L’Arctique se réchauffe à une cadence plus soutenue que dans d’autres régions de la planète. Les conséquences sur les modes de vie, les routes, les infrastructures et la faune du Grand Nord canadien sont inimaginables pour quelqu’un vivant dans les régions méridionales.
Néanmoins, il est possible que le Nord donne les signes précurseurs de ce qu’il se produira ailleurs et procure une occasion hâtive d’apprendre au sujet des effets du changement climatique et des moyens pour les réduire.
L’Arctique contient également d’immenses quantités de gaz à effet de serre entreposés. Les conséquences de leur relâchement dans l’atmosphère sont méconnues.
Pour toutes ces raisons, surveiller les changements de température dans les régions arctiques et comprendre la libération des gaz à effets de serre dans les régions qui composent la toundra constituent d’importants enjeux scientifiques. En revanche, collecter des données en Arctique l’hiver présente son lot de difficultés, notamment la logistique, la résilience de l’équipement et les ressources en régions éloignées.
Les chercheurs d’Aurora College à Yellowknife ont travaillé à un projet visant à tester et à développer de l’équipement capable de surveiller le changement climatique (en particulier le dioxyde de carbone (CO2) gazeux, la température et les flux de dioxyde de carbone dans le sol) dans les difficiles conditions de la toundra arctique en été et en hiver, à Inuvik.
Leurs tests dans les zones de la toundra composées de petits arbustes et de grands arbustes en été indiquent une fluctuation considérable de CO2 dans le sol, en fonction de la température et de la couverture végétale. La fluctuation dans les zones de grands arbustes est plus marquée. À l’Aurora Research Institute à Inuvik en hiver, l’intervalle d’échantillonnage et le couvert neigeux ont affecté les prises de mesure. Cette information servira à raffiner l’équipement pour l’utilisation hivernale.
Des étudiants en technique d’énergie et ressources naturelles du collège ont aidé à creuser et à faire des observations d’équipement par une journée de janvier très froide (-35C) n’offrant que très peu de lumière du jour. Ce fut l’occasion pour eux d’apprendre sur le changement climatique en utilisant de l’équipement de terrain pour prendre des mesures, afin de caractériser l’influence du couvert neigeux sur la température en dessous de la couche neigeuse. Ce travail, rendu possible grâce à une subvention du CRSNG, a procuré aux étudiants l’occasion inouïe de constater directement comment on conduit une expérimentation scientifique.
Les chercheurs d’Aurora College collaborent avec Eosense inc., société spécialisée en surveillance environnementale des gaz, sur un deuxième stade de projet afin d’établir un réseau de surveillance dans le Nord canadien. Cette étude s’avérera très utile, puisque Eosense s’efforce de perfectionner son équipement de tests hivernaux et de comprendre les enjeux et défis en matière de surveillance arctique. Elle permettra également aux scientifiques de mesurer avec une plus grande précision les conséquences des gaz à effet de serre sur le changement climatique.