Certaines mauvaises herbes vivaces sont tellement envahissantes qu’elles peuvent diminuer de façon importante la capacité de production des entreprises agricoles dans ce mode de production.
Les travaux d’Anne Weill, titulaire d’une chaire de recherche industrielle au Cégep de Victoriaville, ont pour objectif d’assurer la durabilité et la rentabilité des entreprises agricoles biologiques grâce à l’amélioration des techniques de protection des cultures, en particulier en ce qui concerne la répression des mauvaises herbes.
Les travaux de recherche menés au Cégep de Victoriaville et dans les fermes avoisinantes visent à trouver une ou des façons de réprimer efficacement les mauvaises herbes les plus problématiques pour la production biologique tout en étant économiquement rentables et en minimisant la production de gaz à effet de serre. Les chercheurs font des essais avec plusieurs entrepreneurs agricoles pour vérifier si les méthodes proposées répondent aux besoins du milieu.
Le programme de recherche élabore des méthodes de recherche-action, et les essais sont adaptés à la réalité de chaque entreprise et planifiés conjointement avec les entrepreneurs. Cette façon de procéder permet d’augmenter rapidement le nombre de partenaires et de projets de recherche. Ainsi, après deux ans d’activité, 14 partenaires participent aux recherches. Comme la recherche se fait dans les entreprises, les résultats obtenus sont facilement transférables à l’ensemble des partenaires ainsi qu’à d’autres agriculteurs de la région.
Le programme de recherche permet à l’ensemble de l’équipe de recherche et aux étudiants de travailler directement dans les entreprises, d’échanger avec les producteurs et par conséquent de bien comprendre la réalité des producteurs agricoles. Les membres de l’équipe et les professeurs qui participent aux projets peuvent développer leur capacité à faire de la recherche-action. Les étudiants se familiarisent avec les techniques, les enjeux de la production agricole biologique et apprennent comment faire de la recherche appliquée. Ils sont appelés à réfléchir aux solutions possibles à divers problèmes rencontrés dans les entreprises, autant d’un point de vue entrepreneurial que d’un point vue de chercheur.
Finalement, les résultats sont transmis aux professeurs, qui les utilisent dans leurs cours (formation aux étudiants et aux adultes), ce qui permet de diffuser les innovations qu’amènent les travaux de la chaire.
« Allier travail minimum du sol et culture biologique nécessite des efforts de recherche importants, car très peu de fermes travaillent de cette façon. Après 17 ans de culture sur billon et de travail minimum en régie biologique, le contrôle des vivaces devient de plus en plus difficile, » explique Thomas Dewavrin des Fermes Longprés. « La Chaire de recherche en protection des cultures biologiques du CRSNG nous permet de renforcer notre recherche et développement concernant la répression des vivaces, un problème majeur et qui s’en va en augmentant sur notre entreprise. Grâce aux essais réalisés, nous avons déjà certaines solutions, ce que nous trouvons très encourageant. La chaire nous permet d’avancer plus vite pour trouver des moyens de lutte contre les vivaces et elle nous permet d’avoir la visite d’experts qui nous apportent un point de vue différent, ce qui nous aide à trouver de nouvelles solutions à nos problèmes. »