04 décembre 2024

De l’importance des collèges et des instituts

Qu’ai-je en tête? Avec Pari Johnston. 

Cela fait un an cette semaine que je suis arrivée à CICan. Depuis, la situation de notre secteur a été chamboulée à plus d’un titre. Mais ce que j’ai retenu de mes douze premiers mois de travail est que, plus que jamais, le travail que nous accomplissons est important. Très important. 

Depuis le début de mon mandat, j’ai eu l’occasion de rendre visite à plus de 40 membres de CICan répartis dans neuf provinces : Vancouver Community College, Lakeland College à Lloydminster, Suncrest College à Yorkton, Assiniboine College à Brandon, Fanshawe College à London, Collège Ahuntsic à Montréal, Collège Communautaire du Nouveau-Brunswick à Moncton et Holland College à Charlottetown, pour n’en citer que quelques-uns.

Au cours de mes visites, j’ai visité des installations de formation et de recherche de pointe dans les domaines de l’aviation, de la biofabrication et de l’agriculture. Je me suis essayée (non sans mal) à des simulations virtuelles pour réparer un pneu sur un véhicule électrique et poser une aiguille pour des soins dentaires. J’ai conduit un camion de pompiers et filmé une scène dans un studio d’animation. J’ai dîné dans des bistrots gérés par des étudiantes et des étudiants. J’ai rencontré des membres du personnel, des professeurs et des étudiants enthousiastes venus du monde entier. J’ai été émerveillée par les bijoux, les articles de mode et les céramiques haut de gamme fabriqués par des diplômés talentueux, ainsi que par les prototypes créés pour les entreprises locales pour les aider à résoudre leurs problèmes commerciaux et développer leurs activités. En bref, j’ai découvert de visu à quel point les 134 membres de CICan sont des bâtisseurs de collectivités, et donc de nation.

Si vous relisez mes publications sur LinkedIn à la suite de mes visites, vous remarquerez une constante : audace, esprit pionnier, passion, dynamisme et réactivité sans pareils.

En dépit du contexte difficile de l’année écoulée, je suis frappée par la vitalité de vos campus, par l’enracinement profond de vos établissements dans vos collectivités et par le fait que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, d’où qu’ils et elles viennent, se fient aux collèges et instituts publics pour ouvrir de nouvelles perspectives.

Les collèges et instituts forment celles et ceux qui bâtissent, cultivent, fabriquent, soignent, assurent les premières interventions, innovent et créent des emplois dont dépend la population canadienne. Nos actions nous permettent d’avoir une main-d’œuvre qualifiée pour répondre à nos besoins en logement et en soins de santé, ainsi que de veiller à ce que les travailleuses et travailleurs reçoivent les outils nécessaires pour prospérer dans les industries vertes et numériques. Sans oublier que tout cela rend les petites entreprises canadiennes plus innovantes, efficaces et productives.

Mais plus encore, vos établissements bâtissent des collectivités. Et en bâtissant des collectivités, nous bâtissons un pays.

Mes déplacements au cours de l’année écoulée m’ont effectivement permis de constater que presque toute la population du Canada vit à moins de 50 km du campus d’un membre de CICan. Notre capacité en tant que secteur à atteindre les Canadiennes et Canadiens (que ce soit dans les zones rurales, isolées, nordiques et urbaines) est inégalée et constitue un véritable atout pour notre pays.

Nous sommes confrontés à des défis tant dans notre secteur que dans notre pays.

La population canadienne peut s’attendre à de nombreux changements dans les mois à venir. Au niveau mondial, les vents géopolitiques tournent et les chaînes d’approvisionnement mondiales sont redéfinies. Sans compter que des technologies telles que l’IA accélèrent le rythme du changement et transposent les lieux où se font les affaires, le tout couplé à une population vieillissante.

Au pays et dans la perspective des prochaines élections fédérales, il est clair que les collèges et instituts non seulement peuvent, mais aussi se doivent de concentrer leurs efforts sur les besoins les plus pressants du Canada : le logement, les soins de santé, la mise au point de ressources innovantes, la sécurité alimentaire, une forte capacité de production nationale et des entreprises locales prospères afin de stimuler la compétitivité et la productivité à long terme. 

Face à l’avenir, CICan est prête à évoluer.

Les aspirations, les besoins et les défis que vous avez exprimés lors de mes visites sont autant de vecteurs pour l’évolution des orientations stratégiques de CICan.

Nous entamerons nos travaux en 2025 pour continuer à définir avec nos membres, notre Conseil d’administration, le personnel de CICan et nos partenaires la «CICan de l’avenir». Une vision marquée par une concentration accrue sur le développement du leadership, ainsi que la mobilisation et le soutien des responsables des collèges dans le cadre de la transformation des établissements et des systèmes. Ceci afin de continuer à répondre aux besoins de la population canadienne et de relever les défis les plus importants du pays.

Plus que jamais, le leadership est important. 

Notre réseau forme près de 800 000 apprenantes et apprenants dans des collectivités urbaines, rurales, éloignées et nordiques en proposant plus de 10 000 programmes dans tous les secteurs. Nous menons également plus de 8 000 projets de recherche appliquée par an et apportons chaque année plus de 190 milliards de dollars à l’économie canadienne.

Nous sommes agiles, réactifs et résilients, et nous engrangeons des résultats pour les Canadiennes et Canadiens.

Mais il reste un travail collectif à accomplir pour rafraîchir et renouveler le discours sur la valeur publique de nos actions.  Nous devons continuer sur notre lancée de ces derniers mois et encore plus mobiliser nos partenaires sur le terrain. Nous pourrons ainsi former des coalitions solides et mettre en place un réseau public d’enseignement postsecondaire fort, en collaboration avec l’industrie, les collectivités, les universités, les maires et les syndicats. 

Nous aurons besoin de votre appui permanent pour que les décideurs prennent conscience des possibilités offertes par les collèges et les instituts en tant que chefs de file face aux plus grands défis qui se posent non seulement au Canada, mais aussi à ses collectivités.

Le moment est venu pour nous. Nous sommes les partenaires indispensables au Canada.

12 novembre 2024

Agissons et créons un climat propice à l’action

Retour sur le Colloque national sur l’éducation autochtone de 2024

« Ne vous contentez pas d’en parler. Agissez. » Ces mots percutants ont été prononcés par un étudiant autochtone lors du Colloque national sur l’éducation autochtone de cette année. Ils illustrent parfaitement l’esprit de ce rassemblement qui aura duré deux jours et demi.

Du 27 au 29 octobre en territoire mi’kmaq à Halifax (Nouvelle-Écosse), quelque 330 chefs de file, éducateurs et représentants autochtones se sont réunis à l’occasion du Colloque national sur l’éducation autochtone. Les participantes et participants se sont penchés sur la question de l’intégration des perspectives autochtones dans les solutions visant à relever les défis les plus pressants du Canada.

On ne saurait trop insister sur l’énergie dégagée par l’événement. Les participantes et participants ont fait preuve d’enthousiasme en analysant, en discutant et en explorant des approches pragmatiques centrées sur les Autochtones. Le but étant de susciter un réel changement, notamment en comblant les lacunes en matière de compétences, en s’engageant de manière significative auprès des apprenantes et apprenants et des collectivités autochtones, tout en exploitant les connaissances autochtones pour stimuler l’innovation.

Comme l’a fait remarquer Tabatha Bull, présidente-directrice générale du Conseil canadien pour l’entreprise autochtone, « l’éducation est un puissant outil favorisant l’autonomisation et l’autodétermination. Elle procure non seulement des connaissances, mais aussi des liens qui peuvent contribuer à la revitalisation de nos collectivités. »

Nous avons été informés à la source de l’importance des liens avec la terre, des relations communautaires, de la revitalisation des langues et de l’intégration des perspectives autochtones dans le processus décisionnel des établissements au sein du réseau canadien des collèges et instituts publics. La trentaine de programmes, projets et partenariats mis en avant lors du Colloque ont tous témoigné du rôle essentiel joué par les peuples et collectivités autochtones en tant que partenaires. Que cela soit dans le domaine de l’éducation ou dans celui de la recherche de solutions, mais aussi comme acteurs du changement et moteurs de l’économie du Canada.

Par exemple, le Collaborative Online Indigenous Intercultural Learning Pathway du North Island College réimagine l’apprentissage en ligne dans une optique autochtone. Il met l’accent sur les liens avec la terre et la collectivité, ainsi que sur les cinq piliers de l’éducation autochtone (respect, pertinence, réciprocité, responsabilité et relations).

En Saskatchewan, le projet pawâcikêwikamik: The Innovation Collective se fait en partenariat avec le Saskatchewan Indian Institute of Technology. Il permet aux entrepreneurs autochtones de bénéficier d’un mentorat, d’un espace « MakerLodge » et de microsubventions non remboursables pour concrétiser leurs idées, créant ainsi de nouvelles pistes de croissance pour les collectivités.

La santé mentale étudiante a également fait l’objet d’une attention particulière. Nous avons appris comment la première Norme nationale du Canada sur la santé mentale et le bien-être des étudiants du postsecondaire aide des établissements comme l’Assiniboine College et le George Brown College à avoir un impact durable. Cela est tout particulièrement vrai pour les étudiantes et étudiants autochtones, ces établissements s’efforçant en effet de répondre aux appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation.

Au Mohawk College, le Centre for Indigenous Relations, Knowledge, & Learning et les Services aux étudiant(e)s autochtones ont démontré le pouvoir de la collaboration relationnelle et du leadership autochtone.  Leur guide Tetewatatyenawa:se Approach to Indigenous Engagement donne aux différents services du collège les moyens de dialoguer de manière constructive avec les peuples, les collectivités et les organisations autochtones, en intégrant les modes de connaissances et d’action autochtones dans les politiques, les procédures et les pratiques éducatives. La Red Deer Polytechnic a renforcé cette vision en illustrant la manière dont son Reconcili-Action Plan, qui intègre les perspectives autochtones dans la planification stratégique, peut stimuler les partenariats susceptibles d’améliorer la situation de toutes et tous les étudiants.

Le Centre Nidetin du Collège Ahuntsic (« J’écoute » en anishnaabemowin) stimule les efforts de décolonisation par la revitalisation de la langue innue, la formation en soins de santé culturellement sécuritaires, les pratiques en sciences humaines axées sur la terre et l’autochtonisation des cours de philosophie. Le Centre soutient également la préservation des connaissances des Anciennes et Anciens en plus de décoloniser les pratiques de stage au Nunavik en établissant un lien entre les établissements non autochtones et les perspectives autochtones.

Des progrès immenses ont certes été accomplis. Il reste néanmoins évident que les peuples autochtones sont confrontés à des défis complexes pour assurer leur autodétermination, une représentation équitable et un accès égalitaire à l’éducation. S’il est bien un message qui a été transmis haut et fort à la communauté collégiale, c’est celui-ci : la réconciliation n’est pas seulement une question d’équité, de diversité et d’inclusion, elle est indissociable de notre identité canadienne. Il en faut plus que des mots, cela exige une action stratégique distincte, sincère et adaptée aux besoins uniques des communautés autochtones.

Renouveler le Protocole sur l’éducation des Autochtones 

Pour CICan, le Colloque a été une occasion cruciale de faire progresser les initiatives de notre Feuille de route pour 2026 dans des domaines à fort impact, dont notre engagement renouvelé en faveur de la réconciliACTION. Nous nous sommes penchés sur notre vision commune pour promouvoir et préserver la culture, les connaissances et l’histoire autochtones dans le cadre de l’enseignement postsecondaire. Des discussions importantes ont notamment été entamées en vue de réviser et de mettre à jour le Protocole sur l’éducation des Autochtones de CICan, qui célèbre cette année son dixième anniversaire. Ce sont 73 membres de CICan qui ont signé le Protocole, et beaucoup de choses ont changé dans le contexte canadien et postsecondaire depuis son lancement il y a 10 ans.

Qu’avons-nous pu entendre ?

Tandis que les principes du protocole sont solides et pertinents, il reste des défis à relever pour les rendre opérationnels au sein des établissements. Un appel clair a été lancé en faveur d’une collaboration plus efficace avec les établissements postsecondaires autochtones plus modestes, dans le respect de leur souveraineté culturelle et des principes de PCAP® (propriété, contrôle, accès et possession) des Premières Nations. Mais ce qui est peut-être le plus important, c’est que le Protocole doit être considéré comme une responsabilité partagée par tous les services. Ses principes doivent être reconnus comme un impératif stratégique, pleinement intégré dans les établissements membres de CICan afin de susciter un changement authentique et durable.

Regarder vers l’avenir

Dans les mois à venir, CICan travaillera en étroite collaboration avec ses membres, son Comité consultatif national autochtone et ses partenaires autochtones afin de mettre à jour le Protocole et de mobiliser un plus grand nombre de membres. Nous veillerons à ce qu’il promeuve la réconciliation à tous les niveaux de l’établissement et à ce qu’il aborde les défis et les lacunes persistants. Nous demeurons résolus à affirmer que la réconciliation dans le secteur postsecondaire du Canada se doit d’être un engagement concret et vivant, considéré comme un outil puissant pour relever les défis du Canada en plaçant les perspectives autochtones au premier plan.

28 octobre 2024

Nos campus amorcent le virage vers les cibles climatiques canadiennes

Les problèmes majeurs au Canada exigent des solutions créatives. Les collèges et instituts, innovateurs de premier rang, peuvent et doivent devenir des partenaires clés de l’écosystème. Par la formation professionnelle axée sur les besoins en main-d’œuvre, la recherche appliquée au service d’un objectif précis et le leadership communautaire, ils procurent des solutions pratiques aux questions locales, régionales et nationales. 

CICan porte la voix de ses membres et veille à les mobiliser de façon à amplifier l’effet collectif. L’urgence climatique croissante nécessite cet effort unifié.

Nous œuvrons dans cinq domaines majeurs, dont l’action climatique. En outillant nos membres, nous leur permettons de réaliser leur plein potentiel comme meneurs de solutions visionnaires pour la lutte aux changements climatiques.

Un exemple concret? L’an dernier, l’initiative ImpAct-Climat a transformé dix établissements en laboratoires vivants pour le développement durable.

Laboratoires vivants – Apprentissage, sensibilisation et action

Le projet Laboratoires vivants intègre la recherche appliquée, l’enseignement, les opérations et le développement des collectivités, généralement dans une perspective autochtone, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et permettre au personnel et à la population étudiante d’agir concrètement pour le climat.

De la collaboration communautaire aux changements opérationnels de haut niveau, le projet utilise la sensibilisation comme moyen d’atteindre les objectifs climatiques : la communauté étudiante et enseignante, le personnel et les membres de la collectivité sont à même de constater directement le lien entre nos gestes quotidiens et leur répercussion à grande échelle.

Un tout nouveau rapport présente 10 de ces projets novateurs et illustre leur portée et les leçons tirées pour servir de guide aux membres désireux d’appliquer le modèle sur leurs campus. 

Rapport sur les Laboratoires vivants 

Inspirez-vous des réussites, des pratiques exemplaires et des stratégies aptes à promouvoir le développement durable dans votre établissement. 

Lisez le rapport.

Ce n’est qu’un début

De tels projets démontrent l’incidence réelle que peuvent avoir nos établissements dans presque toutes les collectivités canadiennes. Mais on ne peut pas s’arrêter là.

Nous nous engageons à faire progresser l’action climatique dans le secteur collégial en encourageant les partenariats et les initiatives destinées à réduire l’empreinte carbone de nos membres.

L’effort comprend la défense d’un financement fédéral accru des initiatives carboneutres sur les campus, l’investissement dans des infrastructures écologiques, le financement de la recherche, l’échange de connaissances, le renforcement des capacités et l’élaboration de programmes de formation écoresponsable visant à outiller la main-d’œuvre canadienne pour faire face à l’avenir. 

Outils et ressources du programme ImpAct-Climat 

Découvrez des outils, formations et occasions de collaboration pour le personnel et le corps enseignant des collèges et instituts canadiens, ainsi que des événements, pistes de réflexion, cas de réussites et bien plus, tout cela sur notre site Web.

Plan d’action

Plus que des lieux d’apprentissage, les instituts et collèges canadiens sont des pivots d’innovation et de solutions au service de l’avenir. En agissant localement pour servir les objectifs nationaux, nos établissements accélèrent la transition vers la carboneutralité.

Bref, l’atteinte des cibles climatiques canadiennes passe par nos campus.

17 octobre 2024

Une lettre ouverte à notre secteur

À l’attention des présidences et directions générales, 

Je vous écris aujourd’hui, à vous et à vos communautés collégiales, à plusieurs égards : vous faire part de nos inquiétudes quant à l’impact des récentes réformes fédérales sur vos collectivités; me faire l’écho de votre exaspération à l’égard d’Ottawa; mobiliser notre secteur autour de ce qui est maintenant en danger.

Oui, vos préoccupations sont légitimes. L’approche unique d’Ottawa en matière de développement de la main-d’œuvre nationale ne tient pas compte des besoins de vos communautés. Elle jette le doute sur la qualité des collèges publics, mine la réputation du Canada, menace l’avenir de l’enseignement postsecondaire public au pays et, en fin de compte, nuit à la population canadienne.

Depuis janvier, et plus encore au cours des dernières semaines, nous avons insisté sur la nécessité d’élaborer des politiques mesurées et réfléchies qui aideront le Canada à atteindre ses objectifs : un système d’immigration bien géré qui continuera à appuyer l’inscription des étudiants internationaux dans des programmes qui répondent aux besoins des employeurs locaux. Malheureusement, les changements apportés au programme de permis de travail postdiplôme, tant que implémentés par Immigration, réfugiés et citoyenneté Canada (IRCC), échouent non seulement à atteindre ces objectifs, mais nuisent gravement à notre capacité à y parvenir dans le futur.

Cette mauvaise politique – ou bonne politique mal orientée – empêche ainsi le Canada de tirer parti de ses collèges et instituts publics et de leur plus grande force.

Les décideurs obligent les collèges et instituts publics à adapter leurs programmes aux besoins du marché du travail national, preuve qu’ils ne comprennent pas l’inestimable valeur des collèges et instituts pour la population canadienne et pour les employeurs à travers le pays. Les nouvelles restrictions d’admissibilité font également une fausse distinction entre la qualité et la pertinence des baccalauréats collégiaux et universitaires approuvés par leurs provinces. Pour aggraver les choses, la mise en œuvre des changements sans détails clés et avec les mauvais outils empêche vos nouveaux étudiants de prendre des décisions éclairées concernant leurs études au Canada.

Collèges et instituts Canada, c’est votre voix à Ottawa. Nous travaillons avec vous, pour vous. Notre objectif? Maximiser notre impact collectif. En l’occurrence, nous vous demandons de mobiliser vos communautés pour que leurs voix se fassent entendre à Ottawa.

Nous avons besoin de vous sur le terrain.

Il s’agit de mobiliser les chefs d’entreprise qui siègent à vos conseils d’administration et à vos comités consultatifs de programme, de vous adresser à vos partenaires communautaires et à vos municipalités, à vos députés provinciaux et fédéraux ou à vos assemblées législatives, de collaborer avec les directions de vos campus, vos étudiants et vos membres du corps professoral pour faire passer notre message.

Le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick et le New Brunswick Community College – et non pas Ottawa – sont les mieux placés pour comprendre les besoins du Nouveau-Brunswick. La Red Deer Polytechnic – et non pas Ottawa – a tissé des liens de longue date avec les employeurs de Red Deer. Le Vancouver Community College occupe une position privilégiée pour harmoniser la formation aux besoins des entreprises de Vancouver. Le Confederation College et le Cégep de Chicoutimi comprennent et comblent mieux les besoins des régions qu’ils desservent – et non pas Ottawa.

En tant que réseau, notre force collective est notre meilleur atout pour nous mobiliser et corriger l’incompréhension d’Ottawa quant à la valeur des collèges et instituts pour la population canadienne. Une action unifiée est essentielle à un moment où vos collectivités font face à des pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs critiques, et dans un système postsecondaire où les collèges et instituts ont déjà du mal à trouver des ressources nécessaires pour servir ces mêmes communautés.

Il reste encore du temps pour corriger cette politique erronée.

IRCC doit travailler en collaboration avec les établissements, les provinces et les territoires pour élaborer un cadre où la formation de la main-d’œuvre répond aux besoins de vos communautés et où les diplômes identiques – qu’ils soient offerts par les collèges ou par les universités – soient traités de manière identique. D’ici là, les réformes politiques doivent être suspendues.

J’ai écrit récemment une lettre aux Canadiennes et Canadiens pour les encourager à nous aider : nous devons exposer à Ottawa en quoi les dommages causés aux collèges et instituts canadiens nuisent à l’ensemble de la population. Autre point crucial : montrer que votre travail est incontournable.

Construction résidentielle, personnel hospitalier, éducation de la petite enfance : les collèges et instituts fournissent une main-d’œuvre qualifiée nécessaire à de nombreux secteurs de l’économie. Un réinvestissement public dans l’enseignement postsecondaire s’avère essentiel pour notre avenir collectif.

Il ne s’agit pas là d’une question partisane. Nous sommes toutes, tous concernés. Il nous faut unir nos efforts. L’enjeu est trop important.

Cordialement, 

Pari Johnston
Présidente-directrice générale
Collèges et instituts Canada

13 septembre 2024

Feuille de route de CICan pour 2026

Nous vivons dans une période dynamique, changeante et déstabilisante. À CICan, nous évoluons pour répondre au moment. Nous avons une nouvelle équipe de direction et une nouvelle structure organisationnelle. Une nouvelle vision pour générer un impact avec un regard tourné vers l’avenir. Et un nouveau plan pour nous y rendre.

Notre Feuille de route pour 2026 orientera notre programme sur les priorités et les activités ayant un impact. Elle veillera également à nous positionner pour affronter l’évolution de ce contexte instable et complexe.

Notre mission et nos valeurs continueront de renforcer le système collégial canadien afin de relever les plus grands défis du Canada – et du monde – tels que le logement, les soins de santé, la main-d’œuvre future ainsi que la diversification et la croissance économiques.

Pour la première fois, nos cinq nouveaux Objectifs d’impact orienteront nos ressources vers les domaines prioritaires dans lesquels nous souhaitons apporter des changements tangibles. Dans lesquels les collèges et instituts peuvent produire des résultats pour leurs communautés et pour le pays. Et nos trois priorités stratégiques feront de CICan une organisation plus agile, adaptée à ses objectifs et mieux placée pour servir les intérêts de nos membres. Parce qu’après tout, nos 135 membres sont au cœur de tout ce que nous faisons.

Le moment est venu pour les collèges et instituts du Canada.

Ensemble, nous agirons pour les Canadiennes et les Canadiens en traçant une voie qui sera intentionnelle et intégrée pour renforcer l’impact de nos actions.

22 août 2024

Le plafonnement du nombre d’étudiants internationaux prouve son efficacité et les collèges tentent de faire face à ses répercussions

Par Pari Johnston, présidente-directrice générale, Collèges et instituts Canada.

Remettons les pendules à l’heure. Les rapports indiquent certes que le Canada approuve les permis d’études pour les étudiants internationaux plus rapidement que l’année dernière. Or, le plafonnement des demandes de permis d’études pour les étudiants internationaux produit l’effet escompté, à savoir une baisse du nombre de permis d’études approuvés.

Les titulaires de permis d’études sont-ils plus nombreux à entrer au Canada depuis le début de l’année? Certes oui. En revanche, les étudiants internationaux arrivés au Canada entre janvier et mai avaient très certainement demandé et obtenu leur permis d’études avant le 22 janvier, date d’entrée en vigueur du plafonnement.

En fait, les données publiées par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) montrent que les demandes présentées par les étudiants internationaux sont en baisse de 36% d’une année sur l’autre. En ce qui concerne plus particulièrement les membres de CICan (le réseau canadien des collèges, instituts, cégeps et écoles polytechniques publics), le nombre de demandes a chuté de 54%.

Ne nous leurrons pas, cette politique a les effets recherchés. À savoir, réduire le nombre de demandes de permis pour les étudiants internationaux et, par extension, le nombre de permis approuvés. 

Nous avons consulté les membres de CICan pour mieux comprendre la réalité des faits sur le terrain. Qu’avons-nous pu entendre? Que les établissements se préparent à des conséquences importantes et inattendues.

Incontestablement, il est inutile de prendre davantage de mesures aussi radicales. 

Bien au contraire, le plafonnement risque déjà d’aggraver une tendance à long terme marquée par la réduction des dépenses provinciales, le gel des droits de scolarité et l’augmentation des coûts pour les établissements postsecondaires. 

D’ores et déjà, certains établissements procèdent à des réductions dans les embauches et dans le personnel enseignant. D’ores et déjà, les établissements limitent les admissions dans certains programmes, tandis que d’autres suppriment des programmes entiers, y compris dans des domaines essentiels comme l’éducation de la petite enfance, les soins continus et les technologies de l’environnement. D’ores et déjà, les établissements mettent un frein à certaines activités de recherche commerciale et à certains programmes de sensibilisation à destination des étudiants.

Si nous n’y prenons garde, nous pourrions porter un préjudice irréparable à notre réseau d’enseignement postsecondaire public.

Les collèges et instituts forment une main-d’œuvre qui est essentielle pour relever certains défis nationaux et mondiaux. Parmi ceux-ci, la construction de logements durables et abordables, la prestation de soins de santé de haute qualité et la transition vers les énergies vertes. Le manque chronique d’investissements a contraint ces établissements publics à dépendre davantage des frais d’inscription des étudiants internationaux pour assurer leur fonctionnement.

La diminution du nombre d’étudiants internationaux ne se contente pas de limiter l’accès des étudiantes et étudiants canadiens aux formations qui sont essentielles à la croissance de secteurs clés de notre économie, et en particulier dans les collectivités rurales, éloignées, nordiques et autochtones. Elle menace également la vitalité de notre secteur dans son ensemble. 

Il nous faut des solutions intelligentes, réfléchies et prévisibles.

Le ministre et les établissements d’enseignement supérieur veulent la même chose : une amélioration du Programme des étudiants étrangers pour qu’il fonctionne avec efficacité et intégrité. Plus que jamais, nous avons maintenant besoin de solutions mesurées et prévisibles qui traitent des enjeux fondamentaux, dont le manque de financement, l’aide aux étudiants internationaux et la planification stratégique à long terme. Il s’agit de ne pas se précipiter pour mettre en œuvre des politiques qui pourraient, par inadvertance, avoir des conséquences plus importantes que celles prévues. 

Le Canada doit prendre le temps de réfléchir à la manière dont ces brusques changements de politique pourraient compromettre la viabilité d’un secteur vital pour le bien public. La voie à suivre est celle d’une politique réfléchie qui reconnaisse la corrélation entre les étudiants internationaux et les collèges et instituts au sein du contexte économique et social global du Canada.  

Rien qu’en 2022, la contribution des étudiants internationaux à l’économie canadienne s’est élevée à 30,9 milliards de dollars et a bénéficié à 360 000 emplois.

Ce volet, porteur de notre économie, est en train de ralentir. Nous n’en voyons pas encore les répercussions, mais elles sont imminentes.   

18 juillet 2024

L’avenir du secteur des métiers au Canada repose sur les collèges et instituts

Fait : Au cours des 24 derniers mois, plus de 2200 élèves du secondaire ont pu explorer la possibilité de poursuivre une carrière épanouissante dans les métiers spécialisés et domaines connexes lors de sommets organisés par 17 collèges et instituts à travers le pays.   

C’est un exemple de l’effort déployé par notre secteur pour cultiver les talents du 21e siècle en les outillant des compétences requises pour répondre à la demande de main-d’œuvre dans des domaines tels que la construction et la fabrication qui répondent aux grands défis du Canada. 

La bonne nouvelle, est que le travail que nous faisons réunit les collèges et instituts canadiens pour développer des solutions.   

Entre les années scolaires 2022 et 2024, nos membres ont organisé 31 sommets des métiers spécialisés dans le cadre de notre programme Explorer les métiers et la technologie. Avec 50 ateliers pratiques dans des domaines comme l’automobile, la fabrication et la construction. Les sommets ont permis aux élèves du secondaire d’explorer des métiers spécialisés, d’outrepasser les stéréotypes et ont présenté les métiers qualifiés comme des parcours de carrière ambitieux et gratifiants accessibles à tous. 

Voici ce que nous avons accompli jusqu’ici :  

  • De plus, ces sommets ont été parmi les plus grands événements de ce type. Au Manitoba, le sommet organisé par Assiniboine College a été l’un des plus grands de la province  avec une augmentation de participation de plus de 50 % du nombre de participants et participantes par rapport à d’autres événements semblables de l’année précédente. (De 200 étudiants en 2023 à 320 en 2024)!   

Dans le contexte des grands défis auxquels le Canada est confronté – comme la fourniture de logements durables et abordables et la transition vers des énergies propres – il est plus important que jamais que nous prenions avantage des collèges et instituts de faire partie de la solution en tant qu’éducateurs et partenaires. 

  • Encourager la prochaine génération de leaders, d’innovateurs et d’entrepreneurs canadiens à poursuivre des carrières gratifiantes qui s’harmonisent avec leur passion et leurs talents est un début.
02 juillet 2024

Une nouvelle orientation stratégique

Qu’ai-je en tête? Avec Pari Johnston.

Les Canadiennes et Canadiens peuvent s’attendre à de nombreux changements au cours des 18 prochains mois. Dans la perspective des prochaines élections fédérales, il est clair que les collèges et instituts non seulement peuvent, mais aussi se doivent de concentrer leurs efforts sur les besoins les plus pressants du Canada.

Ma priorité est de parvenir à une plus grande intégration dans notre travail afin de maximiser l’impact.

En termes concrets, notre message est le suivant : les collèges et instituts sont les partenaires de terrain qui trouveront des solutions pour construire davantage de logements, intégrer un plus grand nombre de nouveaux arrivants, aider les entreprises locales à passer à l’économie verte et former les professionnels de la santé et des services à l’enfance dont notre pays a désespérément besoin.

Face à de tels enjeux nationaux, il est impératif pour nous de faire valoir notre proposition de valeur publique et politique, d’accroître notre impact et de conjuguer les efforts des établissements pour aboutir à des résultats concrets.

Les Objectifs à fort impact sont au cœur de notre orientation stratégique.

CICan est à la croisée des chemins. Nous avons une nouvelle équipe de direction et notre structure d’organisation a été modifiée. Grâce à votre contribution, nous avons mis à jour et prolongé notre Plan stratégique jusqu’en 2026.

Toutes nos actions sont focalisées sur les intérêts de nos membres en cette période de bouleversements.

La Feuille de route pour 2026 de CICan a été approuvée par notre Conseil d’administration au printemps dernier et guidera nos activités au cours des 18 prochains mois. Elle orientera le programme de CICan pour nous aider à définir les priorités et les activités ayant un impact. Elle veillera également à nous positionner pour affronter l’évolution de ce contexte instable et complexe.

La feuille de route introduit également des Objectifs à fort impact qui apporteront des réponses ciblées aux problèmes pressants qui se posent au Canada et à nos membres. Nos ressources seront dès lors affectées à des domaines prioritaires dans lesquels nous souhaitons apporter un réel changement.

Nous vous en dirons plus sur la Feuille de route dans les semaines et les mois à venir. 

Je suis persuadée que cela positionnera notre secteur dans une optique stratégique, permettant ainsi à CICan d’être plus focalisée et mieux adaptée. Nous serons ainsi capables de mieux servir nos membres et d’accroître notre impact sur les collectivités que nous desservons.

Ensemble, autour d’objectifs communs face à des défis collectifs, nous allons accomplir de belles choses pour le Canada et pour le monde.

CICan est à son apogée quand elle est nourrie de dirigeantes et dirigeants forts. Vos contributions nous permettent d’aller de l’avant en toute confiance. Vos priorités orientent notre plaidoyer, vos besoins guident nos services et votre impact inspire notre message.

Nous agirons pour les Canadiennes et les Canadiens en traçant une voie qui sera intentionnelle et intégrée pour renforcer l’impact de nos actions.

Consultez notre Feuille de route pour 2026.

27 juin 2024

Notre année en termes d’impact

Qu’ai-je en tête? Avec Pari Johnston.

En cette année placée sous le signe du changement, notre fierté est de mise.

Je suis ravie de pouvoir vous livrer quelques réflexions sur nos réalisations, sur nos défis et sur la voie à suivre pour notre secteur sous le signe de l’unification.

Depuis mon arrivée en décembre, je me suis fixé comme priorité absolue d’aller sur vos campus et de vous écouter attentivement pour m’instruire tout en faisant preuve de curiosité. Au cours de mes six premiers mois, j’ai eu la chance de pouvoir visiter 30 établissements membres dans 7 provinces et de participer à plusieurs réunions d’associations collégiales provinciales.

Ce serait un euphémisme de dire que j’ai été éblouie par le dynamisme, la diversité et l’esprit communautaire de vos campus. Me rendre sur encore davantage de campus restera pour moi une priorité absolue pour les 18 mois à venir.

Les aspirations, les besoins et les défis que vous avez exprimés sont autant de vecteurs pour l’évolution des orientations stratégiques de CICan.

Vous avez eu toute mon oreille et je vous ai bien compris. Vos priorités orientent notre plaidoyer, vos besoins guident nos services et votre impact inspire notre message.

  • Nous concentrons notre programme de plaidoyer sur les grands défis du Canada et nous donnons plus de poids à notre voix dans les débats sur les politiques publiques nationales dont se préoccupent les Canadiennes et Canadiens. 
  • Nous modernisons notre approche des services aux membres pour multiplier les points de contact et les rendre plus fréquents, tout en nous attachant à rassembler les dirigeantes et dirigeants des collèges autour de sujets communs touchant à la stratégie et la durabilité de leurs établissements. 
  • Nos programmes nationaux et internationaux sont regroupés en mettant davantage l’accent sur les avantages pour les membres, la collaboration et le renforcement des capacités qui sous-tendent nos choix et nos actions.

Je suis pleinement convaincue que le moment est venu et que l’avenir est prometteur pour les collèges et instituts du Canada.

Je suis grandement enthousiaste à l’idée de continuer à renforcer notre impact et de positionner le travail de CICan de telle sorte qu’il vous serve au mieux et que nos membres soient à même de soutenir la population du Canada.

Cela ne veut pas pour autant dire que les pressions n’ont pas été importantes. CICan reste à l’affût et profondément concentrée sur la défense des intérêts de ses membres en cette période de bouleversements. Et je pense tout particulièrement aux réformes sans précédent apportées au Programme des étudiants étrangers du Canada, lesquelles s’inscrivent dans le cadre du plan du gouvernement fédéral visant à mieux gérer les niveaux totaux d’immigration en réduisant le nombre de résidents temporaires. Comme de bien entendu, nous œuvrons activement à ce que nos membres soient impliqués et bien informés.

Pour ce qui est de l’avenir, je crois fondamentalement que la valeur du secteur des collèges et instituts réside dans le fait que nous nous posons la question de connaître la nature des problèmes que nous résolvons pour les Canadiennes et Canadiens.

En réfléchissant attentivement aux liens entre ce que nous enseignons et recherchons et ce dont notre pays et nos collectivités ont besoin, les collèges et instituts se posent en partenaires naturels pour relever les plus grands enjeux de politique publique du Canada. Parmi ceux-ci, citons l’offre de logements durables et abordables, la transition vers des énergies propres, la gestion de l’économie des soins et le renforcement de la productivité et de la transformation industrielle. 

Vos actions nous permettent d’avoir une main-d’œuvre qualifiée pour répondre à la demande de logements et de veiller à ce que les travailleuses et travailleurs reçoivent les outils nécessaires pour prospérer dans les industries vertes et numériques. Sans oublier qu’elles rendent les entreprises plus innovantes, efficaces et productives.

CICan non seulement comprend, mais aussi défend et promeut sans réserve cet impact.

Nous sommes fiers d’être le chef de file national qui rassemble le secteur de la sorte. Nous continuerons à défendre nos intérêts communs d’une voix ferme et coordonnée.

Notre travail consiste à faire comprendre aux responsables, aux décideurs et à la population canadienne que les collèges et instituts sont des partenaires de l’écosystème à forte valeur ajoutée, à la proposition de valeur unique et distincte.

C’est vous qui éduquez, qui innovez, qui créez des emplois, qui fabriquez, qui construisez et qui cultivez.

C’est vous qui avez un impact concret sur les thèmes qui font le quotidien des Canadiennes et Canadiens.

Au vu de ces grands défis politiques, nous pouvons revenir sur ce que nos programmes ont permis d’accomplir au cours de l’année écoulée. 

  • En voici quelques exemples. Pour ce qui est de la crise du logement au Canada et dans le secteur des soins de santé, nos actions ont rassemblé les collèges et instituts de tout le pays pour former une main-d’œuvre qualifiée et remédier aux graves pénuries de travailleuses et de travailleurs. Quant à l’action climatique, nos activités ont permis de renforcer les compétences et la littératie écologiques. Elles ont également aidé les entreprises et les organismes communautaires à réduire leur empreinte carbone et à mieux planifier le développement durable au Canada.

Il s’agit là de réalisations incroyables dont nous pouvons toutes et tous être très fiers, que ce soit en tant que membre impliqué dans ces projets de CICan ou à titre de secteur. Et elles figurent en bonne place dans notre Rapport d’impact 2023/2024. 

Notre action continue d’évoluer pour se concentrer sur les besoins les plus pressants du Canada, et ma priorité est de parvenir à une plus grande intégration afin de maximiser l’impact.

Consultez notre Rapport d’impact 2023/2024.

17 juin 2024

Dans les chiffres : L’enseignement postsecondaire autochtone au Canada

L’enseignement postsecondaire autochtone au Canada s’inscrit dans un contexte dynamique marqué par la résilience, les progrès et les défis constants. Les dernières données de Statistique Canada (StatCan), ainsi que les données du recensement de 2021, font la lumière sur cette situation. Elles soulignent le rôle essentiel joué par les collèges et instituts ainsi que la nécessité de constamment veiller à ce que ces étudiant(e)s bénéficient d’un accès équitable. 

Voyons cela de plus près!

Tendances au sein de l’enseignement postsecondaire autochtone

Malgré certaines difficultés, les peuples autochtones ont accompli des progrès notables dans le domaine de l’éducation. Alors que 16 % des Autochtones sont titulaires d’un diplôme universitaire (contre 36 % pour l’ensemble de la population), 23% ont obtenu un titre de compétences de niveau collégial et 11% ont effectué un apprentissage. Ces chiffres dépassent ceux de l’ensemble de la population (Statistique Canada, 2021). Toutefois, si la proportion d’adultes autochtones titulaires d’un baccalauréat ou un diplôme supérieur a augmenté depuis 2016, l’écart entre les populations autochtones et non autochtones s’est creusé.

Source : MELVIN, Alexandria. 2023 « Niveau de scolarité postsecondaire et résultats sur le marché du travail chez les Autochtones au Canada, résultats du Recensement de 2021 ». Regards sur la société canadienne, octobre, produit no 75-006-X au catalogue de Statistique Canada.

Le saviez-vous? La moitié des nouveaux inscrits autochtones dans l’enseignement postsecondaire commencent leur parcours dans des collèges, contre 37% pour les non-autochtones (Statistique Canada, 2024). En outre, les nouveaux inscrits autochtones dans les collèges sont beaucoup plus souvent des femmes. Ils et elles ont également en général 20 ans (ou plus), ce qui diffère des nouveaux inscrits non autochtones. Ces statistiques illustrent le rôle essentiel que jouent les collèges. En effet, ils offrent des possibilités d’éducation accessibles et bienveillantes aux apprenant(e)s autochtones à tous les stades de leur vie, indépendamment de leurs conditions de vie. Non sans oublier que cela se passe dans leurs propres collectivités et que cela inclut également des services essentiels d’accompagnement.

Source : Statistique Canada. Tableau 37-10-0264-01  Nouveaux inscrits aux études postsecondaires selon l’identité autochtone, le titre scolaire, le domaine d’études (regroupements STGM et SACHES (non-STGM)), le genre et l’âge.

Relever les défis : Disparités régionales et vie dans les régions éloignées 

Le parcours éducatif des peuples autochtones n’est pas sans difficulté. Les injustices passées et présentes (telles que l’héritage des pensionnats et les traumatismes intergénérationnels), associées aux difficultés structurelles actuelles (accès limité aux établissements d’enseignement, insécurité alimentaire et pénurie de services de garde d’enfants pendant les études), ont longtemps jeté une ombre sur l’éducation des Autochtones.

Au sein des populations autochtones, ce sont tout particulièrement les jeunes des Premières Nations qui sont confrontés à de nombreux défis. Notons parmi ces enjeux un nombre plus élevé de jeunes parents, de ménages à faible revenu et de résidences rurales, ce qui contribue à une disparité des taux d’achèvement des études postsecondaires par rapport aux jeunes non-autochtones. En conséquence de ces défis, les jeunes non-autochtones sont près de deux fois plus à même (72%) que les jeunes des Premières Nations (37%) d’avoir terminé ou récemment suivi un programme d’études postsecondaires (Statistique Canada, 2023).

Source : LAYTON, Jaclyn. 2023. « Les jeunes des Premières Nations : expériences et résultats relativement à l’éducation aux niveaux secondaire et postsecondaire ». Juin, produit no 81-599-X au catalogue de Statistique Canada.

Pour ajouter à la complexité de la situation, les collectivités autochtones sont situées de manière disproportionnée dans les zones rurales et isolées. En 2016, ces régions abritaient 26% des Autochtones âgés de 19 à 45 ans, contre seulement 3 % de la population non autochtone (Statistique Canada, 2023). 

Comment cela se traduit-il en termes de résultats scolaires? Les personnes vivant dans des zones facilement accessibles sont nettement plus nombreuses à avoir terminé leurs études secondaires que celles vivant dans des zones très éloignées. Une analyse élargie par âge révèle également que les taux d’achèvement des études secondaires et de fréquentation de l’enseignement postsecondaire sont plus élevés chez les membres des Premières Nations vivant en dehors des zones rurales. En effet, près de la moitié des femmes et plus d’un tiers des hommes font des études postsecondaires ou sont en voie de les achever.

Source : LAYTON, Jaclyn. 2023. « La distance comme facteur de l’achèvement des études secondaires chez les Premières Nations, les Métis et les Inuit ». L’éducation, l’apprentissage et la formation : Série de documents de recherche, juin, produit no 81-595-M au catalogue de Statistique Canada.

La proximité des établissements postsecondaires joue donc un rôle crucial dans la réussite des apprenant(e)s autochtones. Heureusement, 86 % des Autochtones vivent à moins de 50 km du campus d’un collège ou d’un centre de services. Toutefois, la proximité à elle seule ne suffit pas. Il est essentiel de proposer des options flexibles, adaptables et culturellement réactives pour combler le fossé dans l’enseignement postsecondaire et permettre aux apprenant(e)s autochtones d’atteindre leur plein potentiel. Citons à titre d’exemple les programmes de proximité, les partenariats avec les collectivités et les ressources en ligne.

Les instituts autochtones du pays, comme ceux de l’Ontario, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, ainsi que les collèges du Nord comme le Nunavut Arctic College et la Yukon University, jouent également un rôle de premier plan. Leurs emplacements, ainsi que leurs capacités et leur compréhension culturelle permettent de répondre aux besoins de la collectivité et d’offrir des programmes pertinents et accessibles qui donnent aux apprenant(e)s autochtones les moyens d’agir.

Envisager l’avenir : Donner à la jeunesse autochtone les moyens de bâtir un avenir plus solide

Le Forum des politiques publiques indique qu’environ 350 000 jeunes Autochtones atteindront l’âge adulte d’ici 2026. Renforcer les moyens d’action de ces individus en leur offrant un enseignement postsecondaire et une formation de qualité et adaptés à leur culture permettra non seulement de promouvoir l’inclusion sociale et la justice, mais aussi d’aider le Canada à remédier à son sous-emploi et à ses pénuries de compétences. On estime qu’en apportant un soutien à ces jeunes, on peut stimuler notre économie à hauteur de 27,7 milliards de dollars par an (Forum des politiques publiques, 2024).

Forts de leurs perspectives uniques, les systèmes de connaissances autochtones offrent de précieuses solutions pour aborder les enjeux pressants du Canada. De plus en plus de collèges le reconnaissent et s’impliquent dans des partenariats communautaires de recherche appliquée avec des organisations autochtones. Une telle démarche s’inscrit dans le cadre de leur engagement en faveur de l’innovation sociale et de la recherche menée pour le compte de leurs partenaires. Par exemple, au Centre for Innovation and Research in Unmanned Systems du SAIT, les chercheuses et chercheurs collaborent avec la Première Nation de Stoney Nakoda et les services de santé de l’Alberta pour mettre au point une flotte de drones évolutive. Celle-ci sera capable de prendre en charge les livraisons de produits médicaux et d’amplifier les signaux des drones dans les zones reculées.

Programmes et aides dédiés aux populations autochtones

Les collèges et instituts sont les principaux fournisseurs d’enseignement postsecondaire pour les apprenant(e)s autochtones de tout le Canada. Ils s’efforcent continuellement d’écouter, d’apprendre et de collaborer avec les peuples autochtones afin d’améliorer l’expérience éducative de leurs apprenant(e)s. Nous offrons des formats d’apprentissage flexibles et des services d’aide tels que garde d’enfants, conseils et mentorat. Ce à quoi s’ajoutent près de 300 programmes et cours centrés sur les populations autochtones dans les dix provinces et territoires du Canada.

Grâce aux programmes nationaux de CICan, dont La boussole des compétences, l’impact des collèges et instituts est également considérable. En effet, ils apportent leur soutien aux jeunes Autochtones et aux nouveaux arrivants qui ne sont actuellement ni en emploi, ni aux études, ni en formation. Cette initiative accessible aide les jeunes Autochtones à acquérir des compétences essentielles et à se préparer à la vie professionnelle. Elle met également à disposition de nos membres le Cadre curriculaire de la boussole des compétences, une ressource durable qui permet aux instituts d’adapter leurs programmes aux besoins spécifiques des jeunes Autochtones.  

Les collèges et instituts aident également les apprenant(e)s autochtones à tisser des liens dans le monde entier grâce à l’initiative Expérience compétences mondiales (ECM). Cette initiative permet aux étudiantes et étudiants canadiens de l’enseignement postsecondaire d’acquérir de nouvelles compétences internationales, ce qui renforce leur résilience, leur capacité d’adaptation et leur aptitude à la réussite. Par exemple, I’M SIENT (International Mobility Supporting Indigenous Entrepreneurs), financé par ECM au Sault College en Ontario, permet aux étudiant(e)s autochtones d’améliorer leurs compétences techniques et analytiques en collaboration avec des entrepreneur(e)s autochtones de la région du Yucatan, au Mexique.

Conscients que la réconciliation autochtone est un processus évolutif, nous restons attachés à des approches sensibles à la culture. Un tel dévouement constant fait que le potentiel de changement positif et de renforcement des moyens d’action au sein des collectivités autochtones est immense.    

Passer à l’action :

Les collèges et instituts peuvent faire progresser leur implication en se joignant aux 72 établissements qui ont signé le Protocole sur l’éducation des Autochtones de CICan. Élaboré en 2014, ce protocole souligne la nécessité de mettre en place des structures et des approches adaptées pour répondre aux besoins des peuples autochtones en matière d’éducation, afin de soutenir leur autodétermination et le développement socio-économique de leurs collectivités.  

Pour marquer son 10e anniversaire et faire le point sur les progrès accomplis et les lacunes persistantes, CICan entreprendra une mise à jour du protocole et examinera les possibilités de mobiliser davantage ses établissements membres. Cette démarche sera entreprise lors du prochain Colloque sur l’éducation autochtone qui se tiendra à Halifax du 27 au 29 octobre et que nous organisons en partenariat avec l’Indigenous Institutes Consortium (IIC).