On dit que tomber dans l’exagération peut entraîner certains maux. C’est certainement le cas des nutriments dans l’eau. Une surcharge de nutriments dans les rivières, lacs et étangs – souvent le résultat d’écoulements des champs, villages et villes avoisinants – risque de surstimuler la croissance de certaines plantes, envahissement qui peut priver d’oxygène et tuer certaines espèces animales marines. On appelle ce processus l’eutrophisation.
Le centre d’innovation durable de Lakeland College cherche des moyens capables de réduire les risques d’eutrophisation en éliminant ces nutriments de l’eau grâce à une technique novatrice, les « îles flottantes ».
Ce printemps, l’étang qu’abrite le centre a été scindé en deux au moyen d’une paroi traversant le plan d’eau – une pièce d’expérimentation fabriquée de plastique durable. Son extrémité supérieure est bordée de mousse de polystyrène et flotte en surface, tandis que l’extrémité inférieure est alourdie de chaînes et coule jusqu’au fond de l’eau parmi la couche de sédiments, divisant efficacement le bassin. De part et d’autre de cette paroi, une île flottante a été installée. Ce sont deux îles artificielles, suffisamment robustes pour supporter un ensemble de plantes des marais. Posées sur une étendue d’eau eutrophe, elles agissent comme des marais naturels, filtrant les nutriments de l’eau.
L’expérimentation de Lakeland College a comparé la capacité des îles flottantes d’éliminer de l’eau les nutriments provenant de l’agriculture selon deux scénarios distincts. D’un côté de l’étang, l’eau circulait naturellement. De l’autre côté, la circulation était augmentée grâce à une pompe submersible alimentée à l’énergie solaire.
Des échantillons ont été prélevés hebdomadairement pendant le printemps et l’été, puis leurs niveaux d’ammoniaque, de nitrate, de nitrite et de phosphore ont été analysés. Les résultats de cette recherche pourraient contribuer à répandre les efforts visant à contrer l’eutrophisation des étangs, rivières et lacs.