, à garder son emploi et à accéder à d’autres postes, à accéder à d’autres responsabilités ou aller dans un autre secteur. Mais il y a encore des choses dans ça, dans cette formation tout au long de la vie, qui ne sont pas là encore et qui, selon moi, vont devoir arriver.

Et en ce moment, un étudiant qui arrive, la plupart du temps, ils doivent faire, à moins qu’ils aient fait un processus de reconnaissance des acquis et doivent suivre toutes les étapes de leur programme. Moi là, je rêve du collège qui va dire Moi, tout étudiant qui arrive chez nous va être évalué selon ses compétences et en fonction du domaine où il veut étudier. Et puis là, il n’aurait qu’à compléter ce qui lui manque. Donc il ne passerait pas son temps à être obligé de suivre des cours sur des choses qui sait déjà. Parce que pour moi ce n’est pas une bonne utilisation du temps des gens ça. Je rêve aussi du collège où tu vas pouvoir commencer n’importe quoi, pas juste au début d’un des trois semestres. Déjà, les gens me disent, Denise, c’est fantastique que les collèges tu puisses commencer et à trois endroits différents dans l’année et parfois même à quatre. Mais moi je rêve vraiment du jour où moi je peux commencer en octobre, où je peux commencer en novembre. Je n’ai pas à attendre en janvier. Puis l’autre chose toujours liée à la formation tout au long de la vie, c’est : pourquoi nos collèges n’offrent pas à leurs gradués, en guise de cadeau de graduation, un cours gratuit que leurs gradués peuvent prendre dans les cinq premières années de leur graduation. Ça, ce serait une façon de continuer à les attacher à nos institutions. Et ça peut devenir des personnes ressource pour les étudiants. Ça peut devenir des ambassadeurs pour nous parce qu’on garde le lien avec eux, -mêmes ceux qui ont des fondations, ça peut les aider. Alors je pense qu’il reste des choses à faire de ce côté-là.

L’autre chose dans les dix ans il y a toute la question de la technologie parce que la technologie a transformé tous les secteurs où nous, on forme des étudiants. Donc il a fallu adapter nos programmes. Mais il y a aussi la façon qu’on fonctionne dans les collèges avec la technologie. Je pense à l’intelligence artificielle qui a commencé à entrer dans nos vies, dans nos institutions et ça va bouleverser, c’est certain. Et moi, je vois ça de façon positive parce que je pense que ça va ouvrir des possibilités, ça va ouvrir des possibilités pour mieux appuyer les groupes les plus vulnérables. Ça va nous aider à appuyer la rétention, donc d’identifier les gens à risque tôt, au lieu que ça soit à la fin du semestre puis il est trop tard pour aller les appuyer. Naturellement, pour ça, ça va dépendre de comment on va bien gérer l’intelligence artificielle. Puis je vais juste donner un exemple de comment la technologie influence en ce moment. Je pense juste à nos outils. On a presque 200 outils qu’on a développés en réalité virtuelle dans différents domaines de la santé. Puis je me dis ça veut dire qu’un étudiant est capable de pratiquer plusieurs fois avant de le faire pour le vrai, avec une vraie personne. Et pour moi, ça, ça fait partie d’une transformation extraordinaire, parce que ça veut dire qu’on va pouvoir mieux développer les compétences et tout le monde va pouvoir en profiter.

Je regarde juste avec la Covid comment la formation en ligne a eu une percée fulgurante pour le monde de l’éducation. Puis ça ne fait que commencer. Alors tout ça pour dire que la technologie, pour moi, c’est vraiment un aspect qui a transformé les dix dernières années, mais qui va continuer à les transformer.

Puis l’autre que je dirais, je ne peux pas ne pas parler de développement durable parce que pour moi, en tant que biologiste, naturellement, ça fait partie de mon ADN et en plus d’écologiste, ça en fait partie. Et alors c’est devenu pour nous dans les collèges puis les instituts, c’est un incontournable maintenant, là. Peu importe les programmes où on enseigne, peu importe la formation qui est donnée, il faut insérer des éléments et des pratiques durables. Qu’on parle d’art culinaire, qu’on parle de construction ou qu’on parle de technique d’architecture, il faut intégrer ces éléments-là. On sait que déjà nos membres ont au-dessus de 1000 programmes spécifiques à tout ce qui est développement durable, en plus de l’insérer dans les autres programmes. Je regarde la façon dont on opère comme institution dans les collèges, qui est différente de ce que c’était il y a dix ans, la façon dont on construit les nouveaux édifices. Puis en plus, je pense aux étudiants, les étudiants demandent ça, les étudiants sont prêts à choisir une institution en fonction de son engagement envers le développement durable. Donc, je pense que ce qu’on a vu opérer, ça ne va qu’augmenter. Puis la bonne nouvelle là-dedans, c’est que j’espère, j’espère qu’on va apprendre de ce que les autochtones nous ont appris et nous ont dit, c’est que quand on prend des décisions, il faut penser aux sept générations qui suivent pour s’assurer qu’on prend soin de la planète. On prend soin du territoire. Eux ont été là pendant des millénaires et en ont pris soin. Donc on peut apprendre de leurs pratiques.

Puis le dernier en tant que revendicatrice auprès du gouvernement fédéral, je ne pourrais passer sous silence la question de la recherche appliquée qui a tellement et tellement évolué dans les dix dernières années, non seulement au niveau du budget qu’on a été capable d’aller chercher, mais au niveau de l’impact sur les entreprises. Et je regarde juste dans les deux dernières années, il y a les activités des collèges en recherche appliquée ils ont augmenté de 26 %. Alors, c’est remarquable et ça, en bout de piste, qui en a profité? Ce sont les communautés, ce sont les entreprises, donc c’est le pays tout entier. Alors voilà, je sais que je ne me suis pas limité à une, mais il y en a tellement que je pourrais nommer.

Amélie Cantin :

Beaucoup de croissance, même s’il semble qu’il y a encore du cheminement à faire. Je ressens de l’optimisme de votre côté, donc c’est bien de le partager avec nous tous.

Amélie Cantin :

Donc, tout au long de votre carrière, Denise, vous avez défendu l’innovation et le progrès, donc votre passion pour la recherche appliquée est très claire. Pourriez-vous nous donner un aperçu de ce que vous pensez être l’avenir de l’éducation postsecondaire au Canada et du rôle essentiel que CICan et de ses membres, bien sûr, vont continuer à jouer dans le système ?

Denise Amyot :

Je pense que le futur est beau pour le secteur des collèges et des instituts. On est au bon moment. Il y a plein de changements et d’opportunités qui s’annoncent. Notre secteur, c’est un secteur en ébullition. Et puis, je crois vraiment qu’il va y avoir de plus en plus de gens qui vont être sensibilisés au rôle des collèges et à l’importance des collèges.

Je parlais tout à l’heure du rôle qu’ils jouent au niveau du développement durable, du rôle qu’on joue pour appuyer toute la transformation numérique, du rôle qu’on joue pour s’assurer que les gens continuent à développer des compétences, la recherche qu’on fait. Je ne fais que regarder notre nouveau projet qu’on a pour encourager la mobilité étudiante chez les étudiants pour s’assurer qu’ils vont développer des compétences qui vont les aider à rendre le Canada plus compétitif et qui, pour eux, vont leur rendre service dans leur travail. On est vraiment à un rôle charnière en ce moment et je crois que plus on va réussir à s’adapter aux tendances, plus on va innover dans la livraison des programmes, mieux on va être capable de préparer nos étudiants et s’assurer qu’ils vont pouvoir profiter des opportunités qui s’ouvrent.

Ce qui aide beaucoup les collèges, moi je suis toujours en admiration devant ça, c’est comment les collèges travaillent en collaboration. Dès mes premiers moments, je trouvais ça exceptionnel. Et là, je pars et je vois encore de la collaboration entre les collèges et c’est ça qui va nous rendre plus forts.

Amélie Cantin :

Il semble que l’habileté d’adaptation de notre système, son agilité, fait partie de la recette gagnante pour le futur du Canada. Je dirais.

Denise Amyot :

En effet.

Amélie Cantin :

Bon, pour finir, une dernière petite question, ce n’est peut-être pas la plus facile non plus, mais quel message ou conseil aimeriez-vous transmettre à nos auditeurs? En particulier ceux et celles qui vont vous accompagner dans votre aventure à CICan.

Denise Amyot :

Tu me donnes combien de temps ? 1 h ? Alors, premièrement, je veux dire merci. Un gros, gros merci à tous ceux qui contribuent à améliorer la vie : la vie des étudiants, la vie des gens, la vie des collectivités. Et ceux qui nous ont accompagnés, nous, à Collèges et instituts Canada au cours des 52 dernières années et ceux qui ont été avec moi dans les dix dernières années et demie. Sans eux, on n’aurait jamais fait ce qu’on aurait fait et on n’aurait pas réalisé les percées et on ne serait pas devenu l’incontournable qu’on est devenus.

Mes souhaits. Nous autres, on a un pays nordique. Donc, pourquoi on ne fait pas comme d’autres pays nordiques, comme la Finlande, la Suède, la Norvège, la Suisse aussi, en ce qui concerne toute la formation professionnelle et technique. Dans ces pays-là, il y a beaucoup plus de monde dans ce secteur. Dans ces pays-là, la productivité est plus grande à cause du nombre de personnes qui travaillent en formation professionnelle et technique. Ça veut dire que, dans un contexte comme celui-là, il y aurait une meilleure reconnaissance de la valeur et de l’importance de ce secteur. Je pense que ça servirait mieux notre économie, ça aiderait notre productivité, et ça aiderait beaucoup de jeunes qui, parfois, ils se dirigent vers des formations qui ne sont pas celles qu’ils ont le goût de faire, mais parce qu’ils sont poussés parfois par leurs parents à aller dans des domaines pour lequel ils ne sont pas passionnés. Alors, pour moi, ça serait important qu’on apprenne des pays nordiques pour voir comment on s’y prend pour augmenter cette estime de soi pour cette population qui s’en va en formation professionnelle et technique.

Je souhaite, naturellement, beaucoup plus de fond en recherche appliquée. J’en veux deux fois plus, trois fois plus. Faudrait que ça augmente à chaque période de 3 à 5 ans parce que, quand on regarde les projets qu’ils font, quand on regarde les emplois qu’ils créent, comment ils stimulent l’innovation, comment ils transforment des façons de faire, il faut qu’il y ait plus de recherche appliquée au pays. Il faut qu’on crée des réseaux, aussi, pour mettre ces centres de recherche appliquée ensemble pour qu’ils puissent échanger.

Il faut aussi que nos programmes de mobilité étudiante soient accrus pour qu’on envoie plus d’étudiants outre-mer, vivre des expériences d’une semaine et deux semaines, qui vont transformer leur façon d’être, qui vont les aider à avoir plus confiance en eux et qui vont les appuyer pour le reste de leur carrière à cause d’une semaine ou deux où ils ont été dépaysés, puis où ils ont réussi et ils ont appris à se dépasser.

Voilà ce que je souhaite. Je vais finir en souhaitant une longue vie à Collèges et instituts Canada parce que c’est une organisation extraordinaire, avec une équipe du tonnerre. C’est une équipe qui sert des membres qui font une différence dans la vie des gens et dans leur communauté. Finalement, vous pouvez compter sur moi pour continuer à être votre championne et à défendre vos intérêts. Merci pour tout.

Amélie Cantin :

Merci Denise, et merci à tous ceux et celles qui se sont joint à nous pour cet épisode spécial consacré à notre bien-aimée présidente-directrice générale, Denise Amyot.

Avant de terminer, au nom de CICan et de ses membres, je voudrais prendre un moment pour exprimer nos plus sincères remerciements et notre profonde gratitude à Denise pour son leadership exceptionnel et son dévouement envers la croissance et l’innovation. L’impact de Denise sur cette organisation et sur l’ensemble du secteur aura été inestimable.

Denise, nous n’avons aucun doute que vous continuerez à marquer positivement tout ce que vous entreprendrez.

Pour nos auditeurs, le dernier jour de Denise à CICan sera le 8 décembre. Merci de votre appui ainsi que votre participation soutenue. Nous espérons que vous avez trouvé cet épisode aussi intéressant que nous.

En regardant vers l’avenir et en attendant avec impatience l’arrivée de notre nouvelle dirigeante, nous demeurons fermement engagés dans notre mission : renforcer le réseau des collèges et instituts et à créer un avenir meilleur pour les individus et les communautés.

Restez à l’écoute pour nos prochains épisodes où nous partagerons d’autres perspectives et discussions passionnantes. Merci encore !

05 septembre 2023

Un aperçu du programme de plaidoyer de cet automne pour Collèges et instituts Canada

Les mois d’automne sont porteurs de dynamisme et d’énergie. Cette saison rime avec transformation et renouveau. Et c’est particulièrement vrai dans le secteur de l’enseignement postsecondaire, alors que les apprenantes et apprenants, les éducatrices et éducateurs et les administratrices et administrateurs entament une nouvelle année scolaire. Pour Collèges et instituts Canada (CICan), c’est le moment de réaffirmer notre volonté de créer un avenir meilleur pour les individus et les collectivités et d’intensifier notre programme de plaidoyer pour l’année à venir.    

Cette année, compte tenu de l’attention accrue que le gouvernement porte à la jeunesse, les objectifs de nos priorités prennent un nouvel élan. Nous concentrons nos efforts sur nos domaines prioritaires et mettons en œuvre des solutions pratiques qui renforcent la capacité de notre système à former des dirigeantes et dirigeants et des travailleuses et travailleurs confiants, résilients, issus de la diversité et prêts à relever les défis futurs et à propulser le Canada vers l’avant.    

Voici un aperçu de ces solutions, comme recommandé dans notre mémoire récemment présenté au Comité permanent des finances de la Chambre des communes dans le cadre des Consultations prébudgétaires en vue du budget de 2024 :  

  • Donner les moyens nécessaires pour aider : Les pénuries de main-d’œuvre persistent. C’est pourquoi nous continuons à nous assurer que nos membres reçoivent l’appui nécessaire pour jouer leur rôle critique qui est celui de préparer des travailleuses et travailleurs hautement qualifiés et prêts à affronter l’avenir. Nous demandons au gouvernement d’augmenter les investissements dans le mécanisme d’indexation du Transfert canadien en matière de programmes sociaux. Ce dernier aide les provinces et les territoires à financer des programmes sociaux essentiels tels que l’enseignement postsecondaire. 
  • Donner aux apprenantes et apprenants un espace de vie : Conscients de la gravité de la crise du logement au Canada, les collèges et instituts souhaitent vivement faire partie de la solution. Nous faisons pression sur le gouvernement pour qu’il intègre les besoins uniques des étudiants en matière de logement dans les politiques, les programmes et les données fédérales en la matière. Nous demandons également la mise en place d’un nouveau Programme de prêts et de subventions au logement étudiant. 
  • Accompagner les apprenantes et apprenants dans un contexte de mondialisation : Posséder des compétences mondiales est indispensable dans notre monde interconnecté d’aujourd’hui. C’est pourquoi nous plaidons en faveur de la continuité de programmes indispensables, tels que le pilote d’Expérience compétences mondiales. De plus, nous préconisons une augmentation de son financement afin de stimuler la mobilité étudiante sortante et de renforcer la position du Canada à l’international dans le domaine de l’éducation. 
  • Faire progresser la réconciliation : La réconciliation reste la clef de voûte de nos initiatives de plaidoyer. Nous continuons à nous attacher à obtenir des investissements substantiels dans des programmes tels que le Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire autochtones et dans des stratégies adaptées à l’enseignement postsecondaire des Inuits et des Métis, afin de stimuler la mobilité économique des Autochtones et d’enrichir le potentiel du Canada. 
  • Prendre soin de la santé mentale des apprenantes et des apprenants : La santé mentale des étudiantes et étudiants a une incidence sur leur capacité à s’épanouir. Alors que les problèmes de santé mentale ne cessent de croître, nous insistons sur l’importance d’investir dans les services d’aide à la santé mentale étudiante dans les établissements d’enseignement postsecondaire. 
  • Exploiter la recherche appliquée des collèges pour épauler les petites entreprises : Le rôle des collèges dans l’innovation et la résolution de problèmes urgents tels que les changements climatiques ne cesse de s’accroître. Nous plaidons pour renforcer la capacité des collèges à concourir pour le financement de la recherche, et aussi pour garantir l’égalité des chances dans l’écosystème de l’innovation au Canada.  

Comment ferons-nous en sorte que ces recommandations deviennent réalité? À titre de porte-parole des collèges et des instituts, nous concentrerons nos activités de plaidoyer des mois à venir sur les points suivants :  

  • Sensibiliser à la contribution inestimable de nos membres et veiller à ce que leurs attentes soient prises en compte au plus haut niveau gouvernemental à travers des rapports, des publications et des réunions avec de hauts fonctionnaires (consultez nos derniers mémoires à ce propos); 
  • Veiller à ce que nos membres participent activement à des débats critiques, tels que ceux des comités permanents de la Chambre des communes, ainsi qu’à des événements à haute visibilité, tels que notre toute prochaine édition annuelle de CICan sur la Colline; et 
  • Amplifier notre message collectif par des initiatives de communication stratégique ciblant les médias nationaux, régionaux et en ligne (consultez les dernières nouvelles de CICan à ce propos). 

Restez à l’écoute, car nous entamons une nouvelle année passionnante de plaidoyer, pour que les collèges et instituts continuent à propulser le Canada vers l’avant. 

14 août 2023

Quelles seront les principales tendances attendues dans le secteur de l’enseignement postsecondaire au cours de cette année scolaire? (ODD 4, 5, 8, 10 & 13)

Le monde actuel vit au rythme de changements rapides. Il est donc essentiel d’être à toute épreuve pour y réussir. Fort heureusement, les collèges et instituts sont conscients qu’ils jouent un rôle essentiel pour préparer les individus et les collectivités à faire face à l’avenir.

Analysons donc les principales tendances qui devraient avoir un impact sur le secteur postsecondaire au cours de cette année scolaire, pendant que nous, collèges et instituts, apportons notre pierre à l’édifice d’un Canada plus durable et plus résilient.

Équité des genres (ODD-5 et 10)

Cela fait des années que les collèges et instituts prennent des mesures audacieuses pour combler les écarts et faire tomber les barrières pour les groupes en quête d’équité. Nous nous efforçons de réduire les disparités dans les inscriptions et de renforcer la représentation des femmes dans les domaines à prédominance masculine. Malgré les progrès réalisés dans de nombreux domaines, les femmes gagnent toujours moins que leurs homologues masculins dans certains secteurs.

Conscients de ces réalités, les collèges et instituts redoublent d’efforts pour faire progresser l’égalité des genres et créer des espaces sécuritaires pour les apprenantes et apprenants non binaires et issus de la diversité des genres. Parmi ces initiatives, citons la participation au Défi 50-30 du gouvernement du Canada et à des programmes comme Apprentissages Lancement de carrière. Ceux-ci promeuvent en effet la diversité et l’inclusion dans les milieux de travail.

Éducation durable et changements climatiques (ODD-13)

La transition vers une économie carboneutre est un énorme défi non seulement pour le Canada, mais aussi pour le monde entier. Il est désormais reconnu au niveau international que notre réponse face aux changements climatiques doit être un élément constitutif du processus de reconstruction et de reprise après la pandémie. Sur le marché du travail, on s’attend à ce que 75% des emplois soient concernés par des scénarios de décarbonation. Les travailleuses et travailleurs des régions dépendantes des ressources naturelles y seront particulièrement vulnérables (Centre des compétences futures, 2023). Pour prospérer, les travailleuses et travailleurs devront disposer d’un mélange de compétences techniques et non techniques pour acquérir une «littératie verte».

Pour les collèges et instituts, cela implique de préparer les apprenantes et apprenants à œuvrer dans les industries vertes et à mener des activités de recherche sur les dernières technologies propres. On estime actuellement que 10% de tous  les programmes des collèges et instituts abordent spécifiquement le thème de la durabilité. Ces chiffres sont appelés à augmenter. En outre, nous continuons à moderniser nos campus pour que leur conception soit à la pointe du progrès en matière de carboneutralité et de développement durable. Cela comprend la rénovation des bâtiments, les certifications LEED et STARS, le Cégep vert du Québec et notre engagement envers des campus carboneutres. Pour en savoir plus sur ces initiatives, consultez le rapport «Sommes-nous prêts?» de CICan.

Transformation numérique, et plus particulièrement intelligence artificielle (ODD-8 et 10)

Intégrer l’intelligence artificielle (IA) sera l’une des tendances les plus marquantes de l’année scolaire à venir. Une grande attention est accordée à l’interaction entre les étudiants et les nouveaux outils d’IA, tels que chatGPT. Les établissements postsecondaires ont par ailleurs commencé à repenser leurs activités quotidiennes en cherchant comment exploiter la puissance de l’apprentissage automatique et de l’analyse des données pour optimaliser les processus administratifs et révolutionner l’expérience d’apprentissage. Cette tendance se voit renforcée par l’introduction de programmes d’études spécialisés visant à préparer les futurs leaders à un monde régi par l’IA, l’apprentissage automatique et l’analyse de données.

Nous pouvons également nous attendre à ce que les collèges et instituts continuent à aider les entreprises à s’adapter à ces nouvelles technologies par le biais de leurs activités de recherche appliquée. De plus, ils collaborent entre eux pour élaborer des politiques et des lignes directrices complètes envers une mise en œuvre éthique de l’IA. Le but en est de garantir la confidentialité des données et de promouvoir un accès équitable à cette technologie en constante évolution qu’est l’IA.

Demande de compétences non techniques (ODD-8)

Malgré la prévision d’une croissance globale de l’emploi, les diplômés des collèges et instituts subiront vraisemblablement l’impact négatif de l’automatisation. Bien que modeste, et moins lourde que l’impact sur les emplois avec diplôme d’études secondaires (-1,5%) ou sur la formation spécifique à une profession (-1,2%), les estimations semblent indiquer une réduction d’environ 0,5% des emplois nécessitant un diplôme d’études collégiales (Conference Board du Canada et Centre des compétences futures, 2022).

Conscients de cette évolution, les collèges et instituts mettent l’accent sur l’acquisition de compétences non techniques, qui sont par nature humaines et difficilement automatisables. Ces dernières couvrent la pensée critique, la résolution de problèmes, la créativité, l’intelligence émotionnelle et les compétences en matière de communication. Elles peuvent être acquises par le biais de nos expériences d’apprentissage immersives et pratiques. Voilà de quoi former des employés parés à toute épreuve, dotés des compétences nécessaires pour tirer parti des nouvelles technologies sur des lieux de travail en constante évolution.

Recyclage et apprentissage continu (ODD-8)

À la fin de cette décennie, on estime que 235 000 emplois, soit environ 13% des emplois nouveaux et émergents, seront occupés par des personnes dont les descriptions de poste auront été modifiées de manière significative par l’impact de la transition verte.  L’évolution actuelle vers le développement durable n’est que l’un des nombreux domaines qui remodèlent le marché du travail actuel. La transformation numérique, la cybersécurité, la collaboration à distance et les efforts accrus en faveur de l’équité, de la diversité et de l’inclusion modifient également les cultures et les attentes. Par conséquent, les collèges et instituts réagissent en élargissant leur offre de solutions de formation rapide et ciblée pour le recyclage et la mise à niveau des compétences. Citons entre autres les microcertifications, qui sont facilement accessibles et qui aident à préparer la population canadienne, y compris les nouveaux arrivants, à l’évolution du paysage de l’emploi.

Collaboration mondiale et internationalisation (ODD-8 et 10)

Le Canada reste une destination recherchée par les étudiants internationaux. Les collèges et instituts continueront donc de mettre l’accent sur la collaboration et les partenariats internationaux avec des établissements du monde entier. Ils continueront également de prôner des solutions qui renforcent l’équité et la qualité de l’expérience éducative des étudiants internationaux.

En revanche, dans un monde de plus en plus interconnecté, il est devenu impératif pour le Canada de préparer ses propres étudiants à acquérir les compétences et les aptitudes mondiales nécessaires pour relever les défis mondiaux dans des environnements inclusifs. C’est là qu’intervient le programme «Expérience compétences mondiales», qui facilite l’accès des étudiantes et étudiants canadiens de niveau postsecondaire à des expériences d’apprentissage internationales.

Santé mentale et bien-être (ODD-4 et 10)

La pandémie a fait apparaître combien il est important que les étudiantes et étudiants bénéficient d’un soutien en matière de santé mentale. Selon des données récentes de l’Alliance canadienne des associations d’étudiants, les trois quarts des étudiantes et étudiants de l’enseignement postsecondaire ont été aux prises avec des problèmes de santé mentale au cours de leurs études. La moitié d’entre eux ont fait appel à des services de santé mentale par l’entremise de leur établissement. Malheureusement, un étudiant sur trois a déclaré que les services offerts sur le campus ne répondaient pas à ses besoins, citant les délais d’attente comme principale entrave. C’est pourquoi les collèges et instituts redoublent d’efforts pour obtenir un soutien du gouvernement afin de mettre au point, d’étudier et de contribuer aux meilleures pratiques pour la santé mentale des étudiantes et étudiants.

Il convient enfin de noter que nous sommes à mi-parcours du Programme des Nations unies à l’horizon 2030. Les objectifs de développement durable restent notre boussole. Ils guident nos actions pour qu’elles contribuent à un changement positif pour les peuples, les collectivités et la planète.